Covid-19 : « Pour Noël, le conifère se déconfine » – Le Monde

Chez un producteur de sapins, à Moulin-Mage (Tarn), le 19 novembre 2020.

Matières premières. Attention ! Regroupements autorisés sur les trottoirs à partir du vendredi 20 novembre. Ne pensez pas, toutefois, que ce soudain assouplissement des règles sanitaires, en vigueur depuis le 29 octobre pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, vous concerne directement. Quoique. Si vous êtes pressés de faire entrer un air de fête dans votre maison, la nouvelle vous a fait chaud au cœur. Pour Noël, le conifère se déconfine… Et le sapin a même le droit de faire le beau devant les vitrines des fleuristes. De battre le pavé, en bandes organisées. Un racolage festif.

Le gouvernement n’a pas hésité à publier un décret, mercredi 18 novembre, pour donner un sauf-conduit au sapin de Noël. Fini pour lui, la limitation de circulation. Et, surtout, de commercialisation. Supermarchés, jardineries, fleuristes, magasins de bricolage… Tous ont le droit de proposer à leurs clients, l’arbre symbolique.

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Sans attendre que le premier ministre, Jean Castex, tranche ce dossier épineux du sapin de Noël, le travail d’abattage avait déjà commencé chez les pépiniéristes. « Nous avions plus à perdre à attendre la publication du décret et risquer de louper des ventes, qu’à lancer la machine et faire du stock », raconte Gildas Le Foll, directeur de la société Greencap, qui exploite 600 hectares de plantation à Scaër, dans le Finistère, mais aussi 1 000 hectares en Belgique. Greencap est, à ce titre, un des plus gros faiseurs d’arbres de Noël en France, au coude-à-coude avec les pépinières Naudet dans le Morvan.

Les Français auraient déboursé 159 millions d’euros en 2019

Les saisonniers s’activent dans les sapinières depuis début novembre, d’autant que Bercy avait déjà donné depuis deux semaines un quasi-feu vert. La filière agricole s’est mobilisée, afin de décrocher une dérogation pour le sapin. L’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN) a mis dans la balance les près de 6 millions d’arbres verts vendus en décembre sur le territoire national, dont 80 % sont d’origine France.

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En 2019, pour s’offrir le roi des forêts, les Français auraient déboursé 159 millions d’euros, selon Val’hor, l’interprofession de l’horticulture. Une somme en légère progression. La tradition du sapin reste bien enracinée en France. La polémique suscitée par la décision de Pierre Hurmic, nouveau maire EELV de Bordeaux de ne pas installer un grand sapin au centre de la ville, le qualifiant « d’arbre mort » et d’« onéreux », l’a prouvé. « Paradoxalement, les déclarations de M. Hurmic ont préparé le terrain à la médiatisation du sujet du sapin de Noël, lorsque la filière a lancé un SOS. Et nous avons pu profiter de la réaction rapide des parlementaires », estime M. Le Foll. Quant à la commune de Malemort, en Corrèze, elle a décidé de casser sa tirelire et d’acquérir pour 6 000 euros le sapin corrézien destiné à la capitale girondine. Avec, en prime, une guirlande médiatique.

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