Coronavirus. Le cuivre, un métal précieux pour contrer le Covid-19 – Ouest-France

Le cuivre est déjà utilisé dans les unités de soins intensifs dans les hôpitaux, où les surfaces conçues en cuivre permettent de diminuer de 40 % les risques d’infection. Ses nanoparticules s’en prennent rapidement et efficacement aux acides nucléiques de l’ADN d’un virus.

Au Chili, ici des piétons à Santiago, les fabricants de masques ont ajouté des nanoparticules de cuivre à leur polymère. | AFP

  • Au Chili, ici des piétons à Santiago, les fabricants de masques ont ajouté des nanoparticules de cuivre à leur polymère.
    Au Chili, ici des piétons à Santiago, les fabricants de masques ont ajouté des nanoparticules de cuivre à leur polymère. | AFP

Le Chili a été un des premiers pays à en vanter les vertus. Et pour cause. Il est le premier producteur de cuivre au monde, et a rapidement parié sur les propriétés antiseptiques de ce métal qui élimine efficacement bactéries, virus et champignons, pour faire face aux pénuries mondiales de masques provoquées par l’épidémie de coronavirus. Deux entreprises chiliennes ont ainsi développé des modèles de masques auxquels ont été ajoutées des nanoparticules de cuivre.

Le cuivre comme parade à la propagation du Covid-19 ? C’en est une et elle a avant tout une explication scientifique. Selon plusieurs études publiées par le New England Journal of medicine et les Universités américaines de Californie, Los Angeles et Princeton, le coronavirus SARS-CoV-2 peut survivre entre deux et trois jours sur du plastique et de l’acier inoxydable, et au moins 24 heures sur du carton. Sur le cuivre en revanche, les traces du Covid-19 disparaissent en quatre heures.

Le cuivre est d’ailleurs déjà utilisé dans les unités de soins intensifs dans les hôpitaux, où les surfaces conçues en cuivre permettent de diminuer de 40 % les risques d’infection. En 2008, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a notamment approuvé l’enregistrement de 270 alliages de cuivre ayant des propriétés bactéricides sur les surfaces de contact.

> Retrouvez notre direct de ce mercredi 15 avril consacré à la crise du coronavirus

Le cuivre cible une partie de l’ADN du virus

Les nanoparticules de cuivre détruisent les acides nucléiques de l’ADN d’un virus ou d’une bactérie en un processus très rapide et efficace, explique Daniel Martinez, travaillant pour l’entreprise Copper 3D. Cette dernière s’est lancée dans la fabrication de masques réutilisables, fabriqués à base d’un polymère dans lequel ont été injectées des nanoparticules de cuivre.

Le Chili, qui assure un tiers de la production mondiale de cuivre, a fait certifier les propriétés antiseptiques de ce métal.

L’étude citée ce jour par le Huffingtonpost, et dans laquelle Bill Keevil, microbiologiste à l’université de Southampton (Grande-Bretagne), planchait sur un coronavirus cousin du Covid-19, démontrait en 2015 qu’il suffisait de 20 minutes passé sur un alliage constitué à 95 % de cuivre pour qu’une dose de liquide contagieux soit entièrement détruite.

Une mine de cuivre située à proximité de Santiago au Chili. | IVAN ALVARADO / REUTERS

Au Chili, plusieurs entreprises ont déjà tiré profit des vertus du cuivre dans la lutte contre le coronavirus. À l’instar de Cooper 3D, The Copper Company, spécialisée dans le textile, fabrique également des masques, en utilisant des tissus agrémentés de nanoparticules de cuivre. Nous produisons entre 15 000 et 20 000 masques en tissu avec des nanoparticules de cuivre par semaine et nous avons vendu toute notre production, confie Luz Briceño, la directrice générale de l’entreprise.

Lavables et réutilisables, ces masques – dont la conception est similaire aux masques chirurgicaux – sont fabriqués avec du fil de cuivre certifié, explique Luz Briceño, qui vend ses produits au Chili aux entreprises minières et de télécommunications au prix de 10 dollars l’unité.

L’entreprise fabrique également des chaussettes, sous-vêtements et serviettes avec des particules de cuivre. Dans le pays, le cuivre est d’ailleurs déjà utilisé pour fabriquer des ustensiles médicaux, des plans de travail dans les laboratoires, des poignées de portes, des rambardes d’escaliers, etc…

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