Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, mardi 31 mars 2020 – Sciences et Avenir

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Depuis cette date, les recommandations sont formulées ainsi sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation.

– L’info spéciale du jour –

Le confinement et d’autres mesures prises pour freiner l’avancée de l’épidémie de Covid-19 auraient permis de sauver la vie de 59.000 personnes dans 11 pays européens, dont 2.500 en France, selon des chercheurs de l’Imperial College de Londres. Ces universitaires spécialistes en épidémiologie et en mathématique ont modélisé la dynamique de l’épidémie en Europe et estimé le freinage de la contagion par SARS-CoV-2, dû aux différentes mesures prises dans les pays étudiés à des dates différentes les uns des autres. Les mesures prises en compte sont la quarantaine pour les malades, la fermeture des écoles et universités, l’interdiction des rassemblements, les mesures de distanciation sociale et le confinement général. L’étude complète (en anglais) est disponible sur le site de l’Imperial College.

Sciences


Le Covid-19, symptôme d’une biodiversité maltraitée par l’activité humaine

La pandémie de coronavirus Covid-19 nous a été transmise par la chauve-souris, potentiellement par l’intermédiaire du pangolin. Un drame qui était prévisible. “Il ne faut pas tirer sur les chauves-souris et sur les pangolins. La raison exacte de la diffusion du virus est la destruction des habitats naturels”, affirme en conférence Jean-François Guégan, directeur de recherches à l’INRAE et conseiller scientifique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité. “Nous avons atteint un point de non-retour. Ce coronavirus qui circule c’est un avertissement. Il y en aura très certainement d’autres avec des taux de létalité plus forts.”

Pour éviter de futures autres épidémies mondiales, l’Homme peut agir. “Une réponse qui pourrait être bénéfique serait de réussir à dés-intensifier les élevages, ce qui suppose de manger moins de viande mais aussi d’en produire différemment”, renchérit Aleksandar Rankovic, coordinateur Gouvernance internationale de la biodiversité Post-2020 à Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI). Autre pan de la solution, “ne pas continuer à déforester, à exploiter, et d’avoir une attitude plus respectueuse vis-à-vis de la biodiversité”, enjoint Philippe Grandcolas, Directeur de recherche au CNRS. La biodiversité étant comparable à un jeu de mikado, où l’objectif est de récupérer une à une des petites baguettes disposées en tas sans faire bouger les autres, toute action qui l’affecte peut avoir des conséquences difficiles à prévoir. Notre article reprend en détail la question de la circulation des virus chez les animaux.

Qu’y-a-t’il après le confinement ?

Plusieurs spécialistes s’accordent à dire qu’il faut préparer dès maintenant la sortie de crise. A l’horizon, la fin du confinement. Sortir de chez soi s’avérera sans risque pour les personnes immunisées contre le coronavirus Covid-19 seulement. Les autres devront attendre un vaccin pour être totalement hors de danger. Mais plusieurs inconnues persistent, comme la part de la population qui sera immunisée contre la maladie ou la possibilité qu’un vaccin ne soit mis au point bien trop tard. “Disons que nous sommes en juin ou en juillet 2020. Si le taux d’immunité s’élève à environ 50% de la population, la situation sera assez stable et on pourra attendre l’arrivée d’un vaccin. En revanche, si seuls 15 ou 20% de la population sont immunisés, il faudra réfléchir à une autre stratégie“, explique le professeur Michel Kazatchkine, conseiller spécial du Programme conjoint de l’ONU sur le VIH/Sida. Selon les différents scénarios décryptés par Sciences & Avenir, certains pays pourraient adopter un confinement par intermittence voire un confinement de plusieurs mois.

La science doit éviter les sur-promesses

Il ne s’agit pas seulement de réparer un avion pendant qu’il vole – il s’agit de réparer un avion en vol pendant que ses plans sont encore en cours d’élaboration.” A trop promettre, les scientifiques travaillant sur le Covid-19 pourraient affecter la confiance de la population dans les sciences, craint Herbert Holden Thorp, rédacteur en chef de la prestigieuse famille de publications Science. Dans un éditorial complété par des réponses aux interrogations de Sciences et Avenir, il appelle les scientifiques à préférer les résultats aux promesses. L’entretien complet est à lire sur notre site.

En France


La France va produire des masques et des respirateurs

Emmanuel Macron a annoncé “l’indépendance pleine et entière” de la France “d’ici la fin de l’année” dans la production de masques de protection face au coronavirus. “Fin avril nous serons à plus de 10 millions” de masques fabriqués en France et “nous continuerons cet effort“, a déclaré le chef de l’Etat.

Ajouté à cela, un consortium composé de quatre grands groupes industriels s’est créé avec l’objectif de fabriquer “d’ici mi-mai 10.000 respirateurs” pour équiper les hôpitaux débordés par les cas grave de malade contaminés par le coronavirus. Ce consortium mené par Air Liquide, sera composé du spécialiste des équipements électriques Schneider Electric, de l’équipementier automobile Valéo et du constructeur PSA.

Le président de la République a aussi annoncé “une dotation spécifique de quatre milliards d’euros” à Santé publique France pour financer les commandes “en médicaments, respirateurs et masques” destinés à lutter contre l’épidémie de Covid-19. “C’est évidemment une contribution exceptionnelle qui montre la mobilisation aussi de l’Etat et de ses financements“, a ajouté le président de la République, alors en déplacement à l’usine de masques de la PME Kolmi-Hopen en périphérie d’Angers.

Voici un extrait de son allocution:

Les hôpitaux de Paris testent l’oxygénation à domicile

L’assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) teste la possibilité d’oxygénation de patients à domicile, pour faire face à l’afflux de malades du Covid-19 en Ile-de-France, explique son directeur général, Martin Hirsch, dans une interview à paraître mardi dans Libération.

Baptisée “Covidom 02”, cette initiative consiste en la possibilité d’oxygénation des patients à domicile sous surveillance médicale à distance, et vise à “commencer à préparer la suite : faire en sorte que des patients puissent sortir de médecine aiguë plus rapidement de sorte à pouvoir en accueillir d’autres, par exemple sortant de réanimation“, explique M. Hirsch. Le but : voir s’il est possible de suivre l’état de santé et le niveau de saturation en oxygène à domicile. Concrètement, il s’agit d’un dispositif composé de deux petits tubes à s’introduire dans les narines. Ces tubes sont reliés à la réserve d’oxygène disposée sur un support à roulettes. Ce dernier permet de se déplacer dans son habitation.

La Moselle lance un appel à l’aide

Il ne nous reste que quelques heures voire quelques jours avant d’être complètement saturés“, alertait Marie-Odile Saillard, la directrice générale du centre hospitalier régional (CHR) de Metz au journal de 13 de France 2. Afin de pouvoir traiter tous les malades sans les renvoyer chez eux, elle demande le transfert médicalisé de patients vers d’autres régions moins touchées ou vers l’Allemagne. “Un peu partout en Moselle-Est et Lorraine Nord nous avons ouvert des lits ; Il nous faut 90 lits supplémentaires chaque semaine pour ces deux territoires, c’est-à-dire 12 lits par jour. Je demande aux autorités nationales 12 transferts quotidiens de patients“, expliquait cette même directrice lors d’une audio-conférence de presse hier. Un sixième médecin est décédé en France des suites du coronavirus Covid-19. Il exerçait sa profession au CHR de Metz.

A l’étranger


Un navire-hôpital arrive à New York

Aux Etats-Unis, qui recensent de loin le plus grand nombre de cas confirmés (163.000 et plus de 3.000 morts depuis lundi), c’est la mobilisation générale. Un navire-hôpital de mille lits est arrivé à New York, épicentre de l’épidémie, pour désengorger les hôpitaux de la mégalopole. Des hôpitaux provisoires ont aussi été érigés dans un centre de conférences ou sous des tentes montées en plein Central Park. “Le virus a un temps d’avance sur nous depuis le premier jour“, a déclaré le gouverneur de l’Etat de New York Andrew Cuomo. Le maire Bill de Blasio a souligné que sa ville avait besoin, rien que pour tenir la semaine, de quelque 400 respirateurs artificiels et de renforts de personnel médical.

Le pic attendu dans 7 à 10 jours en Italie

L’Italie attend toujours le pic du taux de mortalité, à partir duquel le pays pourra espérer un reflux et un désengorgement des services de réanimation. L’Italie, qui enregistre le plus grand nombre de décès (11.500, pour près de 98.000 cas), commence à voir les résultats encourageants de trois semaines de confinement. “Nous pouvons espérer atteindre le pic dans sept ou dix jours, puis, raisonnablement, une décrue de la contagion“, a déclaré le vice-ministre de la Santé, Pierpaolo Sileri. Pour autant, les 60 millions d’Italiens devront patienter “au moins jusqu’à Pâques“, le 12 avril, date jusqu’à laquelle le confinement a été prolongé.

Comment expliquer le faible taux de mortalité en Allemagne ?

Le taux de mortalité due au Covid-19 est actuellement de 0,69 % en Allemagne. Mais comme l’explique la Süddeutsche Zeitung, ce chiffre ne signifie pas que le virus est moins mortel en Allemagne qu’ailleurs. Il s’agit en réalité d’une “déformation statistique“, car il faut tenir compte de différents critères comme le nombre de cas non recensés, qui serait plutôt faible, mais aussi la gravité des symptômes. Sont ainsi prises en compte dans les statistiques allemandes de nombreuses personnes ne présentant que des formes légères de la maladie, tandis qu’en Italie c’est le contraire qui se produit, induisant un fort taux de mortalité, qui indiquerait plutôt qu’un grand nombre de personnes jeunes infectées sont passées à travers les mailles du filet. Nous vous expliquons tous les enjeux autour du coronavirus Covid-19 outre-Rhin dans notre article.

Avec AFP

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