Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, vendredi 10 avril – Sciences et Avenir

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont formulées ainsi sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation ou remplir un formulaire en ligne.

Mise à jour de 20h00 : Le Directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a mis à jour le bilan humain de l’épidémie de Covid-19 lors de son point presse quotidien. 90.676 cas de Covid-19 sont confirmés en France. A l’heure actuelle, 13.167 décès ont été recensés dans le pays, dont 8.598 à l’hôpital. 554 nouveaux décès ont été relevés ces dernières 24h à l’hôpital. 7.004 patients atteints de formes graves de Covid-19 sont actuellement pris en charge dans des services de réanimation, soit 62 personnes de moins qu’hier, jeudi 9 avril. D’après Jérôme Salomon, un très léger ralentissement de l’épidémie semble ainsi être observé. “Un très haut plateau semble s’amorcer“, a-t-il indiqué. Ce phénomène pourrait selon lui être associé à de premiers impacts du confinement, qui ne doit pas être relâché pendant le week-end de Pâques, a-t-il insisté.

 

– L’info du jour –

En prévision du week-end de Pâques, qui coïncide pour de nombreux élèves de France avec le début des vacances scolaires, le confinement se durcit dans plusieurs régions ou villes du pays. Après Paris et cinq autres départements d’Île de France, c’est au tour de l’Alsace et de Saint-Etienne d’interdire dès cette fin de semaine la pratique en extérieur de sports individuels pendant la journée, indique l’AFP. En Ardèche, les sorties à plusieurs seront par ailleurs interdites, et dans les Bouches-du-Rhône, les contrôles du confinement devraient être renforcés sur les autoroutes, le long du littoral et dans les massifs forestiers. L’AFP ajoute que des mesures complémentaires de confinement concerneront également Nice, dont neuf quartiers seront soumis à un couvre-feu avancé de 23h à 20h, ainsi que la Corse, où “un seul adulte par famille” pourra entrer pendant une heure dans chaque magasin dont l’activité demeure autorisée. A la fin de ce week-end, lundi 13 avril, le Président de la République, Emmanuel Macron, devrait s’adresser aux Français sans doute afin d’évoquer des questions liées à une poursuite ou à une levée du confinement.

Sciences

Le BCG pourrait présenter une certaine efficacité contre le Covid-19

Plusieurs unités de chercheurs à travers le monde évaluent les possibles effets curatifs du BCG contre le Covid-19. Ce vaccin, qui n’est plus obligatoire en France depuis 2007, est un médicament ancien qui a été mis au point en 1921 pour protéger la population de la tuberculose. Il pourrait être utilisé dans le traitement curatif du Covid-19 afin de diminuer les effets néfastes du virus dans l’organisme des personnes déjà infectées. “Il a déjà été constaté que le BCG réduit la mortalité des enfants dans les pays défavorisés, en diminuant les infections respiratoires et le sepsis. Il réduit aussi la fréquence des infections respiratoires chez les adultes“, explique le professeur Mihai Netea, professeur de médecine expérimentale au Centre médical de l’université Radboud (Nimègue) aux Pays-Bas. En fait, le BCG pourrait contribuer à atténuer les symptômes de la maladie en évitant que le système immunitaire ne s’emballe, provoquant une hyperinflammation et la détérioration de certains organes. Ce vaccin, initialement développé contre une bactérie, le bacille de Koch, pourrait également limiter la réplication du coronavirus dans les tissus dans la mesure où il n’a sans doute pas qu’une action sur l’immunité adaptative (spécifique, qui se met en place longtemps après l’attaque par un agent pathogène afin de garder celui-ci en mémoire) : il pourrait influencer l’immunité innée (capable de s’attaquer à tous les agents pathogènes de façon peu spécifique rapidement après leur entrée dans l’organisme).

Le travail “épuisant” derrière la carte des cas de Covid-19 la plus consultée au monde

Plus d’un milliard de visites sont enregistrées chaque jour sur la carte du monde interactive de l’Université Johns Hopkins (à Baltimore aux Etats-Unis), qui recense en temps réel le nombre de cas, de décès et de rémissions de Covid-19 dans le monde entier. Lauren Gardner, co-directrice du Center for Systems Science and Engineering de Hopkins aujourd’hui à la tête de cette carte a rappelé à Science que celle-ci a été créée dès janvier 2020 : un suivi manuel des cas chinois était alors réalisé. En mars, alors que l’épidémie devient pandémie, réaliser des mises à jour manuellement n’est plus possible : le système s’automatise afin que le tableau de bord puisse continuer d’être mis à jour toutes les heures à partir d’un nombre important de sources de données. Le facteur humain demeure cependant très important, assure Lauren Gardner : nous recevons des milliers de messages signalant des cas que nous pourrions avoir oubliés, raconte-t-elle. Le principal travail de l’équipe consiste par ailleurs à éviter “les boucles“, qui mèneraient à compter plusieurs fois les mêmes cas. Ce travail mobilise notamment six personnes de l’équipe, assistées par le laboratoire de physique appliquée de l’Université Johns Hopkins et par la société Esri (pour “Environmental systems research institute”), qui a par ailleurs mis en ligne une carte de suivi des cas en France.”Je pense que nous allons suivre l’épidémie pendant un an. Elle va continuer à se propager dans le monde entier“, affirme-t-elle.

4 infections sur 5 seraient asymptomatiques

Quatre infections sur cinq au coronavirus seraient asymptomatiques d’après un article du British Medical Journal (BMJ) commentant des données rendues publiques par les autorités chinoises. La très grande majorité des infections au SARS-CoV-2 ne provoquerait donc pas de symptômes de Covid-19. Tom Jefferson, épidémiologiste et chercheur honoraire au Center for Evidence-Based Medicine de l’Université d’Oxford (Grande-Bretagne) s’interroge donc : “si ces résultats sont représentatifs, alors nous devons nous demander : pourquoi nous confiner ?”. Cet épidémiologiste avait par ailleurs partagé cette question à l’occasion d’un éditorial paru sur le site web du Center for Evidence-Based Medicine , co-signé par Carl Heneghan, le directeur du centre et le rédacteur en chef de British medical Journal Evidence Based Medicine : “la situation actuelle se résume à ceci : l’effondrement économique est-il le prix à payer pour arrêter ou retarder un virus qui circule déjà parmi nous ?”.

France

Le nombre de décès à l’hôpital en France semble amorcer une réelle descente

Après une première envolée le 3 avril 2020, avec 588 décès à l’hôpital, la France semble avoir atteint le vrai pic le 6 avril, avec 605 décès à l’hôpital. S’il est impossible d’affirmer qu’il ne s’agit pas d’un faux pic, la comparaison avec les situations italienne et espagnole permet de considérer cette éventualité comme très probable : dans ces deux pays, le nombre de décès a atteint un premier faux pic comparable à celui annoncé en France le 3 avril avant d’arriver au vrai sommet de la courbe. Par ailleurs, on observe en Italie et en Espagne un décalage d’une semaine entre la chute du nombre des nouveaux patients admis au service de réanimation et celle du nombre de décès. Or, le nombre de nouveaux patients admis en réanimation en France a commencé à baisser il y a une semaine, le 31 mars, passant de 475 à 458 nouvelles hospitalisations.

L’Inserm étudie la transmission du virus par les personnes asymptomatiques

Une étude menée par l’Inserm dans le cadre de l’initiative européenne REACTing est en cours pour mieux saisir l’importance de la contamination via les personnes asymptomatiques, dont on peine encore à apprécier l’ampleur réelle. Baptisé CoV-Contact et piloté par le Professeur Xavier Duval, chercheur et infectiologue au centre d’investigation clinique de l’hôpital Bichat (Paris), ce travail consiste à suivre des sujets ayant eu un contact avéré avec un individu infecté par le coronavirus SARS-CoV-2. “Nous avons inclus à ce jour 200 personnes sur les 300 prévues”, précise le Pr Duval. Ces participants sont surtout des soignants issus de foyers tels que celui des Contamines-Montjoie, en Haute-Savoie. Afin de préciser et de quantifier la circulation du virus dans cette population, des prélèvements nasopharyngés seront effectués sur les participants de manière régulière pendant une dizaine de jours. Des tests de PCR seront réalisés sur ces échantillons afin de confirmer la présence éventuelle du virus. De premiers résultats devraient être publiés à la fin du mois d’avril.

Olivier Véran annonce retenir les premières mesures d’un plan de mobilisation nationale contre l’isolement

Le 24 mars 2020, Olivier Véran aurait confié à Jérôme Guedj, ancien Président du conseil départemental de l’Essonne et ancien parlementaire, la mission “d’identifier les leviers qui sont aujourd’hui à la main des pouvoirs publics, des acteurs de terrain et de la société civile pour combattre l’isolement des personnes fragiles – c’est-à-dire, nos aînés et les personnes en situation de handicap – pour le temps de crise mais aussi pour la période qui suivra”, indique le ministère de la santé par un communiqué daté du 8 avril. Le 6 avril, Jérôme Guedj aurait rendu au ministre des Solidarités et de la Santé un rapport comprenant quarante-deux propositions et une première série de recommandations opérationnelles. Olivier Véran aurait à l’heure actuelle décidé de valider cinq recommandations ou orientations permettant de mettre en oeuvre un plan de mobilisation nationale contre l’isolement. Ces recommandations sont les suivantes :

1. renforcer avant le 12 avril le du numéro vert national d’écoute de la Croix Rouge, et ce en portant une attention spécifique aux personnes âgées, isolées et vulnérables ;

2. rappeler un message et une responsabilité forte : “téléphonez, téléphonez, téléphonez” ;

3. mettre à disposition des outils très concrets à même de faciliter la mobilisation des maires et des conseils départementaux ;

4. identifier les ressources permises par les nouvelles technologies et les acteurs de la Silver économie afin de soutenir les aidants et les professionnels du soin et de l’accompagnement ;

5. diffuser des bonnes pratiques et des initiatives locales au moyen d’une plateforme hébergée par le site du ministère des solidarités et de la santé. “[Cette plateforme] participe du même objectif que la plateforme solidaires-handicaps“, précise le communiqué.

Le résumé d’une nouvelle étude du Professeur Didier Raoult continue de diviser

Après la visite du Président de la République Emmanuel Macron à Marseille, l’institut de recherche du professeur Didier Raoult a mis en ligne le résumé d’une nouvelle étude visant à évaluer l’efficacité de l’hydroxychloroquine, un médicament antipaludéen également utilisé dans le traitement de maladies auto-immunes, contre le coronavirus.”L’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine (un antibiotique, ndlr), administrée immédiatement après le diagnostic, est un traitement sans danger et efficace contre le Covid-19“, affirme la conclusion de cette brève pré-publication. Cette étude aurait plus précisément été réalisée auprès de 1.061 patients testés positivement au nouveau coronavirus et ayant reçu pendant “au moins trois jours” l’association hydroxychloroquine-azithromycine. Après 10 jours, plus de neuf patients sur dix (91,7%) auraient présenté une charge virale nulle, et cinq personnes (0,5% des patients) âgées de 74 à 95 ans seraient décédées. Ce pourcentage est “significativement plus bas” que chez “les patients traités sous d’autres régimes à la fois à l’IHU et dans tous les hôpitaux publics marseillais”, affirme ce résumé. Si l’intégralité de l’étude n’est pas encore publiée, des chercheurs français souligneraient qu’en raison de la méthodologie associée à cette étude, cette dernière ne permettrait pas de conclure en l’efficacité du traitement, indique l’AFP : l’absence de groupe témoin de patients n’ayant reçu qu’un placebo ainsi que le recrutement d’individus présentant en majorité des formes peu sévère de Covid-19 seraient en particulier reprochés à cette étude.

Étranger

Une pénurie mondiale de préservatifs pourrait se préparer

A cause de la pandémie de coronavirus, de la paralysie des circuits de distribution et de la fermeture des entreprises jugées ” non essentielles ” dans de nombreux pays, une pénurie mondiale de préservatifs se profile, a averti le principal fabricant du secteur. Le géant malaisien Karex, qui fabrique un préservatif sur cinq vendu dans le monde, a en effet été durement touché par le confinement strict entré en vigueur le 18 mars dans le pays, qui compte parmi les premiers producteurs de caoutchouc. Alors que la demande de ce type de contraceptifs semble augmenter notamment en Inde, l’entreprise s’attend à une baisse de production de 200 millions de préservatifs par rapport à la normale de mi-mars à mi-avril. Comme les autres fabricants sont confrontés à des difficultés similaires pour fabriquer et livrer les préservatifs, l’offre mondiale chute, a expliqué le directeur exécutif de Karex Goh Miah Kiat : “c’est une inquiétude majeure, puisque les préservatifs sont un article sanitaire de première nécessité”, a-t-il insisté. 

Le Groenland devient le premier pays du monde à ne plus compter de cas de Covid-19

Parmi les 57.000 habitants que compte le Groenland, 11 cas positifs avaient été recensés au cours des dernières semaines dans sa capitale, Nuuk, qui rassemble 30% de la population de l’île. D’après l’Office national de la santé, l’île ne compterait depuis le 8 avril plus aucun cas actif de coronavirus : les 11 patients seraient aujourd’hui guéris, portant le nombre de malades du coronavirus sur le territoire à zéro. Le virus n’aura ainsi fait aucun mort. Un soulagement pour l’île qui redoutait particulièrement cette pandémie notamment en raison de ses infrastructures de soins très limitées. Afin d’éviter un retour du Covid-19 sur son territoire, les autorités locales maintiennent le Groenland isolé : il est encore impossible d’entrer ou de sortir du territoire, les vols ayant été supprimés et la circulation des bateaux et des motoneiges de particuliers demeurant très contrôlée.

Hong Kong dans la crainte d’une deuxième vague épidémique

Des pays et villes asiatiques sont déjà confrontés depuis la mi-mars à une résurgence de cas de Covid-19, phénomène qui fait craindre une deuxième vague épidémique. C’est notamment le cas de Hong Kong : le 9 avril, la ville a compté parmi ses 7,5 millions d’habitants 13 nouveaux cas de Covid-19, dont 10 importés et un pour lequel l’origine de la contamination reste inconnue. Une situation qui semble préoccuper d’autant plus les autorités que la ville a vécu une hausse soudaine du nombre de nouveaux cas au cours de la première semaine d’avril, rappelle le quotidien hongkongais The Standard. En fait, les épidémiologistes s’inquiètent que des cas importés ainsi que les porteurs asymptomatiques du SARS-CoV-2 ne causent un rebond de l’épidémie de Covid-19. Ainsi, la ville tente de maîtriser le mieux possible les flux de voyageurs venant de l’extérieur : la ville gère notamment avec précision le retour de ses ressortissants longtemps bloqués à l’étranger. Hong Kong continue par ailleurs d’encourager la distanciation sociale. Ainsi, les regroupements autres que familiaux de plus de 4 personnes sont interdits, la fermeture des écoles est prolongée jusqu’à la fin du mois de mai, et les restaurants et entreprises demeurent ouverts sous réserve d’observer des règles de distanciation.

Sanofi annonce un don de 100 millions de doses d’hydroxychloroquine à 50 pays

Le géant pharmaceutique français Sanofi s’est engagé à faire don de 100 millions de doses d’hydroxychloroquine à une cinquantaine de pays, et a commencé à livrer progressivement le médicament aux autorités qui en ont fait la demande. Dans un communiqué, la société a indiqué avoir “reçu un nombre croissant de demandes de la part des gouvernements locaux du monde entier“. Le laboratoire a assuré qu’il maintiendrait “une bonne continuité dans l’approvisionnement du médicament” et qu’il garantissait pouvoir permettre aux patients traités dans les indications actuellement approuvées (lupus, polyarthrite rhumatoïde, etc.) de poursuivre leur traitement.” En effet, l’hydroxychloroquine est utilisée depuis de nombreuses années contre le paludisme et dans le traitement de maladies auto-immunes. Aussi, le laboratoire aurait mobilisé ses huit usines d’hydroxychloroquine à travers le monde afin de doubler sa capacité de production additionnelle et dans l’objectif de la quadrupler d’ici l’été. Sanofi rappelle toutefois que l’hydroxychloroquine n’a pas encore fait la preuve de son efficacité dans le traitement du Covid-19.

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