Le Covid-19 pourrait-il disparaître avec l’été? – La Voix du Nord

Un lecteur nous a envoyé récemment son témoignage : «  Dans les années 80, lors d’une visite à l’institut Pasteur de Lille, je pose la question suivante au médecin : Un virus est-il sensible au climat ?’ Réponse immédiate du praticien : Avez -vous déjà vu une épidémie de grippe en juillet ou en août ?’ »

La question de l’influence des températures sur le virus SARS-CoV-2 n’interroge pas que notre lecteur, elle préoccupe aussi les scientifiques depuis le début de la crise du Covid-19. Lors d’une conférence de presse à l’Institut Pasteur en avril dernier, le directeur du département de « Santé Globale » se demandait pourquoi le nombre de morts recensés en Thaïlande et au Cambodge était si bas : «  Même si l’absence de tests généralisés fait que ces chiffres sont probablement sous-estimés, je suis très surpris qu’il n’y ait pas eu plus de personnes infectées dans cette zone. » Les chaleurs importantes dans cette partie du globe pourraient-elles en être la raison ?, se sont interrogés les scientifiques.

Dans un entretien à la chaîne LCP, le président du Conseil scientifique, François Delfraissy, a affirmé mi-avril qu’il était «  possible que ce virus (Sars-Cov2) soit en partie sensible à certains aspects climatologiques ». Il a ajouté au micro de BFM TV le 27 avril que «  ce type de virus respiratoire diminue très largement au moment de l’été » .

Au-delà de 25,8ºC la propagation cesse

Depuis le mois de mars, de nombreuses études scientifiques ont été menées à travers le globe visant à analyser le lien entre le virus et la température. Dans une étude brésilienne menée dans les villes au climat subtropical (donc chaud et humide), les chercheurs ont remarqué que chaque augmentation d’1 degré Celsius de 16,8 à 25,8 degrés, diminue la transmission du virus de 4 % par degré . Au-delà de 25,8º, le nombre de cas enregistrés est stable, insinuant que la transmission ne se fait plus.

Comparaison avec les autres coronavirus

Le centre européen de prévention et de contrôle des maladies a publié le 25 avril dernier un rapport sur l’évaluation des risques du coronavirus Covid-19. Parmi les quatre coronavirus connus, endémiques dans la population humaine, le rapport note que les infections connaissent un pic entre avril et décembre et sont quasiment inexistantes en été.

Toutefois, l’étude précise que l’épidémie de Covid-19 s’est également développée fortement dans des régions tropicales du globe avec un très fort taux d’humidité comme Guangxi, en Chine, et Singapour… Ce qui met en doute l’hypothèse.

Faible système immunitaire en hiver

Une autre raison qui explique, de manière générale, la forte propagation des virus en hiver est liée aux faibles performances du système immunitaire à cette époque de l’année. Les journées sont plus courtes, le niveau de vitamine D et de mélatonine plus faible… donc le risque de contracter une maladie augmente.

En bref, la chaleur, sans tuer le virus, pourrait ralentir sa progression . Mais si tant est que ce coronavirus se fasse discret cet été, il pourrait réapparaître à l’automne , comme le craignent de nombreux scientifiques.

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