Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, mercredi 20 mai 2020 – Sciences et Avenir

Les chiffres du jour 

Le nombre de personnes hospitalisées pour une infection au Covid-19 est toujours en baisse ce mercredi 20 mai : 17 941 (– 527), même si 506 nouvelles admissions ont été enregistrées ces dernières 24 heures. Les services de réanimation s’allègent également un peu plus, bien que 1 794 cas graves soient encore traités à l’hôpital (– 100 par rapport à la veille). En revanche, 791 personnes hospitalisées ont pu retourner à leur domicile, portant le chiffre de patients guéris à plus de 63 354.

Depuis mardi 19 mai, 98 personnes sont décédées à l’hôpital et 12 dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les établissements médico-sociaux, portant le total à 28 132 personnes mortes du Covid-19 en France depuis le début de l’épidémie. La veille, 125 personnes étaient décédées à l’hôpital. Suite à une anomalie, les décès en Ehpad n’avaient pu être communiqués.

L’info spéciale du jour


Tests sérologiques : un vrai flou artistique pour le grand public

Des tests sérologiques validés par les autorités sanitaires devraient bientôt être largement distribués en France. La Haute autorité de santé (HAS) a rendu un rapport sur l’utilité de ces tests dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Elle détaille les différents types de tests sérologiques disponibles sur le marché et préconise dans quels cadres les professionnels de santé peuvent y avoir recours. Elisa, TDR, TROD, auto-tests… Tous permettent de rechercher la présence d’anticorps dans le sang. Dans le cas du SARS-CoV-2, cela signifie qu’un malade a déjà été infecté et qu’il pourrait bénéficier d’une immunité lors d’une prochaine exposition, à condition que celle-ci soit prouvée… Sciences et Avenir fait le point sur ces différents dispositifs, leur fonctionnement et leur fiabilité. Retrouvez nos explications détaillées ici.

En sciences


Pas de coronavirus dans l’eau de mer

L’Ifremer n’a pas détecté la présence du SARS-CoV-2 dans les échantillons d’eau de mer et dans la chair de coquillages examinés“Même si elle ne vaut pas pour certitude pour l’ensemble des coquillages et des eaux marines métropolitaines, l’absence de traces du SARS-CoV-2 révélé par notre étude est une bonne nouvelle”, s’est félicité Soizick Le Guyader, virologiste et responsable du laboratoire Santé-Environnement-Microbiologie (LSEM) de l’Ifremer. Trois types de prélèvements à l’émissaire de stations d’épuration du grand ouest ont été effectués : sur deux échantillons de moules et 19 d’huîtres creuses, qui ont eu lieu entre le 22 et le 27 avril 2020. Par ailleurs, quatre litres d’eau de mer pouvant être affectées par des rejets humains ont été puisées dans des zones du réseau d’observatoires pour la recherche en microbiologie environnementale intégrée (ROME). Parmi les 21 coquillages, 6 ont révélé la présence de norovirus signant une contamination humaine, mais aucun n’a été constaté positif au coronavirus.

Un traitement contre le cancer de la prostate à l’essai contre le Covid-19

L’infection par le Covid-19, qui touche plus durement les hommes, repose sur une protéine impliquée dans le cancer de la prostate, connue pour être régulée par les hormones mâles. Supprimer temporairement ces dernières pourrait diminuer le nombre de victimes masculines, d’après l’Université de Los Angeles (UCLA), qui démarre un essai. Pour infecter nos cellules, le virus a besoin que plusieurs protéines soient présentes à sa surface. Parmi ces protéines, on trouve ACE2, dont on parle beaucoup, mais aussi une certaine TMPRSS2. Or, cette protéine est connue pour être régulée par les hormones mâles dans des cancers de la prostate. Les tissus pulmonaire particulièrement attaqués par le Covid-19 possèdent ainsi, comme la prostate, ce récepteur TMPRSS2. En supprimant temporairement les hormones mâles chez les patients de Covid-19, le récepteur TMPRSS2 serait ainsi beaucoup moins présent sur les cellules pulmonaires, qui seraient alors bien moins vulnérables. Retrouvez plus de précisions sur ce traitement potentiel dans notre article dédié.

En France


Le gouvernement planche sur la suite du déconfinement, et les dates des municipales

Comment organiser la prochaine étape du déconfinement ? Faut-il programmer le second tour des municipales fin juin ? Le gouvernement reste plus que jamais accaparé par la crise du coronavirus ce mercredi 20 mai, alors qu’une réunion entre Edouard Philippe et les chefs de partis doit se tenir dans la soirée. A l’approche du 2 juin, prochaine date-étape du déconfinement, l’exécutif a de nombreux dossiers épineux sur la table, face à l’évolution de la pandémie, mais aussi sur le front économique et social. Sur le plan politique, l’exécutif est à la recherche d’un consensus large sur l’organisation du second tour des municipales, afin d’éviter les critiques post premier tour en mars. Au cours d’une visioconférence mardi entre Emmanuel Macron et plusieurs maires, “l’ensemble des intervenants ont fait part de leur souhait de voir les élections et le second tour se dérouler au plus vite. La date du 28 juin a été évoquée”, a affirmé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

Masques et déchets, un casse-tête à résoudre

Des masques usagés jetés par terre au risque de finir dans la nature ou qui s’égarent dans les poubelles destinées au tri sélectif : ces déchets d’un nouveau type, potentiellement contaminés, inquiètent les collectivités et soulèvent un épineux défi environnemental. Les éboueurs municipaux, déjà équipés de protections renforcées, réagissent fortement. “C’est le symbole de ce qu’il ne faut pas (accepter) si l’on veut éviter une nouvelle vague” de l’épidémie, observe Paul Simondon, adjoint à la propreté de la mairie de Paris. Si les villes peuvent déjà sanctionner d’une amende de 68 euros le jet de détritus sur la voie publique, “avec les masques on doit pouvoir sanctionner beaucoup plus lourdement (…) on a besoin d’une capacité de verbalisation réellement dissuasive“, insiste-t-il.

A l’étranger


Le Covid gagne du terrain en Amérique latine

D’après l’AFP, le Brésil serait devenu le troisième pays du monde en nombre de contaminations par le Covid-19. Par ailleurs, dans le pays, la barre des 1.000 morts quotidiennes dues à cette nouvelle maladie infectieuse aurait été dépassée le 19 mai. Ainsi, environ 18.000 personnes, soit plus de la moitié des 30.000 morts comptabilisés en Amérique latine et dans les Caraïbes, seraient décédées du Covid-19 au Brésil. Des chiffres qui pourraient s’avérer sous-estimés, le Brésil ayant très peu recours à des tests de dépistage. 

En Afrique, des victimes du virus stigmatisées

Avec moins de 3.000 décès et 88.000 cas recensés, l’Afrique apparaît pour le moment relativement épargnée par la pandémie. Ceci serait dû “au fait que la plupart des gouvernements et des sociétés africaines ont pris à temps des mesures très courageuses de prévention, qui sont d’ailleurs une leçon pour quelques pays développés qui ne l’ont pas fait“, a estimé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Si le SARS-CoV-2 a infecté peu d’Africains, les préjugés concernant le Covid-19 pourraient cependant avoir des conséquences importantes dans certains pays où ils mènent à discriminer les personnes malades : dans certaines régions du continent, des malades du Covid-19 auraient été expulsées de leur logement par leur propriétaire, des noms de “cas contacts” auraient été publiés sur les réseaux sociaux sans respect du secret médical et des soignantes auraient été abandonnées par leur famille. Les autorités se trouveraient ainsi dans l’obligation de rappeler que le Covid-19 ne constitue pas une maladie “honteuse”.

L’Iran se dit proche de la “maîtrise” de l’épidémie

Le président iranien Hassan Rohani a affirmé mercredi 20 mai que son pays était proche de la “maîtrise” de l’épidémie de Covid-19, le jour où plus de 2.000 nouveaux cas ont été annoncés en 24 heures. L’Iran est le pays le plus touché au Moyen-Orient avec 126.949 cas de contamination et 7.183 morts selon les chiffres officiels. “Nous avons progressé sur tous les points de la lutte contre ce dangereux virus (…) et nous sommes sur le point de maîtriser cette maladie”, a dit M. Rohani lors d’une réunion du cabinet retransmise à la télévision. Au moins 24 des 434 comtés du pays sont pourtant encore dans le rouge, plus haut niveau de risque selon le code couleur utilisé par les autorités pour classer les régions.

– Avec AFP

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont ainsi formulées sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont désormais autorisés sans limite de distance à condition qu’ils soient effectués au sein d’un même département. Sinon, ils devront rester inférieurs à 100 kilomètres. Pour se rendre au-delà de cette distance, il faudra se munir d’une attestation justifiant du caractère familial ou professionnel impérieux du déplacement.

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