Covid-19 : la France administrera le vaccin de Johnson & Johnson aux plus de 55 ans – Le Monde

Le vaccin américain de Johnson & Johnson sera « administré dans les mêmes conditions » que prévu en France, a annoncé mercredi 14 avril, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, au lendemain de l’annonce de la « pause » aux Etats-Unis de l’inoculation de celui-ci. Le régulateur américain a pris cette décision pour enquêter sur l’apparition de cas graves de caillots sanguins. Il restera donc proposé aux plus de 55 ans, a précisé M. Attal à la sortie du conseil des ministres.

Le coronavirus continue de circuler « très activement » sur le territoire français et les hôpitaux vont faire face à des jours « très difficiles », a déclaré par ailleurs le porte-parole du gouvernement. La France comptait mercredi soir 5 902 personnes atteintes du Covid-19 hospitalisées en réanimation, soit cinquante de moins que la veille ; un niveau qui reste largement supérieur au pic de la deuxième vague, à l’automne.

Parallèlement, plus de 43 500 nouveaux cas de contamination par le SARS-CoV-2 ont été confirmés depuis mardi, ce qui porte le nombre de cas dans le pays à plus de 5,1 millions de personnes. Plus de 11 millions de Français ont reçu au moins une première injection de vaccin contre le Covid-19.

Il y aura « évidemment ce moment d’hommage et du deuil pour la Nation » en faveur des victimes du Covid, a déclaré mercredi M. Attal, alors que le bilan de la France approche 100 000 morts de la maladie. « Ce sont 100 000 familles endeuillées », a-t-il ajouté, précisant que le président, Emmanuel Macron, avait « déjà eu l’occasion d’en parler dans les conseils des ministres », mais sans fournir de date d’un éventuel hommage national.

  • Le vaccin Johnson & Johnson sera administré comme prévu aux plus de 55 ans en France

Le vaccin Johnson & Johnson sera « administré dans les mêmes conditions » que prévu en France, pour les personnes âgées de plus de 55 ans, comme c’est déjà le cas pour le vaccin d’AstraZeneca, en qui le gouvernement a dit mercredi conserver sa « confiance ».

« Nous avons reçu la première livraison de vaccins [Johnson & Johnson], c’est-à-dire 200 000 doses qui sont arrivées en début de semaine sur notre territoire et qui sont en train d’être acheminées auprès de la médecine de ville et les officines de pharmacie », a déclaré M. Attal à l’issue du conseil des ministres. Il « va évidemment être distribué et administré dans les mêmes conditions que ce qui est prévu aujourd’hui pour le vaccin d’AstraZeneca, c’est-à-dire pour les personnes âgées de plus de 55 ans », a-t-il ajouté.

Ces déclarations sont faites alors que le régulateur américain avait décidé mardi une « pause » dans l’utilisation du vaccin de Johnson & Johnson, pour enquêter sur l’apparition de cas graves de caillots sanguins. L’Agence européenne des médicaments (AEM) a annoncé mercredi qu’elle publierait une recommandation concernant ce vaccin la semaine prochaine et qu’elle restait pour l’instant d’avis que les bénéfices de celui-ci l’emportent sur les risques.

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  • Des mesures plus contraignantes présentées lundi pour les voyages dans les pays les plus touchés

Le gouvernement français présentera lundi de nouvelles mesures plus contraignantes pour les voyages dans les pays les plus touchés par l’épidémie de Covid-19, à l’instar de ce qui a été décidé pour le Brésil, a annoncé également mercredi le porte-parole du gouvernement.

« Le président de la République a demandé ce matin au gouvernement de bâtir une stratégie cohérente, qui sera présentée lundi prochain, et qui a vocation à prévoir des mesures plus robustes s’inspirant de ce que nous faisons actuellement pour le Brésil », a déclaré M. Attal. Il s’agira des pays où « un variant particulièrement à risque est dominant » et qui sont confrontés à « une explosion ou une dynamique très forte de l’épidémie ». Mais la France laissera « toujours la possibilité à [ses] ressortissants qui sont dans ces pays de pouvoir être rapatriés sur [son] sol ».

La France étudie des solutions de rapatriement depuis le Brésil de ses ressortissants, via des « vols particuliers ou indirects », a expliqué mercredi le secrétaire d’Etat aux affaires européennes. « Nos ressortissants ont un droit constitutionnel à rentrer sur notre territoire » malgré les suspensions des vols entre le Brésil et la France, jusqu’au 19 avril, en raison de la dangerosité du variant brésilien du Covid-19, a déclaré Clément Beaune sur France 2.

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  • Etalement ou annulations de dette « au cas par cas »

Le ministère de l’économie doit proposer « d’ici quelques semaines un dispositif de concertation et de conciliation » pour étaler ou annuler partiellement des dettes d’entreprise au cas par cas, a indiqué, mercredi, Bruno Le Maire sur RMC et BFM-TV. Le ministre de l’économie a reconnu qu’il y avait des « entreprises qui sont face à un mur de dette », fragilisées par un an de crise sanitaire et économique, non pas à cause du prêt garanti par l’Etat (PGE), mais à cause des autres prêts qu’elles n’arrivent plus à rembourser à cause du manque d’activité.

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La concertation doit permettre de réunir l’Etat, le commissaire aux comptes, les représentants du tribunal de commerce et les banquiers pour « qu’on dise, au cas par cas, “cette entreprise-là elle est en difficulté, elle est face à un mur de dette, on voit venir le problème” », a détaillé le ministre. « On ne va pas attendre que l’entreprise se prenne le mur, on va regarder sa situation, l’étudier tous ensemble et voir s’il faut étaler sa dette, voire annuler sa dette en partie », a-t-il également promis.

Selon une étude publiée mercredi par le cabinet Altares, les défaillances d’entreprises sont en recul de 32,1 % sur un an au premier trimestre 2021, mais 79 % des jugements mènent désormais directement à la liquidation de l’entreprise.

  • L’Iran suspend les vols avec la France

L’Iran a annoncé mercredi qu’il suspendait sine die les vols en provenance et à destination de la France en même temps qu’il réautorisait ceux en provenance de et vers le Royaume-Uni. Cette décision, qui touche les vols Téhéran-Paris assurés par la compagnie publique Iran Air (deux vols par semaine en temps normal, un seul depuis plusieurs semaines), est liée à la situation sanitaire en France, a déclaré l’agence de presse officielle IRNA en citant Mohammad Hassan Zibakhch, porte-parole de l’Organisation de l’aviation civile iranienne.

La fin de la suspension des vols en provenance de et pour le Royaume-Uni survient après que Londres a levé mardi une partie des restrictions s’appliquant en Angleterre dans le cadre d’un plan de déconfinement progressif lié aux progrès de la campagne de vaccination britannique.

  • La région PACA veut précommander 500 000 doses du vaccin russe contre le Covid-19

Un volontaire prépare une dose de vaccin contre le Covid-19 dans le vaccinodrome installé dans le Stade-Vélodrome de Marseille, le 15 mars.

Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier (Les Républicains), a annoncé mercredi s’être positionné auprès de l’ambassadeur de Russie pour une « précommande » de 500 000 doses du vaccin contre le Covid-19 Spoutnik V, « sous réserve de l’autorisation » européenne. Interrogé sur l’absence de compétence de la région en matière sanitaire, M. Muselier a précisé qu’il mettrait ces doses « à disposition de l’agence régionale de santé (ARS) pour avoir des vaccinations avec mes vaccinodromes » et qu’il avait « prévenu » le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, de son « contact avec monsieur l’ambassadeur de Russie ».

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« J’ai vu l’ambassadeur de Russie, j’ai vu le Land allemand de la Bavière et j’ai fait une précommande de 500 000 doses de Spoutnik [V], dans l’attente de l’autorisation des autorités sanitaires européennes, comme les Allemands », a ainsi expliqué sur RTL l’élu. « Si je m’inscris sur la liste, je serai un des premiers sur la liste quand ils seront disponibles sous réserve de l’autorisation européenne », a-t-il ajouté, sans préciser davantage l’échéance. Le secrétaire d’Etat aux affaires européennes français, Clément Beaune, avait déploré dimanche un « coup de communication » à propos de l’annonce par Berlin de l’ouverture de discussions avec la Russie pour l’achat de vaccins Spoutnik V.

Le Monde avec AFP

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