Covid-19: la menace du variant britannique se précise en France – BFMTV

Une modélisation, réalisée par deux scientifiques de Lille, montre que le variant britannique risque de devenir prédominant en France dès le début du mois de mars.

Le variant deviendra majoritaire autour du 1er mars“, assure le Professeur Arnaud Fontanet dans les colonnes du Journal du Dimanche. Une alerte basée sur les modélisations des spécialistes Philippe Amouyel et Luc Dauchet réalisées pour l’hebdomadaire à partir de l’enquête Flash de début janvier et des résultats préliminaires de celle du 27 janvier.

Invité ce dimanche sur notre antenne, Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, confirme que 2000 patients pourraient être hospitalisés chaque jour dès la mi-février si le variant britannique poursuit sa propagation exponentielle. Pour construire sa modélisation, le scientifique explique avoir “superposé les deux courbes, celle des anciens mutants et celle du nouveau variant britannique”.

“Ce que l’on observe, c’est que les gestes barrières et toutes les mesures qui sont prises marchent très bien sur l’ancien variant puisqu’il est en train de diminuer de 6% par semaine. En revanche, elles ne sont pas suffisantes sur le nouveau variant anglais qui est en train de prendre le dessus, avec une croissance de +60% par semaine”, résume-t-il.

Des mesures plus restrictives nécessaires

Philippe Amouyel estime que le plateau élevé de cas de contamination et d’hospitalisations sur lequel la France se trouve actuellement “va durer probablement un petit peu au-delà de la mi-février” mais prévient que “dès la fin du mois ou début mars, le démarrage extrêmement rapide du nouveau variant va prendre le dessus”.

“Les mesures prises actuellement freinent probablement un peu le nouveau variant puisque sa propagation est moins rapide que celle constatée au Royaume-Uni mais on ne peut pas le bloquer complètement comme on a réussi à le faire avec les anciens variants. Il faudrait dès maintenant prendre des mesures un peu plus restrictives”, déclare-t-il.

Ecartant tout nouveau confinement généralisé, contrairement à nombre de ses confrères, Philippe Amouyel évoque plutôt la généralisation des masques de catégorie 1 et chirurgicaux, ainsi qu’une extension du couvre-feu le week-end, comme cela a été fait en Guyane, et qui permet de “réduire la transmission dans les cercles privés qui restent le vecteur essentiel” de transmission du Covid-19.

Un plateau “trompeur”

Pour lui, le plateau actuel est “trompeur” et faussement “rassurant” car il consiste à “se contenter de niveaux relativement élevés de cas dans la population”. Il s’inquiète toutefois que si la dynamique de progression du variant britannique se poursuit, les établissements hospitaliers soient de nouveau confrontés à une forte saturation.

“Nous avons 15 jours – 3 semaines pour insister de nouveau sur l’importance des gestes barrières et mettre en place des mesures supplémentaires”, alerte le professeur qui martèle que “nous avons peu de temps pour anticiper et ainsi éviter une paralysie du système de santé”.

Mélanie Rostagnat Journaliste BFMTV

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