Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, jeudi 9 avril – Sciences et Avenir

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont formulées ainsi sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation ou remplir un formulaire en ligne.

Mise à jour 19h45 : Le Directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a mis à jour le bilan humain de ce jeudi dans son point de presse quotidien. 12.210 patients sont décédés, soit 424 en 24 heures en milieu hospitalier et 4.166 en établissement sociaux. 30.767 personnes sont hospitalisées dont 7066 patients sont en réanimation soit 82 de moins que mercredi, c’est la première fois depuis le début de l’épidémie que ce nombre est en baisse. Le Directeur général de la Santé insiste sur la nécessite de respecter un confinement strict dont les effets positifs commencent à se faire sentir.

– L’info du jour –

Emmanuel Macron a rencontré le Pr Didier Raoult dans son Institut Méditerranée Infection-Marseille. L’entretien s’est déroulé sans journaliste à l’occasion d’un visite du Président dans la cité phocéenne jeudi après-midi. En vue de son allocution télévisée prévue lundi 13 avril, ce dernier multiplie les consultations auprès d’experts et de spécialistes. Didier Raoult promeut depuis le mois de février un traitement à base de chloroquine conjugué à un antibiotique (l’azythromycine) pour traiter les patients atteints par le Covid-19. Il a déjà publié plusieurs études sur le sujet, semblant montrer une efficacité pour cette association, mais ses résultats sont contestés par certains spécialistes qui évoquent des études menées en dehors des standards scientifiques habituels. Toutefois, l’hydroxychloroquine a été autorisée dans le cadre d’un usage hospitalier et pour le traitement des formes graves de la maladie.

Sciences


Les résultats de l’essai clinique Discovery pas connus avant fin avril

La branche française de l’essai clinique européen Discovery ne délivrera pas ses premiers résultats avant fin avril 2020, annonce la Pr Florence Adler, qui la coordonne. Quatre traitements y sont testés sur des patients Covid-19 graves. Le Covid-19 est en effet une maladie “avec une évolution assez longue“, qui nécessite d’attendre que tous les patients inclus aient passé un certain stade avant que leurs données soient analysées par un comité indépendant, explique l’infectiologue. Environ 540 patients en France et 3.000 en Europe expérimentent quatre traitements antiviraux différents : la chloroquine de Sanofi, le Kaletra (lopenavir-ritonavir) d’AbbVie avec ou sans l’interféron bêta de Merck, et le remdisivir de Gilead. Les résultats seront comparés à ceux obtenus avec les soins standards disponibles à l’hôpital.

Covid-19 : la pollution de l’air joue-t-elle un rôle dans la mortalité ?

En Italie, le taux de mortalité par Covid-19 est de 12% dans le nord et de 4,5% dans le reste de la péninsule. Des chercheurs de l’Université de Aarhus (Danemark) et de Sienne (Italie) expliquent cette différence par la mauvaise qualité de l’air. La plaine du Pô est en effet l’une des régions les plus polluées d’Europe. Outre qu’elle concentre l’essentiel de l’activité économique et industrielle du pays, la Lombardie et l’Emilie-Romagne sont situées au pied du massif alpin, ce qui favorise les concentrations de polluants. Les index développés par l’Agence européenne de l’environnement confirment ces conditions défavorables. Cette situation provoque un surcroît de syndromes respiratoires aigus dans la population. Le Covid-19 s’est donc diffusé au sein d’individus présentant déjà des faiblesses respiratoires provoquées par une exposition prolongée aux particules fines et oxydes d’azote (NOx).

Plusieurs candidats dans la course au vaccin

Depuis que  les autorités chinoises ont partagé la séquence génétique du SARS-CoV-2, la course au vaccin contre le coronavirus est lancée. Plusieurs organismes et entreprises de part le monde font preuve d’innovations pour arriver à obtenir dans les meilleurs délais un vaccin protecteur et opérationnel. Le 16 mars, la compagnie Moderna, Inc., une société de biotechnologie basée à Cambridge, dans le Massachusetts, a annoncé le lancement de la phase I d’un essai clinique vaccinal sur 45 volontaires en bonne santé. Il est basé sur l’exploitation de l’ARNm, la forme sous laquelle se présente l’information génétique du virus qui sert de “mode d’emploi” à la synthèse de toutes les protéines dont il a besoin pour survivre. L’une de ces protéines, la protéine S, lui permet d’infecter les cellules qu’il prend pour cible. Les scientifiques ont donc isolé la région du code ARN responsable de la fabrication de cette protéine pour leur vaccin. Une fois injecté, l’ARNm est traité par les cellules immunitaires dans les ganglions lymphatiques qui peuvent elles-mêmes synthétiser la protéine S contre laquelle elles doivent apprendre à se défendre. Le 27 mars, Sanofi a également annoncé miser sur la piste d’un vaccin à ARNm tandis que l’entreprise pharmaceutique Johnson & Johnson s’engage elle sur la voie d’un vaccin à adénovirus sur le même schéma que pour le vaccin contre le virus Ebola. Enfin, la filiale américaine de Britich American Tobacco (BAT), Kentucky BioProcessing (KBP), a annoncé avoir développé un vaccin potentiel à partir d’antigènes produits par des plants de tabac qui contiennent une partie de la séquence génétique du coronavirus. Dans tous les cas, il faudra au moins entre 12 et 18 mois pour disposer d’un vaccin opérationnel.

Comment sera le jour d’après ?

Géohistorien, professeur émérite à l’Université Paris-Diderot, Christian Grataloup décrypte depuis de nombreuses années les grands évènements à l’échelle planétaire. Il analyse la crise actuelle au regard des grandes pandémies du passé dont les différentes pestes qui ont frappé l’Europe à partir du Moyen-Age. Il relève une étonnante similitude entre la propagation de la peste noire partie de l’Est et qui a voyagé via les routes de la soie vers l’Ouest et celle du Covid-19. Il suppose aussi que le “jour d’après” aura des traits communs avec ce qui a suivi pour d’autres épidémies. Et prévoit donc des mois, voire une année “folle” comme après l’épidémie de choléra qui a tué notamment 19.000 Parisiens en 1832-1833.

France


L’essai clinique avec du sang de ver marin n’aura pas lieu

L’Agence du médicament (ANSM) a décidé de “suspendre en urgence” le feu vert qu’elle avait donné à une étude sur le sang de ver marin, après avoir pris connaissance de résultats négatifs d’une étude précédente sur des porcs. Le sang du ver arénicole contient une hémoglobine 40 fois plus oxygénante que l’humaine et elle est compatible avec notre organisme. La société Hemarina exploite déjà ce potentiel pour améliorer le temps de survie des greffons en attente d’être implantés et il était envisagé de l’utiliser pour un nombre réduit de malades en détresse respiratoire aigüe dans le cadre d’un essai clinique. Mais en 2011, une étude menée sur des porcs avait provoqué la mort de la totalité des animaux : une information qui ne figurait pas dans le dossier de la demande d’autorisation de l’essai à venir.

Confinement : les services de cardiologie désertés

Depuis le confinement nous sommes confrontés à une réduction très significative (moins 50% à moins 80% selon les endroits) des patients pris en charge pour un infarctus du myocarde”, affirme le professeur Eric Van Belle du service Cardiologie du CHU de Lille. Si une partie de cette baisse peut s’expliquer par la diminution de facteurs de risques comme le stress professionnel, le médecin s’inquiète d’un retard d’accès aux soins du à une “auto-censure” des patients qui redoutent d’aller à l’hôpital et d’y être contaminés par le coronavirus. Il revient sur les signes précoces d’apparition d’une crise cardiaque et insiste sur la nécessité de contacter le centre 15 au moindre doute.

L’hôpital Henri-Mondor de Créteil ouvre 85 lits de réanimation

L’hôpital Henri-Mondor de Créteil a mis en service jeudi son nouveau bâtiment d’une capacité de 85 lits de réanimation, dont l’ouverture a été accélérée pour soulager les services de réanimation franciliens engorgés par l’épidémie de Covid-19. La mise en service de ce bâtiment de chirurgie et soins critiques, initialement prévue en septembre, a été précipitée dès le 20 mars par le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch et son ouverture annoncée par le Premier ministre Edouard Philippe lors d’une émission spéciale sur TF1 et LCI le 2 avril. “Ce plateau qui doit fonctionner à partir du milieu du mois d’avril va permettre de contribuer à l’augmentation de notre capacité d’accueil”, avait alors déclaré Edouard Philippe. Mardi soir, l’Île-de-France était proche de la saturation, avec 2.510 malades du coronavirus en réanimation, selon le porte-parole de l’ARS (Agence régionale de santé).

Étranger


Trump menace de suspendre la contribution des Etats-Unis à l’OMS

Alors que les Etats-Unis sont frappés de plein fouet par la pandémie de Covid-19, le président Donald Trump menace d’étudier la suspension de la contribution américaine à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le Président des Etats-Unis juge que l’organisme est trop favorable à la Chine et lui reproche également d’avoir critiqué sa décision de , prise fin janvier, d’interdire l’entrée aux Etats-Unis aux voyageurs en provenance de Chine – une mesure dont le locataire de la Maison Blanche s’enorgueillit encore, assurant qu’elle a ralenti l’arrivée. Tout cela fait de l’OMS “un complice de la flagrante opération de dissimulation du Covid-19 par la Chine“, a dénoncé John Bolton, l’ex conseiller du président américain qui résume souvent la pensée du camp souverainiste.

Allemagne : les tests sérologiques déployés à grande échelle

Plusieurs campagnes de tests sérologiques sont en cours en Allemagne afin de mesurer le taux d’immunité de la population. Deux d’entre elles se déroulent dans les premiers clusters allemands de Munich et Heinsberg. Ces tests sérologiques qui permettent de déceler la présence d’anticorps par prise de sang, sont le moyen le plus adéquat pour déterminer s’il y a eu ou non une attaque virale dont l’organisme s’est défendu en fabriquant suffisamment d’anticorps contre l’infection. Mais avant l’arrivée de tests jugés plus fiables, les autorités politiques allemandes ont demandé aux scientifiques du pays de leur fournir des chiffres tangibles afin de les aider à prendre les mesures qu’elles jugeront adéquates. Résultat : trois études à court et long terme sont déjà en cours ou vont être lancées, visant à analyser le degré, la vitesse et les voies de propagation du virus dans la population, ainsi que le taux de personnes infectées asymptomatiques. Deux d’entre elles ont lieu dans les premiers “clusters” allemands : Munich, où le premier cas de Covid-19 a été recensé fin janvier 2020, et qui reste la région la plus touchée avec 3.000 infections confirmées (0.2% de la population), un chiffre largement sous-estimé selon les chercheurs ; et Heinsberg, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où le premier cas grave a donné lieu à une mise en quarantaine fin février. 

En Inde, l’Himalaya redevient visible

Dans l’État indien du Pendjab, la baisse de la pollution liée au confinement a dévoilé d’une façon inédite, dans un rayon de 200 kilomètres, les cimes enneigées de l’Himalaya. Depuis l’instauration des mesures de confinement prises face à la propagation de l’épidémie de coronavirus, les niveaux de pollution ont chuté de façon spectaculaire en Inde, qui compte parmi les pays les plus irrespirables au monde. Le Central Pollution Board, l’organisme de contrôle national de la qualité de l’air, a fait savoir que le confinement et le couvre-feu auxquels doivent se plier les 1,4 milliard d’Indiens depuis le 22 mars 2020 “ont entraîné une amélioration significative de la qualité de l’air dans le pays”.

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