Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, vendredi 15 mai – Sciences et Avenir

– Les chiffres du jour –

En France, 19.861 personnes sont hospitalisées pour une infection au SARS-CoV-2 (vs 20.463 la veille) et 438 nouvelles admissions (vs 542 la veille) ont été enregistrées en 24 heures. 2.203 malades atteints d’une forme sévère de Covid-19 (vs 2.299 la veille) sont hospitalisés en réanimation. 64 nouveaux cas graves ont été admis en réanimation (vs 52 la veille). Le solde reste négatif en réanimation, avec 96 malades de COVID-19 en moins par rapport à hier. 

L’épidémie a tué en France 104 personnes en 24 heures. Depuis le 1er mars, on déplore sur notre territoire 27.529 décès liés au Covid-19, 17.342 décès dans les hôpitaux et 10.187 décès dans les établissements sociaux et médico-sociaux.

Dans le monde, 188 pays sont touchés par la pandémie de COVID-19 et 4,3 millions de personnes ont été atteintes. Près de 303.000 personnes en sont décédées, mais 1,62 million de personnes en ont guéri. L’Europe reste fortement impactée avec 1,62 million de cas et 152.233 décès.

– L’info spéciale du jour –

Un enfant décède d’une forme proche de la maladie de Kawasaki

Un enfant de 9 ans, atteint des symptômes d’une forme proche de la maladie de Kawasaki décrite chez de jeunes patients ayant été en contact avec le coronavirus, est mort à Marseille. C’est le premier décès de ce type en France ; cet enfant souffrait de comorbidités (des problème neurologiques) dont on sait qu’ils sont susceptibles de donner des formes graves de Covid-19. Par ailleurs, la Direction Générale de la Santé comptabilise 135 enfants ayant eu le même type de complications nécessitant un séjour en soins intensifs (Sciences et Avenir revient plus longuement sur ce sujet dans un article qui sera publié ce soir).

En sciences


On les pensait marginaux comme ils le sont en Chine, pourtant en Europe les symptômes de perte de d’odorat (anosmie) et de goût (agueusie) concernent 70% et 54% des cas de Covid-19 modérés, principalement les jeunes et les femmes. On ne sait pas encore pourquoi un des symptômes majeurs de Covid-19 en Europe est très peu fréquent en Chine. Il se pourrait tout simplement que ces signes diffèrent entre les cas chinois rapportés, qui étaient majoritairement graves, et les cas européens étudiés, plutôt modérés. Cela pourrait aussi être d’ordre génétique. Selon cette hypothèse, le récepteur ACE2 servant de point d’entrée au virus dans nos cellules serait différent entre les populations européennes et asiatiques, et les Européens en auraient plus dans la muqueuse nasale. Dernière option, le virus aurait muté avant d’arriver chez nous, lui permettant de mieux envahir le bulbe olfactif et le système nerveux central.

Actuellement, on ne compte que six cas de chats infectés par le SARS-CoV-2, le coronavirus responsable du Covid-19. Mais certains chercheurs redoutent une transmission silencieuse entre ces félins. Cependant, pour le moment aucune étude n’a démontré sérieusement un tel risque mais des données issues d’une nouvelle expérience sèment le doute. Elle n’a toutefois pas été menée dans des conditions s’approchant de la réalité. De plus, il n’y a toujours aucune preuve que le virus puisse se transmettre du chat à l’humain. Mais l’inverse reste possible.

  • L’hydroxychloroquine n’est pas efficace, selon deux études

L’hydroxychloroquine ne semble pas efficace contre le Covid-19, que ce soit chez des patients gravement ou plus légèrement atteints, selon deux études publiées vendredi. La première étude, menée par des chercheurs français, conclut que ce dérivé de l’antipaludéen chloroquine ne réduit pas significativement les risques d’admission en réanimation ni de décès chez les patients hospitalisés avec une pneumonie due au Covid-19. Selon la seconde étude, menée par une équipe chinoise, l’hydoxychloroquine ne permet pas d’éliminer le virus plus rapidement que des traitements standard chez des patients hospitalisés avec une forme “légère” ou “modérée” de Covid-19. En outre, les effets secondaires sont plus importants.

  • Un essai clinique en cours à Marseille

L’étude EXPLORE COVID-19 menée dans le cadre de Marseille Immunopôle, un consortium regroupant les acteurs locaux de l’immunologie, a analysé la réponse immunitaire de 82 patients à différents stades de la maladie. Les résultats, dévoilés le 8 mai 2020, révèlent dans le sang des personnes les plus sévèrement touchées la présence d’un peptide qui est ciblé dans un nouvel essai clinique. Le médicament testé est un anticorps monoclonal développé pour le traitement des cancers et de la polyarthrite rhumatoïde. Il vise une des voies de l’inflammation qui provoque la tempête de cytokines responsable de la gravité de la maladie.

En France


  • 25.337 professionnels contaminés dans les établissements de santé

Santé Publique France recense depuis le 22 avril 2020 le nombre de professionnels infectés dans les établissements de santé publics et privés. A ce jour, 25.337 cas sont dénombrés dont  21.500 (85%) étaient des professionnels de santé et 2.420 (10%) des personnels non soignants. Parmi les soignants affectés 28% sont des infirmiers et 26% des aides-soignants précise l’Agence. Enfin, on déplore depuis le 1er mars 2020 13 décès liés à l’infection à SARS-CoV-2 dont 4 médecins, 3 aides-soignants, 1 professionnel de santé “autre” et 5 personnels non soignants.

  • Les employeurs ne peuvent pas obliger les salariés à se dépister

Un temps envisagé, les entreprises ne peuvent finalement pas obliger leurs salariés à se soumettre à un test de dépistage du Covid-19. Si la prise de température est autorisée, l’employé peut toutefois s’y refuser. Quand aux prélèvements pour réaliser des tests PCR ou les examens sanguins, ils doivent être réalisés uniquement dans un parcours médical individuel précise le ministère du Travail.

Les orthophonistes commencent à voir les malades qui ont été intubés en réanimation pour traiter leur syndrome de détresse respiratoire. Après 48 heures d’intubation, des lésions au niveau des muscles de la déglutition et des cordes vocales qui nécessitent l’intervention de ces professionnels. La rééducation est compliquée par l’extrême fatigue des patients et les mesures de distanciation imposées pour leur prise en charge. En France, les orthophonistes s’organisent pour commencer la rééducation par télé-consultation.

Une prime de 1500 euros sera versée aux professionnels des établissements de santé qui ont travaillé dans les 40 départements les plus touchés par le Covid-19. Elle sera de 500 euros pour les autres départements. Les personnels des EHPAD des 33 départements les plus touchés toucheront également 1500 euros et 1000 euros ailleurs. D’autres personnels appartenant à plusieurs catégories de la fonction publique recevront eux aussi une prime de 330 à 1000 euros.

A l’étranger


A travers le monde, environ 28,4 millions d’opérations chirurgicales programmées ont été décalées ou annulées à cause de la pandémie liée au SARS-CoV-2 selon des résultats préliminaires de l’étude CovidSurg Collaborative menée par des chirurgiens et des anesthésistes dans 77 pays. La plupart des interventions reportées concernent de la petite chirurgie mais ces annulations concernent aussi des opérations liées à des cancers ou des problèmes obstétriques. 

  • Aux États-Unis 

Les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies s’inquiètent également de la multiplication des syndromes multi-inflammatoire chez les enfants (MIS-C) dans le pays. Une maladie que l’on suppose en lien direct avec le Covid-19. La pathologie a pour la première fois été signalée fin avril au Royaume-Uni, une centaine de cas, dont au moins trois décès, ont ensuite été rapportés dans l’État de New York.

Le pays enregistre ce vendredi 15 mai 2100 nouveaux cas de Covid-19, la plus forte hausse quotidienne depuis plus d’un mois avec des foyers apparaissant dans des régions épargnées jusqu’ici. L’Iran déplore depuis le début de la pandémie plus de 115.000 cas confirmés et 6854 décès.

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont ainsi formulées sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont désormais autorisés sans limite de distance à condition qu’ils soient effectués au sein d’un même département. Sinon, ils devront rester inférieurs à 100 kilomètres. Pour se rendre au-delà de cette distance, il faudra se munir d’une attestation justifiant du caractère familial ou professionnel impérieux du déplacement.

-Avec AFP-

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