Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, mercredi 15 avril – Sciences et Avenir

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont formulées ainsi sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation.

Ce qu’il faut retenir du point presse quotidien de 19h :

Le professeur Jérome Salomon, directeur général de la Santé, a donné les nouveaux chiffres de la pandémie : 

  • Plus de 2 millions de personnes sont atteintes du coronavirus dans le monde. 502.000 personnes sont guéries depuis le début de l’épidémie. Les USA restent le pays le plus touché avec 610.000 cas dont 26.000 décès. L’Europe reste l’épicentre de la pandémie avec de cas et plus de 84.000 décès.
  • La France compte 106.206 cas confirmés de Covid-19, soit 2.633 de plus qu’hier. Depuis le début de l’épidémie, 74.030 personnes ont dû être hospitalisées.  31.779 personnes sont encore hospitalisées à cause de la maladie. 
  • En 24h, on dénombre 2.415 nouvelles admissions enregistrées, une baisse pour la première fois de 513 malades par rapport à hier. Parmi eux, 99 patients de moins de 30 ans sont en réanimation.  
  • Au cours des dernières 24h, ce sont 284 nouveaux patients en réanimation de plus qu’hier mais cependant le solde est, pour le 7ème jour consécutif, négatif (- 273 patients). La baisse des besoins en réanimations se confirme. 
  • Depuis le 1er mars 2020, on dénombre plus de 17.167 décès en France. 
  • L’excès de mortalité est “exceptionnel” au niveau national en semaine 14 (du 30 mars au 5 avril) : 57 % de décès en plus par rapport à ce qui est constaté habituellement sur la période.

— INFO SPÉCIALE DU JOUR —

Dépistage massif, isolement, fermeture des écoles : les stratégies efficaces pour le déconfinement

Des chercheurs de l’Inserm, de l’Université de la Sorbonne et de l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique ont réalisé un rapport sur l’impact du confinement et ont simulé divers scénarios de sortie de confinement.

D’après ce document, le confinement instauré en France aurait permis de faire passer le taux de reproduction du virus d’environ 3 à 0,68. Mais même si le confinement semble efficace, le déconfinement devra nécessairement être progressif et s’appuyer sur une utilisation massive des tests de dépistage, ainsi qu’un isolement des personnes infectées. “La levée du confinement sans stratégie de sortie entraînerait une deuxième vague écrasant largement le système de santé” indique le rapport. Les scénarios examinés par les chercheurs n’envisagent pas une réouverture des écoles avant l’automne, et considèrent que les personnes âgées restent isolées.

Sciences 


Le coronavirus s’attaque aussi au cerveau

On savait déjà, depuis l’identification de la perte de goût et d’odorat comme signes de l’infection, que le SARS-CoV-2 s’attaquait au système nerveux périphérique. Désormais, il est établi que les structures centrales du système nerveux sont aussi concernées. Selon une étude chinoise publiée par la revue Jama, plus d’un tiers des 214 cas étudiés de Covid-19 présentaient des symptômes neurologiques : étourdissements, maux de tête, altération de la conscience, accident vasculaire et convulsions.

Une contamination par des grains de pollen est théorique, mais peu probable

La taille d’une seule particule virale de SARS-CoV-2 est de 70 à 90 nanomètres, celle des grains de pollen, nettement plus volumineux, de 20 à 50 micromètres selon les espèces. En théorie, il est donc possible d’imaginer que le pollen puisse véhiculer le virus“Toutefois, la situation qui consisterait à être contaminé très précisément par un pollen infecté, c’est-à-dire à inhaler un volume d’air préalablement contaminé par l’éternuement d’une personne Covid + (une personne infectée ayant déclaré des symptômes), me semble marginale et peu probable”, explique le Dr Thuong Nhân Pham-Thi, allergologue à Paris. 

Lancement d’une enquête internationale sur la perte de l’odorat et du goût

Plus de 500 chercheurs originaires de 38 pays (dont la France) se sont regroupés pour étudier les cas de perte du goût et/ou de l’odorat chez les patients atteints du Covid-19. Les malades ou anciens malades peuvent, sur la base du volontariat, remplir un questionnaire en ligne d’une durée de 10 à 15 minutes sur le sujet. Les réponses permettront aux chercheurs d’évaluer la fréquence et la nature des cas d’agueusie et d’anosmie parmi les personnes atteintes, les comparer à d’autres pathologies et initier un suivi sur le moyen et long terme.

Pour réduire la mortalité du Covid-19, des médecins intubent les malades plus tard

Au début de l’épidémie, les malades à bout de souffle étaient intubés relativement tôt, selon un protocole établi pour le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Mais de nombreux médecins ont constaté que l’état de malades du Covid-19 semblait se dégrader rapidement après l’intubation. Pour une partie d’entre eux, le syndrome Covid-19 n’était pas tout à fait identique à la détresse respiratoire “habituelle”. Les poumons ne sont pas abîmés de la même façon et seraient moins “rigides”. Ce qui conduit depuis quelques semaines plusieurs hôpitaux américains à un exercice délicat pour retarder le recours aux respirateurs. Au lieu d’intuber vite, les médecins utilisent des niveaux inférieurs de soutien en oxygène: des canules nasales (petits tubes dans les narines), des masques conventionnels ou plus sophistiqués, une oxygénation à haut débit, ou encore placer le malade sur le ventre, ce qui aide les poumons.

France 


Le déconfinement à partir du 11 mai, “un pari” ?

Le milieu médical se veut prudent quant à l’évolution du Covid-19 qui a fait 15.729 morts depuis le début de l’épidémie. Mardi soir, 762 décès supplémentaires ont été enregistrés, soit le pire bilan quotidien, même si le nombre de cas en réanimation continue de baisser.

Le coronavirus en France (AFP – Simon Malfatto)

On n’a pas encore une vision très claire de comment l’épidémie va se comporter dans les semaines qui viennent”, a affirmé Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), pour qui l’annonce de déconfinement à partir du 11 mai est une “forme de pari.

18 millions de personnes devraient rester confinées après le 11 mai

Au moment du déconfinement, il y aura toujours 18 millions de personnes à risque “de développer une forme grave. Pour ces 18 millions de personnes, on continuera le confinement“, a déclaré le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, devant la commission des lois du Sénat. “Pour combien de temps, je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament préventif“, a-t-il ajouté. Selon lui, ces 18 millions de personnes sont les personnes “d’un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou de 70 ans“, les personnes ayant des affections de longue durée, ainsi que “des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses“.

Le CHU de Bordeaux lance un essai clinique de traitement précoce

Le CHU de Bordeaux a annoncé avoir lancé mercredi un essai clinique de traitement précoce du Covid-19, en ambulatoire au domicile de patients, testant quatre thérapies différentes parmi lesquelles l’hydroxychloroquine. L’essai “Coverage”, co-réalisé par le CHU et l’Université de Bordeaux, va porter sur plus de 1.000 patients de l’agglomération bordelaise, des hommes et femmes de plus de 65 ans, population “particulièrement concernée par les infections au Covid-19, et qui présentent un risque important d’aggravation de la maladie“.

Étranger 


Les Etats-Unis principal foyer du Covid-19, Donald Trump suspend la contribution américaine à l’OMS

Donald Trump a annoncé mardi 14 avril la suspension de la contribution américaine à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), coupable à ses yeux d’avoir commis de nombreuses “erreurs” sur le coronavirus et d’être trop proche de la Chine. “Le monde a reçu plein de fausses informations sur la transmission et la mortalité” du Covid-19, a lancé le président américain dans un long et violent réquisitoire contre cette agence de l’ONU.

Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a vivement critiqué cette initiative, jugeant que ce “n’est pas le moment de réduire le financement” des organisations combattant la pandémie. Les Etats-Unis ont enregistré mardi un sombre record avec plus de 2.200 morts supplémentaires du nouveau coronavirus en 24 heures, le plus lourd bilan journalier recensé par un pays. Leur bilan total, également le plus lourd du monde, s’élève à plus de 25.700 morts et 600.000 cas de contamination enregistrés.

En Corée du Sud, 116 mystérieux cas de réinfection

En Corée du Sud, 116 personnes guéries du coronavirus Covid-19 ont été re-testées positives au SARS-CoV-2. Les autorités coréennes sont toujours à la recherche de la cause officielle de ces rechutes. 

  • Première hypothèse : celle d’un virus “endormi” dans l’organisme, qui finirait par se “réveiller”.
  • Deuxième piste : celle de tests défaillants qui conclueraient à des “faux négatifs.”
  • Troisième possibilité, et sûrement la plus grave : les patients infectés puis guéris ne développent pas d’immunité contre le Covid-19. Si la maladie se représente, ils n’ont pas les “bons” anticorps pour se défendre et se font donc ré-infecter une deuxième fois.

Étant donné que le Covid-19 est une nouvelle maladie, nous avons besoin de plus de données épidémiques pour établir des conclusions“, a déclaré l’OMS à l’agence Reuters.

Comment l’Islande est devenue championne du monde du dépistage par habitant

Un cas d’école pour la gestion de la pandémie. Depuis le 31 janvier, l’Islande a réalisé plus de 36.000 tests, soit 10% de sa population, pour le nouveau coronavirus. Ce bilan fait de l’île la championne du monde du dépistage par habitant, de loin. Quand elles apprenaient que leurs tests étaient positifs, les personnes devaient s’isoler chez elles jusqu’à dix jours après la fin de la fièvre ou jusqu’à un test négatif, et toutes les personnes les ayant rencontrées devaient se placer en quarantaine pendant deux semaines. Résultat : une circulation moindre du virus et un nombre de décès (huit) rapporté à la population dix fois moins élevé qu’en France.

Plus de deux millions de cas officiellement recensés dans le monde, dont la moitié en Europe

Au moins 2.000.576 cas d’infection, parmi lesquels 126.871 décès, ont été recensés à travers le monde, mercredi à 10h GMT, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de sources officielles. Si les Etats-Unis (609.240 cas, 26.033 décès) est le pays le plus touché, l’Europe compte pour la moitié des contaminations, avec notamment l’Espagne (172.541 cas, 18.056 décès), l’Italie (162.488 cas, 21.067 décès), la France (143.303 cas, 15.729 décès) et l’Allemagne (127.584 cas, 3.254 décès).

— Avec AFP

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