Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, samedi 11 avril 2020 – Sciences et Avenir

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Depuis cette date, les recommandations sont formulées ainsi sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation.

— INFO SPÉCIALE DU JOUR —


La question du port du masque restera incontestablement l’un des plus grands cafouillages du gouvernement français dans la gestion de cette crise du Covid-19. Alors que Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, affirmait le 25 mars 2020 que les citoyens “n’en avaient pas besoin” lorsque les gestes barrières étaient bien respectés, neuf jours plus tard, Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, disait “encourager le grand public, s’il le souhaite, à porter des masques et en particulier des masques alternatifs (autres que chirurgicaux ou FFP2)”. En effet, des arguments scientifiques attestent — au fur et à mesure que la connaissance du virus SARS-CoV-2 se précise — que les gestes barrières peuvent être efficacement complétés par le port d’un masque, même en tissu. Et ce pour plusieurs raisons, que nous détaillons dans un article passant en revue les différents arguments en faveur du port du masque systématique lors de nos déplacements obligatoires : 

  • Les personnes dites “asymptomatiques” transmettent bien le virus
  • Les personnes asymptomatiques seraient aussi contagieuses que les malades
  • Les asymptomatiques sont plus nombreux qu’on ne le pensait
  • Les “présymptomatiques” sont contagieux
  • La transmission du virus pourrait être aéroportée
  • La distanciation sociale d’un mètre pourrait être insuffisante

Science


Le coronavirus pourrait voyager jusqu’à 4 mètres d’un malade 

Le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 contamine à la fois les surfaces et l’air à proximité des patients, et jusqu’à quatre mètres d’eux, selon une étude réalisée dans un hôpital de campagne de Wuhan et publiée vendredi 10 avril par les Centres américains de prévention et de contrôle des maladies (CDC). Toutefois, l’étude, publiée par la revue des CDC Emerging Infectious Diseases, comporte une limite importante : le test employé permet de détecter la présence du virus, mais pas la quantité de virus viable. Autrement dit, ce n’est pas parce que le virus éjecté dans l’air par les éternuements ou respirations des patients peut voler jusqu’à quatre mètres que ces particules seront en quantité suffisante pour infecter quelqu’un. Les chercheurs chinois ont réalisé des prélèvements dans un service de réanimation de l’hôpital de campagne Huoshenshan de Wuhan entre le 19 février et le 2 mars, ainsi que dans un service de soins généraux avec des malades moins graves.

De nouveaux résultats du Pr Raoult sur la choroquine relancent la polémique

Alors que le monde entier se penche sur les possibles effets de la chloroquine pour lutter contre le coronavirus, de nouveaux résultats du professeur Raoult parus vendredi, vantant les mérites du traitement, suscitent de vives critiques du monde médical français. “L’hydroxychloroquine (dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme) associée à l’azithromycine (un antibiotique), administrée immédiatement après le diagnostic, est un traitement sans danger et efficace contre le Covid-19″, affirme le résumé de l’étude, présenté jeudi 9 avril à Emmanuel Macron lors de sa visite surprise à l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Didier Raoult. Le pourcentage de décès parmi les patients testés serait “significativement plus bas” que chez “les patients traités sous d’autres régimes à la fois à l’IHU et dans tous les hôpitaux publics marseillais”, y est-il stipulé. Mais nombre de scientifiques font valoir qu’en raison de la manière dont l’étude est élaborée, rien ne permet d’en conclure que le traitement “évite l’aggravation des symptômes et empêche la persistance du virus et la contagiosité dans la plupart des cas”, comme l’affirment les conclusions. Retrouvez ici notre article qui décortique ces nouveaux résultats.

France


Près de 60% des Ehpad d’Ile-de-France infectés au Covid-19

Plus de 400 des 700 Ehpad d’Ile-de-France connaissent “au moins au cas de Covid-19”, a annoncé vendredi à l’AFP le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS), estimant que la “contagion progresse vite”, notamment parmi les personnels. “La contagion se poursuit. Cela progresse vite, mais pas au même niveau pour la létalité grâce aux mesures barrières et d’isolement mises en place”, a-t-il poursuivi, refusant toutefois de préciser le nombre de décès constatés dans les établissements d’hébergement du département. Selon le dernier bilan national, le coronavirus a emporté plus de 4.000 résidents d’Ehpad depuis le début de l’épidémie. Une campagne de dépistage massif doit être lancée progressivement dans ces structures d’accueil, elles qui ne pouvaient auparavant tester que les trois premières personnes suspectées de Covid-19.

L’accès à l’IVG médicamenteuse autorisée à domicile jusqu’à neuf semaines

La Haute autorité de santé (HAS) a donné son feu vert pour étendre à neuf semaines, contre sept actuellement, l’accès à l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse à domicile, pour assurer aux femmes une continuité de leur droit pendant l’épidémie de coronavirus. Saisie en urgence la semaine passée par le ministre des Solidarités et de la Santé sur cet allongement, la HAS justifie sa décision par “la nécessité de garantir le droit des femmes à l’IVG durant la période d’épidémie de Covid-19 en évitant autant que faire se peut d’aller en établissement de santé”. L’IVG médicamenteuse peut être prescrite par un médecin libéral, une sage-femme ou être réalisée à l’hôpital. Elle est actuellement accessible jusqu’à sept semaines d’aménorrhée (date des dernières règles) à domicile et neuf semaines en milieu hospitalier.

Une dérogation au confinement accordée pour l’adoption d’animaux

Faire ses courses, son jogging quotidien ou… adopter un animal. À partir de jeudi, “une tolérance sera accordée” dans les déplacements malgré le confinement pour les personnes souhaitant adopter un animal en refuge, a annoncé ce samedi le ministère de l’Intérieur. La Société Protectrice des Animaux (SPA), qui a été contrainte de fermer ses portes au public quelques jours avant le confinement, avait réclamé à la mi-mars au gouvernement une dérogation pour que les gens puissent venir adopter les pensionnaires de ses refuges en passe d’être saturés.

Plusieurs règles strictes seront néanmoins à suivre lors de cette démarche : l’animal devra être choisi en amont sur le site internet de la SPA, un rendez-vous précis sera fixé et le refuge concerné devra émettre et fournir au particulier une attestation dématérialisée comportant l’horaire du rendez-vous. L’adoptant devra aussi de déplacer seul et remplir l’attestation de déplacement classique “pour motif familial impérieux”

Étranger


Nombre record de morts en une seule journée au Royaume-Uni

Près de 1.000 morts en 24 heures : le Royaume-Uni a battu un triste record journalier de décès dans la journée du vendredi 10 avril. Au total, 8.958 patients malades du nouveau coronavirus sont décédés à l’hôpital, et 73.800 personnes ont été officiellement contaminées dans le pays. Le gouvernement britannique a ainsi exhorté le même jour le public à respecter le confinement malgré le week-end pascal qui s’annonce ensoleillé. “Aussi chaud que soit le temps, aussi tentant soit votre parc ou votre plage, il faut que tout le monde reste chez soi”, a-t-il martelé. De son côté, le Premier ministre britannique Boris Johnson, 55 ans, convalescent du Covid-19 dans un hôpital du centre de Londres, “a recommencé à faire quelques pas après sa sortie des soins intensifs jeudi”, selon un porte-parole.

Des signes encourageants en Espagne

L’Espagne a de nouveau enregistré ce samedi une baisse du nombre quotidien de morts du Covid-19, avec 510 en 24 heures, ce qui porte à 16.353 le nombre total de décès dans le pays, a annoncé le ministère de la Santé. Vendredi, 605 décès supplémentaires avaient été enregistrés. Le bilan quotidien a ainsi diminué pour le troisième jour consécutif dans le troisième pays du monde le plus endeuillé par la pandémie. Il s’agit du nombre de décès en 24 heures le plus bas depuis le 23 mars, alors que l’Espagne est soumise à un confinement des plus stricts depuis quatre semaines. Les cas de nouveau coronavirus confirmés s’élèvent à 161.852, environ 4.800 de plus que vendredi. 

La barre des 100.000 morts franchie dans le monde

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 103.141 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles samedi à 11h00 GMT. Plus de 1.700.760 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 193 pays et territoires depuis le début de l’épidémie. Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant plus que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière. Parmi ces cas, au moins 341.100 sont aujourd’hui considérés comme guéris. L’Italie, qui a recensé son premier décès lié au coronavirus fin février, est le pays le plus touché en nombre de morts avec 18.849 décès pour 147.577 cas. 30.455 personnes sont considérées comme guéries par les autorités italiennes.

Après l’Italie, les pays les plus touchés sont les États-Unis avec 18.777 morts pour 501.615 cas, l’Espagne avec 16.353 morts (161.852 cas), la France avec 13.197 morts (124.869 cas), et le Royaume-Uni avec 8.958 morts (73.758 cas). La Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao), où l’épidémie a débuté fin décembre, a dénombré au total 81.953 cas (46 nouveaux entre vendredi et samedi), dont 3.339 décès (3 nouveaux), et 77.525 guérisons.

— Avec AFP

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