Covid-19 : Les remontées mécaniques restent fermées, les stations de ski s’attendent à un février noir – France 3 Régions

Un conseil de défense avait lieu ce mercredi 20 janvier. Le secrétaire d’Etat au tourisme met un trait à tout espoir de réouverture pour les vacances de février. 

Les remontées mécaniques des stations de ski “ne rouvriront pas le 1er février” et le secteur s’oriente vers “une saison blanche”, a annoncé en fin d’après-midi le secrétaire d’État au tourisme quelques heures après le Conseil de défense. En effet “une réouverture mi ou fin février paraît hautement improbable”, a annoncé Jean-Baptiste Lemoyne à la presse, après avoir réuni lors d’une visioconférence les acteurs de la montagne, qui espéraient cette réouverture “pour assurer la survie de l’écosystème montagne” et “limiter l’impact social” sur un secteur qui représente entre 250.000 et 400.000 emplois directs et indirects. 

L’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM) adresse aux stations adhérentes un questionnaire sur les finances des communes pour évaluer le plus justement possible les pertes enregistrées par chacune d’elles depuis le 15 mars 2020.

Un crève-coeur alors que neige est là, en quantité sur les massifs comme le Jura, où l’on relève plus d’1,75 m de neige au sommet de la forêt du massacre près de la station des Rousses. Les vacanciers de février sont prévues du 6 février au 1er mars, les vacanciers voient s’éloigner la perspective de profiter des joies de la glisse. Un nouveau coup dur après des vacances de Noël déjà douloureuses pour les professionnels de la montagne.

“Le principe de précaution reste la priorité et va tuer la montagne française si on continue sur cette voie” 

Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM) avait alerté il y a quelques jours : “Si on loupe les vacances de février c’est une saison noire” qui s’annonce. Le maire de la Plagne dénonçe ce principe de précaution alors que les stations se disent en capacité de faire respecter les gestes barrières, et ont mis en place des protocoles.

“Venir à la montagne pour faire du ski est un crime…. mais partir dans d’autres territoires avec un fort brassage n’est pas interdit ! Ou est la logique du Gouvernement monsieur le Premier Ministre Jean Castex”, s’interrogeait Alexandre Maulin, président des Domaines Skiables de France.

Le variant anglais s’est invité en piste

Présent en France, à Marseille notamment, le variant anglais inquiète les autorités de santé. Le contexte n’est pas à la réouverture des stations de ski. La France reste sur un plateau élevé de contaminations et d’entrées à l’hôpital de patients atteints par le Covid-19, et la menace de la propagation du variant “VOC 202012/01”, qui a submergé le système de santé britannique, se concrétise. D’après des projections de l’Inserm, ce variant pourrait devenir “dominant en France entre fin février et mi-mars”.

Au 19 janvier, on enregistre en France 23608 nouveaux cas de covid-19. 2839 personnes sont en réanimation dans le pays pour des formes graves de Covid. Le taux d’occupation des lits de réanimation se situe autour des 55% en moyenne en France. Certaines régions comme la Bourgogne Franche-Comté reste toujours fortement touchées par la présence du virus. Près de 91% des lits de réanimation sont occupés dans cette région où l’on compte plusieurs stations de ski, dans le Doubs, le Jura, ou le secteur du Ballon d’Alsace.

La non-réouverture va engendrer forcément des annulations de séjours

Si les remontées mécaniques restent à l’arrêt tout le mois de février, cela aura des conséquences au long terme, préviennent les professionnels : arrêt des investissements, départ de grands hébergeurs, chute du revenu des collectivités, casse des fournisseurs… et disparition de nombreux emplois. 250.000 à 400.000 personnes travaillent directement ou indirectement du tourisme hivernal en France. Les vacances de février représentent le gros de la saison. Près de la moitié du chiffre d’affaires pour certains.

75 millions d’euros, ce que draine économique le ski alpin dans le massif du Jura

Le ski alpin pèse lourd dans l’économie du Haut-Doubs et du Haut-Jura. 12 stations de sports d’hiver du massif réalisent chaque hiver 15 millions d’euros de chiffre d’affaires rien que pour les remontées mécaniques.

Chaque année, 800.000 personnes viennent y faire du ski de descente.  Hébergement, nourriture, remontées mécanqies, la location de matériel… 1 euro dépensé pour les remontées mécaniques génère 5 euros dans l’économie locale.

Cette saison, sans remontées mécaniques, le Massif du Jura pourrait être privé de 75 millions d’euros.

Un regard très jaloux vers la Suisse voisine

Dans le Haut-Jura, les pistes de ski alpin sont fermées. A quelques kilomètres en Suisse, on peut chausser les skis et s’offrir de belles descentes. Le préfet du Doubs a promis des contrôles renforcés aux frontières pour les skieurs qui reviendraient de Suisse. S’ils n’ont pas un test PCR négatif, ils devront s’isoler durant 7 jours. Le Prefet du Jura a pris lui un arrêté pour interdire sur la station des Rousses (Jura), l’accès à l’unique parking (français) qui dessert l’accès au téléski de la Dole géré par les Suisses. 

En Suisse, un semi-confinement est en place depuis ce lundi 18 janvier. Les magasins non essentiels ainsi que les restaurants sont fermés. Mais les stations de ski restent pour l’instant ouvertes dans le pays. 

Source

Share your thoughts