Les cartes du Covid-19 en France pour comprendre où la situation est “très préoccupante” – Le HuffPost

SCIENCE – Une situation “très préoccupante dans une dizaine de départements” sur le front du Covid-19. C’est ce qu’a déclaré Gabriel Attal ce mercredi 24 février, peu après le Conseil des ministres et alors, qu’après Nice, un deuxième confinement local et partiel a été annoncé dans l’après-midi pour la ville de Dunkerque

Le porte-parole du gouvernement n’a pas voulu donner plus de précisions sur ces territoires où l’épidémie de coronavirus est particulièrement problématique, se bornant à rappeler qu’une conférence de presse pilotée par Jean Castex aura lieu le lendemain.

Gabriel Attal a simplement précisé que 4 régions avaient un fort taux d’incidence et des indicateurs hospitaliers élevés: l’Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Grand Est et les Hauts-de-France.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement prendra “dès que la situation l’impose des mesures fortes”, comme le confinement le week-end décidé dans une partie des Alpes-Maritimes. Pour comprendre où l’épidémie de Covid-19 est la plus inquiétante en France, il faut regarder plusieurs indicateurs que Le HuffPost vous décortique en cartes et courbes, mises à jour avec les dernières données disponibles ce mercredi 24 février.

Carte des réanimations par départements

L’un des indicateurs importants, c’est le taux d’occupation des lits de réanimation. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, éviter la saturation des services hospitaliers a toujours été l’objectif ultime du gouvernement.

Où en est-on aujourd’hui? La carte ci-dessous montre ce taux régionalisé. On voit que les services de réanimation sont quasiment saturés en PACA (99%) et dépassent les 80% en Hauts-de-France. Logique donc que ces deux régions soient citées. Par contre, pour l’Île-de-France et le Grand Est, si l’occupation des lits est à un niveau alarmant, elle est moins élevée qu’en Centre-Val de Loire, Bourgogne Franche-Comté ou encore Auvergne Rhône-Alpes.

Carte du taux d’incidence par départements

Un deuxième indicateur permet de se faire une idée des points de tension de l’épidémie: le taux d’incidence, le nombre de cas positifs détectés pour 100.000 habitants.

On voit sur la carte ci-dessous que 14 départements ont une incidence supérieure à 250, ce qui était considéré, avant le second confinement, comme le “seuil d’alerte maximal” par le gouvernement: Alpes-Maritimes, Pas-de-Calais, Bouches-du-Rhône, Var, Seine-Saint-Denis, Moselle, Paris, Nord, Val-de-Marne, Somme, Seine-et-Marne, Val-d’Oise, Oise et Essonne.

Il faut pour autant rappeler que ce seuil n’est pas un point de non-retour ni le déclencheur automatique de mesures de confinement. De nombreux départements ont une incidence au-dessus de 250 depuis des semaines sans que des mesures spécifiques et territorialisées, en dehors du couvre-feu étendu à 18 heures, n’aient été prises. Depuis le 1er janvier, 50 départements ont vu leur incidence dépasser les 250, à un moment ou à un autre.

Carte de l’évolution du taux d’incidence

Il est également nécessaire de vérifier l’évolution du taux d’incidence dans le temps. Si l’on compare les dernières données disponibles ce mercredi 24 février (moyenne lissée au 20 février) et qu’on les compare à la situation 7 jours plus tôt, on peut calculer un taux d’évolution, visible sur la carte ci-dessous.

On voit ici que la situation est différente. Si l’Île-de-France et les Hauts-de-France sont en hausse, la situation est plus nuancée dans l’est et le sud du pays. À l’inverse, l’ouest de la France, notamment la Bretagne, voit son incidence augmenter fortement, mais avec une situation de départ bien plus basse (le Finistère était même repassé temporairement sous le seuil de vigilance à moins de 50 cas pour 100.000 habitants).

Plutôt qu’une situation à un instant T, il est préférable de regarder l’évolution dans le temps de l’incidence. Le graphique ci-dessous permet de comparer la moyenne française avec celle de chaque département.

Carte de la proportion de variants par départements

Enfin, il y a un élément à ne surtout pas oublier en 2021: la part des variants dans l’épidémie. Car on sait qu’elle peut changer radicalement la donne, soit en rendant le virus plus contaminant (quasiment certain pour le variant anglais, fortement  suspecté pour les souches sud-africaines et brésiliennes), soit en lui permettant de recontaminer des personnes normalement immunisées (suspecté pour les variants sud-africains et brésiliens).

La proportion des différents variants est donc évidemment un paramètre pris en compte par le gouvernement pour suivre la situation département par département. Les données sur le pourcentage de cas positifs au Covid-19 liés aux différents variants ne sont pas mises en ligne régulièrement pour le moment. Voici donc la dernière carte disponible, dévoilée par Santé publique France lors de son dernier point hebdomadaire du 18 février.

SPF

La part des variants dans l’épidémie de Covid-19 en France par département

Quand on regarde toutes ces cartes les unes après les autres, certains territoires semblent en tout cas être à chaque fois parmi les plus inquiétants dans chaque catégorie: le Nord, le Pas-de-Calais, l’ensemble des départements d’Île-de-France, le Var, la Moselle et la Meurthe-et-Moselle. Mais le plus important sera évidemment l’évolution dans le temps de la situation.

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