Covid-19 : peut-on dire qu’on a atteint le pic de l’épidémie ? – Le Monde

Un patient atteint du Covid-19, dans le service pneumologie de l’hôpital Bichat, à Paris, le 13 novembre.

L’horizon semble s’éclaircir sur le front sanitaire. Près de trois semaines après l’entrée en vigueur du reconfinement, et un mois après l’instauration d’un couvre-feu dans plusieurs grandes villes, Santé publique France (SpF) considère désormais que « le pic épidémique de la seconde vague a été franchi », a expliqué l’agence sanitaire dans un communiqué accompagnant la publication de son point épidémiologique hebdomadaire.

Pour autant, le chemin est encore long, car il faut en réalité considérer trois pics : « un pic sur les contaminations, un pic sur les hospitalisations et un pic sur les décès et, évidemment, ces pics ne sont pas synchrones, ils sont décalés dans le temps », a prévenu Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste et responsable de l’unité des infections respiratoires de SpF, lors d’une conférence de presse en ligne, vendredi 20 novembre.

  • Les contaminations en nette baisse

Le nombre de personnes positives au SARS-CoV-2 est en diminution depuis deux semaines dans toutes les tranches d’âge, tout comme le taux de positivité observé sur les tests RT-PCR.

Au total, près de 183 000 nouveaux cas confirmés de Covid-19 (par tests RT-PCR et antigéniques) ont été rapportés à Santé publique France dans la semaine du 9 au 15 novembre 2020, contre un peu plus de 305 000 la semaine précédente.

Ces données demeurent fragiles. En particulier, les tests antigéniques – tests rapides – commencent seulement à être intégrés aux données de SpF. Toutefois, leur évolution concordante a poussé l’agence sanitaire à considérer que le pic de contamination était derrière nous.


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  • Un début d’infléchissement à l’hôpital

Il existe en effet un décalage entre la baisse du nombre de personnes positives au SARS-CoV-2 et celle du nombre de personnes nouvellement hospitalisées ou admises en réanimation. Il est dû aux délais d’incubation et d’aggravation de la maladie.

Conséquence : malgré la baisse apparente de la circulation virale, la situation hospitalière reste tendue. Un peu plus de 32 300 personnes atteintes de Covid-19 occupent toujours un lit dans les hôpitaux français au 19 novembre, dont près de 4 700 en réanimation. Même si le nombre de patients concernés baisse depuis le 17 novembre, il est encore « trop tôt » pour conclure que le pic hospitalier est définitivement franchi, conclut Daniel Lévy-Bruhl.


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” + numberWithSpace(data.hospi) + ” personnes hospitalisées

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” + numberWithSpace(data.rea) + ” personnes en réanimation

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Il est encore « trop tôt » pour conclure que le pic hospitalier est définitivement franchi

En outre, il existe des disparités entre les territoires non négligeables. Tandis que la Corse (– 38 %), la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (– 24 %), l’Ile-de-France (– 21 %), les Hauts-de-France (– 20 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (– 20 %) connaissent une baisse du taux d’hospitalisations entre la semaine du 9 au 15 novembre et la précédente, celui-ci a augmenté en Centre-Val de Loire (+ 7 %) et surtout en région Grand-Est (+ 18 %). Une situation qui n’est pas encore tout à fait comprise.

« Fin septembre, Bordeaux et Marseille étaient exactement au même point ; pourtant l’épidémie a été contenue à Bordeaux mais a évolué de façon défavorable à Marseille. Pourquoi ? C’est parfois difficile à expliquer », reconnaît Mahmoud Zureik, professeur de santé publique et d’épidémiologie à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, interrogé par Le Monde.

A Paris, par exemple, le nombre d’hospitalisations s’est stabilisé début novembre autour de 1 350 lits, un niveau très inférieur à celui de la première vague – jusqu’à 3 281 malades avaient été hospitalisés. Au 19 novembre, 1 250 lits sont toujours occupés. Une évolution explicable par des restrictions imposées dès octobre, comme la fermeture des bars et gymnases, puis un couvre-feu. « Dans les métropoles qui ont connu un couvre-feu, mais aussi les vacances, il y a eu une évolution bénéfique de l’épidémie, constate M. Zureik. De façon pragmatique, de toute façon, réduire les contacts, peu importe la manière, réduit les contaminations. »

  • Une stabilisation des décès

Après plusieurs semaines de hausse, le nombre hebdomadaire de décès liés au Covid-19 rapporté par Santé publique France montre des signes de stabilisation. L’agence a notifié 3 756 morts dans la semaine du 9 au 15 novembre 2020, contre 3 817 la semaine précédente. « Les décès arrivent à distance des infections », a rappelé Sophie Vaux, de SpF.


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” + numberWithSpace(data.deaths) + ” décès à l’hôpital

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” + numberWithSpace(data.deathsEhpad) + ” décès signalés dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux

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Il faudra sans doute encore attendre, donc, avant de voir le nombre de morts diminuer. En outre, les scientifiques de SpF restent très prudents. Le niveau de circulation du virus pourrait, affirment-ils, à nouveau augmenter à la faveur d’une modification des comportements. La décroissance des indicateurs de circulation du virus « va dans le bon sens mais le niveau de l’épidémie reste très élevé, ce qui explique notre grande prudence », souligne Laetitia Huiart, directrice scientifique.

Fin octobre, quand le reconfinement a été décidé, l’exécutif redoutait que quelque 9 000 personnes soient en réanimation à la mi-novembre. Ce n’est heureusement pas le cas. Cette seconde vague semble être moins dévastatrice : si les hospitalisations ont déjà dépassé le niveau du printemps, « elle sera probablement inférieure en nombre de réanimations et de décès, en partie grâce à l’amélioration de la prise en charge, et aussi, je pense, grâce au masque, qui aurait baissé l’inoculation du virus », estime Mahmoud Zureik.

La question est désormais celle de la décrue, qui ne s’annonce pas si facile pour autant. « Par rapport à [ce qui était modélisé] fin octobre, cette vague est moins sévère, et tant mieux, continue Mahmoud Zureik. Mais attention : la descente va être beaucoup plus longue. On arrivera facilement à 50 000-55 000 décès d’ici à la fin de l’année, et le système de soin restera en grande tension », rappelle-t-il, évoquant une deuxième vague arrivée sur un « corps déjà malade », l’hôpital français.

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