Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, samedi 23 mai – Sciences et Avenir

Les chiffres du jour

Le nombre de personnes hospitalisées pour une infection au Covid-19 est de 17.178 personnes (et non pas 17.987 comme annoncé dans un premier temps par erreur par le ministère) contre 19.432 il y a une semaine. Le ministère de la Santé annonce dans un communiqué que 233 nouvelles admissions à l’hôpital ont été enregistrées en 24 heures contre 350 il y a sept jours. 

REANIMATION. 1.665 malades atteints d’une forme sévère de Covid-19 sont hospitalisés en réanimation soit 36 personnes de moins par rapport à hier30 nouveaux cas graves ont été admis en réanimation contre 46 il y a une semaine. 4 régions (Ile de France, Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France) regroupent 72% des patients hospitalisés en réanimation. En Outre-Mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte), le ministère relève 102 hospitalisations, dont 15 en réanimation.

Concernant la mortalité de ces dernières 24 heures, le ministère d’Olivier Véran indique que les chiffres ne sont pas disponibles. Une actualisation devrait avoir lieu la semaine prochaine. Le gouvernement a tenu à rappeler qu’en “ce week-end prolongé, où nombreux sont ceux qui sortent et se déplacent, revoient des amis ou leur famille“, il est recommandé d’être tout particulièrement vigilant.

– L’info du jour –

Le ministre de la Santé Olivier Véran a demandé aujourd’hui au Haut conseil de la santé publique (HCSP) de proposer “sous 48 heures une révision des régles dérogatoires de prescription” de divers traitements comme l’hydroxychloroquine. “Suite à la publication dans The Lancet (voir section “Sciences”, ndlr) d’une étude alertant sur l’inefficacité et les risques de certains traitements du Covid-19 dont l’hydroxychloroquine, j’ai saisi le HCSP pour qu’il l’analyse et me propose sous 48h une révision des règles dérogatoires de prescription“, a indiqué le ministre dans un tweet. En dehors des essais cliniques, la France a déjà restreint l’usage de l’hydroxychloroquine (HCQ) à l’hôpital uniquement et seulement pour les cas graves sur décision collégiale des médecins.

Sciences


L’hydroxychloroquine et la chloroquine ne seraient pas efficaces et seraient même néfastes, selon une étude

Ni la chloroquine, ni son dérivé l’hydroxychloroquine ne se montrent efficaces contre le Covid-19 chez les malades hospitalisés, et ces molécules augmentent même le risque de décès et d’arythmie cardiaque, prévient une vaste étude parue le 22 mai dans la prestigieuse revue The Lancet. Les auteurs recommandent de ne pas les prescrire en dehors des essais cliniques. Cette étude de grande ampleur a été menée sur près de 15.000 malades. Il s’agit de la “première étude à large échelle” à montrer une “preuve statistique robuste” que ces deux traitements très médiatisés “ne bénéficient pas aux patients du Covid-19“, déclare dans un communiqué le Dr Mandeep Mehra, auteur principal de l’étude. Ces patients ont reçu quatre combinaisons différentes à base de chloroquine et d’hydroxychloroquine. Les traitements étaient soit administrés seuls, soit associés à un antibiotique de la famille des macrolides. L’étude a analysé des données d’environ 96.000 patients infectés par le virus SARS-CoV-2 admis dans 671 hôpitaux entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020, sortis ou décédés depuis. Environ 15.000 d’entre eux ont reçu l’une des quatre combinaisons (chloroquine seule ou associée à l’antibiotique, hydroxychloroquine seule ou associée à ce même antibiotique), puis ces quatre groupes ont été comparés aux 81.000 malades du groupe témoin n’ayant pas reçu ce traitement. Résultat : les quatre traitements ont tous été associés à un risque de mortalité bien plus élevé qu’au sein du groupe témoin (qui était de 9,3%) : 16,4% de décès pour la chloroquine seule, 22,2% quand elle était combinée à l’antibiotique, 18% pour l’hydroxychloroquine seule, et 23,8% quand elle était associée au même antibiotique. Les auteurs estiment ainsi que le risque de mortalité est de 34% à 45% plus élevé chez des patients prenant ces traitements que chez des patients présentant des facteurs de risques.

Le remdesivir a une efficacité modeste contre le SARS-CoV-2

Le remdesivir, un traitement développé contre Ebola, accélère le rétablissement des malades hospitalisés du Covid-19 selon une étude dont les résultats ont été publiés le 22 mai dans dans la revue New England Journal of Medicine. Un essai clinique conduit sur un millier de malades dans 10 pays montre que le remdesivir, injecté quotidiennement par voie intraveineuse pendant 10 jours, a accéléré le rétablissement des malades hospitalisés du Covid-19, par rapport à un placebo : 11 jours contre 15 en durée médiane. Etaient considérés rétablis les patients en état de rentrer chez eux. L’effet était le plus important chez les malades hospitalisés mais qui n’étaient pas sous respirateur artificiel. Les auteurs en concluent qu’il est préférable de commencer le traitement de remdesivir avant que la maladie ne progresse au point de nécessiter un respirateur artificiel. Le traitement a également suscité moins d’effets indésirables que le placebo et a semblé réduire la mortalité : 7,1% des patients du groupe remdesivir sont morts sous 14 jours, contre 11,9% dans le groupe placebo. Cependant, ce résultat est juste en-dessous du seuil de fiabilité statistique : il peut donc être le produit du hasard. Et “il est clair qu’un traitement antiviral ne sera sans doute pas suffisant à lui seul“, préviennent les auteurs de l’étude.

Des internes en médecine atteints de stress-post traumatique

Un interne sur trois présente des symptômes de stress post-traumatique depuis la crise l’épidémie de Covid-19, selon une étude publiée le 22 mai par l’Intersyndicale nationale des internes (Isni), qui s’alarme de l’impact de l’épidémie sur la “santé mentale” des jeunes praticiens en médecine. “L’épidémie a été très anxiogène pour les internes“, souligne l’Isni dans cette enquête, réalisée entre le 20 mars et le 11 mai auprès de 892 médecins en formation, via un questionnaire basé sur des outils utilisés dans les études de psychiatrie. “L’arrivée d’un virus inconnu, la réalisation de nouvelles prise en charge de patients dans des états graves, la surcharge de travail, le manque d’encadrement, de tests de dépistage et de matériel de protection ont accru le stress de ces jeunes professionnels“, ajoute l’Isni. Au total, 47,1% des personnes interrogées présentaient à la mi-mai des symptômes d’anxiété, soit 15 points de plus qu’en 2017; 29,8% montraient des symptômes de stress post-traumatique, et 18,4% des symptômes dépressifs.

En France


Trois avocats réclament la réunion de toutes les plaintes contre les Ehpad auprès “d’un pôle d’instruction unique”

Dans une tribune publiée aujourd’hui sur le site de FranceInfo, trois avocats de Marseille, Paris et Strasbourg réclament une juridiction unique pour traiter les plaintes déposées contre les Ehpad qui ont peiné à juguler l’épidémie dans leur établissement. “Aujourd’hui, après l’ouverture de l’enquête par le parquet de Grasse, ce sont les parquets de Paris et de Nanterre qui annoncent tour à tour l’ouverture d’enquêtes pour mise en danger de la vie d’autrui dans des résidences pour personnes âgées. Certains peuvent se réjouir de cette situation mais nous voulons y voir un piège procédural“, se désolent les avocats. Ils craignent que la multiplication des procédures ne permettent pas de faire ressortir des comportements adoptés partout. Ils craignent également qu’une telle gestion ne permette pas de souligner efficacement “la carence de l’Etat et les négligences des ARS” notamment concernant l’absence de masques.

La célébration de cérémonies religieuses peut progressivement reprendre

Depuis le début de l’épidémie, les lieux de culte n’ont jamais été fermés mais des restrictions ont dû être imposées pour les cérémonies religieuses. Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a pu convenir avec les représentants des cultes des mesures a adopté pour la reprise des cérémonies religieuses. Le 22 mai, dans un communiqué, le ministère a annoncé la parution d’un décret “dans les prochaines heures” qui “entrera immédiatement en vigueur“. Il permet de reprendre progressivement la célébration des cérémonies religieuses à condition que les lieux de culte respectent les gestes barrières ainsi que les mesures de distanciation physique (un mètre entre deux personnes, seuil maximal de fréquentation). “Le port d’un masque de protection sera obligatoire lors des cérémonies religieuses” et “la désinfection des mains sera obligatoire à l’entrée des lieux de culte“, précise le ministère de l’Intérieur. Si ces règles ne sont pas respectées, les préfets peuvent ordonner la fermeture du lieu.

Levée de la quatorzaine entre la Guadeloupe et la Martinique

Dans un communiqué de presse publié le 22 mai par la préfecture de la région Guadeloupe, il est indiqué que “compte tenu de la situation sanitaire des deux îles (la Guadeloupe et la Martinique, ndlr) et de leur proximité, les préfets” lèvent la quatorzaine dès le lundi 25 mai. La mesure concerne aussi Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Des compagnies aériennes pourront assurer la liaison entre les îles. La préfecture rappelle cependant que ces déplacements sont autorisés pour un motif impérieux. “Les autres déplacements (tourisme, agrément, visite familiale…) restent interdits“.

A l’étranger


Pas de nouveau cas en Chine

La Chine n’a recensé entre hier et aujourd’hui aucun nouveau cas de contamination au coronavirus SARS-CoV-2, pour la première fois depuis que Pékin a commencé à publier des données sur l’épidémie en janvier. Au total 82.971 cas ont été enregistrés dans ce pays où a démarré la pandémie en décembre, dont 4.634 décès.

L’Amérique latine toujours aussi touchée par l’épidémie

Le Covid-19 poursuit son inexorable avancée en Amérique latine, devenue à son tour “épicentre” de la pandémie, en particulier au Brésil le deuxième pays recensant le plus de cas au monde derrière les Etats-Unis. Pour la 3e fois en quatre jours, le ministère brésilien de la Santé a annoncé un bilan quotidien de décès supérieur à 1.000 morts. Le Brésil a enregistré au total 21.048 décès, ce qui le place en sixième position au niveau mondial. Le Pérou, pourtant premier pays d’Amérique latine à avoir décrété des restrictions, peine également à endiguer la progression du virus qui a continué de se propager, notamment dans les marchés alimentaires et les banques restées ouvertes, à la faveur d’un système de santé fragile, d’une économie informelle et d’une pauvreté endémique.

Les Français en quatorzaine en arrivant au Royaume-Uni

Les voyageurs arrivant de l’étranger au Royaume-Uni seront placés en quarantaine durant quatorze jours. De rares exceptions sont prévues mais pas pour ceux venant de France, comme Londres et Paris l’avaient pourtant récemment laissé entendre. Le gouvernement français, qui a déploré cette décision, a menacé Londres d’une “mesure de réciprocité“.

Avec AFP

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont ainsi formulées sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont désormais autorisés sans limite de distance à condition qu’ils soient effectués au sein d’un même département. Sinon, ils devront rester inférieurs à 100 kilomètres. Pour se rendre au-delà de cette distance, il faudra se munir d’une attestation justifiant du caractère familial ou professionnel impérieux du déplacement.

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