Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, mardi 28 avril 2020 – Sciences et Avenir

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont ainsi formulées sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation.

– L’info spéciale du jour –

  • Protéger, tester et isoler

Le Premier Ministre, Edouard Philippe, a dévoilé ce mardi 28 avril devant les députés les grandes étapes du plan de déconfinement annoncé il y a 15 jours par le Président de la République. Après avoir rappelé l’intérêt du confinement et le fait qu’il a permis d’épargner plus de 60.000 vies, le Premier ministre a insisté sur la nécessité que la France reprenne peu à peu ses activités en gardant en tête que le “virus va continuer à circuler dans l’Hexagone“. D’où l’importance de déconfiner avec progressivité en tenant compte de la circulation hétérogène du virus selon les territoires afin d’éviter “une deuxième vague“. Et en appliquant un tryptique : “protéger, tester et isoler“.

  • 700.000 tests par semaine

A compter du 11 mai, et à condition que la situation soit favorable, insiste le Premier ministre qui annonce une réunion de confirmation le 7 mai, le confinement prendra fin pour la plupart des Français et le port du masque grand public sera étendu à toute la population. Ces masques seront distribués par plusieurs réseaux (Poste, collectivités, pharmacies, CCAS…). La population sera aussi testée à grande échelle avec 700.000 tests par semaine. Dès qu’une personne sera diagnostiquée positive tous les cas contacts, symptomatiques ou non, seront testés et isolés. Des “brigades” départementales seront constituées pour effectuer ces tests. Les personnes qui devront être isolées pourront le faire chez elles pendant 14 jours ou dans des lieux dédiés. C’est aussi à l’échelle départementale que la stratégie de déconfinement sera adaptée avec différents niveaux de déconfinement.

  • Le port du masque obligatoire dans les transports

Les crèches avec dix enfants maximum, les maternelles et les écoles élémentaires seront ouvertes dès le 11 mai sur la base du volontariat et avec un maximum de 15 élèves par classe. Les collèges pourraient être réouverts la semaine suivante tandis qu’une décision sera prise fin mai pour les lycées. L’enseignement à distance sera maintenu pour les autres. Pour les actifs, le télétravail sera maintenu pendant au moins trois semaines et pour ceux qui ne peuvent pas télétravailler, la pratique des horaires décalés sera de mise. Les commerces à l’exception de la restauration pourront rouvrir le 11 mai avec un cahier des charges strict. Le port du masque sera recommandé pour les personnels et les clients, précise Edouard Philippe. Au niveau des transports publics, le port du masque sera obligatoire pour tous les utilisateurs. Les déplacements inter-régionaux restent cependant interdits sauf pour des motifs familiaux ou professionnels impératifs. De même les grands rassemblements, concerts, manifestations sportives et festivals sont annulés jusqu’au mois de septembre.

Sciences


Des pathologies vasculaires associées

Plusieurs cas d’embolies pulmonaires ou de caillots artériels sont annoncés chez les malades atteints de Covid-19 s’inquiètent les médecins. Des micro-caillots ont également été retrouvés dans les poumons de certains patients, expliquent-ils. Pour mieux comprendre ces complications, un collège de 36 experts les as étudiées et a promulgué des premières recommandations. Ces complications ne sont pas encore bien comprises, elles pourraient être causées par l’état de santé antérieur des patients mais il se pourrait que ce soit une conséquence de la flambée inflammatoire associée à la maladie. Une dernière hypothèse est que le coronavirus agisse directement sur la coagulation. Mais à ce stade, rien n’est prouvé.

Quels tissus pour fabriquer son masque ?

Dans une étude publiée le 24 avril dans la revue spécialisée ACS Nano, des chercheurs américains du Centre de recherche en nanomatériaux du laboratoire national d’Argonne (recherche américaine publique) ont pu déterminer avec plus de précision quelles étoffes étaient les plus efficaces lorsqu’il s’agissait de se protéger des fameuses micro-gouttelettes de salive impliquées dans la transmission du Sars-CoV-2. Les chercheurs ont reproduit des particules allant de 10 nanomètres à 6 microns de diamètre, qu’ils ont ensuite soufflées sur divers échantillons de tissus courants à l’aide d’un ventilateur. Plusieurs “débits” d’aérosols ont été simulés, allant de la toux à la simple respiration au repos. Les tissus qui se sont révélés les plus filtrants quels que soient la taille et le débit des gouttelettes sont une couche de coton tissé serré combinée à deux couches de polyester-Spandex, une matière souvent utilisée pour les vêtements de sport (leggings, tee-shirts…). L’association de ces deux morceaux de tissu a filtré le plus de particules d’aérosol, soit 80 à 99% d’entre elles selon la taille des particules.

France


Le point sur les tests de RT-PCR et sérologiques

Deux types de tests ont été développés dans l’objectif de diagnostiquer ou de dépister des infections par le SARS-CoV-2. Ces tests, produits par divers fabricants, sont destinés à être utilisés auprès d’individus différents. Leur mise sur le marché et leur utilisation est par ailleurs réglementée. Au 22 avril 2020, 278 tests de RT-PCR visant à déceler la présence du SARS-CoV-2 dans des sécrétions nasopharyngées et 233 tests sérologiques permettant de révéler celle d’anticorps dans le sang, dont 84 tests rapides, ont été commercialisés dans le monde. Les performances de ces tests seraient très inégales, à tel point qu’en France, seule une trentaine de kits de test de RT-PCR sont remboursables par la Sécurité sociale, dont une dizaine aurait été validée par le Centre national de référence (CNR) sur les virus provoquant des infections respiratoires. En France, quels tests sont donc disponibles ? Par quels laboratoires sont-ils fabriqués ? Quels organismes ont évalué leurs performances et ont autorisé leur utilisation dans le pays ? Sciences et Avenir fait le point.

40 millions d’euros pour fabriquer des masques

La secrétaire d’Etat à l’Economie, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé mardi jusqu’à 40 millions d’euros de financements pour la fabrication de nouveaux matériaux qui permettront “d’accroître et sécuriser” la production en France de masques sanitaires. “L’Etat lance aujourd’hui un nouvel outil qui permettra de financer la fabrication de nouveaux matériaux pour accroître et sécuriser sur le long terme la production de masques normés fabriqués en France“. L’objectif est de “développer les lignes de productions de matières premières filtrantes qui permettent la confection de masques de protection (chirurgicaux, FFP1, FFP2 ou FFP3)”, destinés essentiellement aux professionnels, a-t-il souligné. Il s’agit notamment de produire une matière filtrante appelée “meltblown”, utilisée pour la réalisation de ces masques, voire d’autres solutions comme des membranes par électrofilage (electrospinning) ou encore des “matériaux innovants”.

A l’étranger


L’Espagne enquête sur les décès en maisons de retraite

L’Espagne commence à enquêter sur les drames à huis clos où des milliers de décès sont attribués au coronavirus dans les établissements recevant des personnes âgées. Le parquet a ouvert des enquêtes au pénal visant 86 maisons de retraite, dont 40 dans la région de Madrid, sur la base de plaintes déposées par des familles ou des salariés. Si au moins 1.054 résidents ont succombé au coronavirus entre le 8 mars et le 17 avril dans les maisons de retraite de la zone, 5.688 autres décès sont “attribuables” au virus, selon la région. Ces établissements déplorent l’impossibilité de transférer les cas les plus graves dans les hôpitaux ainsi que le manque de personnel, plusieurs soignants s’étant mis en retrait car potentiellement contaminés. Les enquêtes devront dire si toutes les précautions ont été prises et si ces décès sont liés à des défaillances dans la gestion de ces personnes à risque.

En Allemagne, la crainte d’une deuxième vague plus violente

Christian Drosten, le virologue allemand à l’origine de la politique de tests de masse en Allemagne, s’inquiète d’une deuxième vague de Covid-19 plus violente que la première. Le scientifique estime en effet que le rebond du nombre de cas enregistrés depuis l’allègement des mesures de confinement, le 20 avril, reflète un “paradoxe de la prévention” avec une population qui respecte beaucoup moins les mesures de distanciation. Un état de fait qui pourrait entrainer une deuxième vague de contamination, plus puissante et moins facile à gérer que la première avec une mortalité beaucoup plus importante, comme cela s’est vu pour la pandémie de grippe espagnole de 1918. Le scientifique allemand explique en effet que les 50 millions de morts causées par la grippe espagnole sont, pour la plupart, survenues durant cette deuxième vague automnale.

Etats-Unis : la Nasa participe à la lutte contre la pandémie de Covid-19

L’Agence spatiale américaine prête main forte dans la lutte contre la pandémie. Plusieurs dispositifs sont développés par ses ingénieurs et laboratoires de recherche. Parmi eux, des respirateurs spécialement conçus pour traiter le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) retrouvé dans les cas graves de Covid-19. Ces appareils pouvant être produits dans un délai court sont en cours de validation par la FDA, l’administration en charge du contrôle de la commercialisation des médicaments et dispositifs médicaux aux Etats-Unis. La Nasa œuvre également sur la production d’un casque à oxygène pour traiter les cas ne nécessitant pas de réanimation, ainsi que sur un dispositif pour décontaminer les petits espaces comme l’arrière d’une ambulance.

JI avec AFP

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