Covid-19 : le conseil scientifique avalise le passe sanitaire sous conditions – Le Monde

Un voyageur montre les résultats de ses tests de dépistage contre le Covid-19 sur son téléphone à l’aéroport de Paris-Orly, le 27 avril.

Pour le conseil scientifique, la mise en place d’un passe sanitaire pourrait participer à réduire le risque de contamination au Covid-19 lors de grands rassemblements, mais certainement pas le faire disparaître. Dans un avis au gouvernement,rendu public mardi 4 mai, les experts notent l’intérêt du dispositif dans une stratégie de « réduction des risques », tout en soulignant que celui-ci devra rester « temporaire et exceptionnel » au vu des connaissances scientifiques imparfaites sur les risques de transmission.

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La mesure doit être examinée à l’Assemblée nationale à partir du 10 mai, lors des débats sur le projet de loi relatif à la gestion de la sortie de crise sanitaire. Un amendement déposé par le gouvernement donne au premier ministre la possibilité de conditionner l’accès à des rassemblements de plus de 1 000 personnes à la présentation d’un test PCR ou antigénique négatif récent, d’une attestation de vaccination ou de rétablissement du Covid-19. Le texte propose de l’imposer également lors du passage aux frontières depuis et vers le territoire national, à partir du début du mois de juin.

En donnant une indication du faible risque de contagiosité de personnes à l’entrée d’un festival ou d’un parc de loisir, le passe sanitaire « peut permettre à la population une forme de retour à la normale en minimisant les risques de contamination », écrit le conseil scientifique. Les conditions entourant cette possibilité sont drastiques : nécessité du port du masque, maintien des gestes barrières et ventilation importante dans les lieux clos, même si la distanciation physique peut-être un peu moins stricte à l’extérieur – « où il est désormais admis que le risque de contamination est très faible », précisent les chercheurs.

Sentiment de « fausse sécurité »

« Ce n’est pas un sésame absolu de sécurité, insiste Frédéric Altare, immunologue et directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il ne faut pas que les gens fassent l’erreur de se dire : “On a un passe valide, on arrête les gestes barrières parce qu’on est garanti à 100 % de ne pas transmettre”. Tant que tout le monde n’est pas vacciné, on n’en est pas encore là. »

Dès le mois de décembre, le conseil scientifique avait mis en garde à propos d’un possible sentiment de « fausse sécurité » à l’occasion des fêtes de fin d’année, en rappelant que « les tests virologiques négatifs, en particulier les tests antigéniques, compte tenu de leur moindre sensibilité, ne permettent pas d’exclure une infection » puis la transmission du virus. Une personne testée négative pourrait, de plus, être contaminée après un prélèvement et avant le contrôle du passe sanitaire.

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