Covid-19 : le Royaume-Uni veut lancer sa campagne de vaccination dès la semaine prochaine – Le Monde

Boris Johnson en visite dans une usine pharmaceutique fabriquant des vaccins contre le Covid-19, à Wrexham (Pays de Galles), le 30 novembre.

Le gouvernement britannique n’a pas boudé son plaisir, mercredi 2 décembre. Boris Johnson et ses ministres se sont longuement félicités d’une « première mondiale » : le Royaume-Uni est le premier pays à autoriser le vaccin anti-Covid-19 de l’américain Pfizer et de l’allemand BioNTech. Son agence nationale de santé, la Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency (MHRA), a en effet confirmé avoir donné son feu vert.

« C’est une grande nouvelle, qui va permettre de sauver des vies, nous avons maintenant l’espoir que la vie reviendra à la normale autour de Pâques », s’est félicité le ministre britannique de la santé, Matt Hancock. « C’est une nouvelle fantastique », a ajouté le chef du gouvernement, Boris Johnson.

Le vaccin Pfizer-BioNTech nécessite deux injections à vingt et un jours d’intervalle pour être efficace et implique une exigeante chaîne logistique (il doit être stocké à – 70 °C).

Le Royaume-Uni a précommandé 40 millions de doses – manufacturées en Belgique, les camions qui les acheminent étaient en partance de l’usine de Puurs, mercredi après-midi –, mais ne devrait pas recevoir plus de 800 000 doses à partir de la semaine prochaine. Fin novembre, M. Hancock avait pourtant évoqué « dix millions de doses » pour le pays d’ici à la fin 2020 ; mercredi, il revoyait ses prévisions à la baisse : « cinq millions de doses n’est pas déraisonnable », a-t-il précisé.

« Aucun raccourci »

La campagne vaccinale pourrait commencer dès « le début de la semaine prochaine », a-t-il ajouté. Le gouvernement a déjà prévu cinquante « hubs » ; il s’agit de grands centres de vaccination, la plupart dans des hôpitaux, mais aussi dans des stades (comme le Ashton Gate, à Bristol, dans le sud-ouest de l’Angleterre), qui, en cours d’aménagement, seront vite opérationnels. Seront vaccinés en premier les pensionnaires et les employés des maisons de retraite, les personnels de santé et les plus âgés (plus de 80 ans). « Le but est de sauver le plus de vies possible et de commencer par les plus vulnérables », a précisé M. Hancock.

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Le gouvernement parie aussi sur le vaccin développé par AstraZeneca et l’université d’Oxford, également en cours d’examen par la MHRA. Il est beaucoup moins cher que le Pfizer-BioNtech et peut se conserver au réfrigérateur.

« Le timing pour la délivrance du feu vert est complètement entre les mains du régulateur », d’après le ministre de la santé, qui a insisté sur son indépendance. « Il doit prendre le temps qu’il faut pour évaluer l’efficacité et la sécurité du vaccin. » « Nous n’avons pris aucun raccourci pour [le feu vert] du vaccin Pfizer-BioNTech, les recommandations sont le résultat d’une revue extrêmement rigoureuse », a pour sa part assuré June Raine, directrice exécutive de la MHRA, lors d’une conférence de presse, mercredi. Son examen s’est fait « selon les standards internationaux ».

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