Covid-19 : ces chiffres qui montrent que l’épidémie repart en France – Libération

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Depuis quelques jours, la diffusion du virus commence à nouveau à accélérer, selon plusieurs indicateurs. Le gouvernement incite donc à accélérer sur la troisième dose de vaccin pour les personnes fragiles.

C’est reparti pour un tour ? Après une accalmie depuis le milieu de l’été, la propagation du Covid-19 semble reprendre de la vitesse. «Depuis une semaine, l’épidémie recommence à gagner du terrain. On parle d’un niveau très faible mais il faut être vigilant», a alerté Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement ce mardi matin sur RTL. «En France, le rebond survient alors que la décrue (4 234 cas le 6 octobre) n’avait pas atteint le niveau du 25 juin (1 900 cas)», a noté dimanche l’épidémiologiste suisse Antoine Flahault, sur Twitter.

«En hausse pour la troisième semaine»

Selon les travaux de son laboratoire, la bascule s’est effectuée au début du mois d’octobre. Le nombre de reproduction, qui définit le nombre moyen de personnes infectées par un malade, est repassé au-dessus de 1, le 4 octobre. Ce qui signifie donc que le virus recommence à gagner du terrain.

Antoine Flahault base son calcul sur le nombre de cas en France qui est bien en hausse depuis le 5 octobre. Il existe plusieurs méthodes pour calculer le nombre de reproduction. Mircea Sofonea, modélisateur des maladies infectieuses à Montpellier voit aussi ses indicateurs frôler avec le fameux seuil d’une personne infectée par chaque malade, voir le dépasser.

De son côté, Santé publique France, dans son point épidémiologique du 14 octobre, note un nombre de reproductions inférieur à 1 «mais en hausse pour la troisième semaine consécutive, reflétant une augmentation de la circulation du virus».

Cette tendance pourrait inciter le gouvernement à la prudence, qui n’excluait pas initialement la levée du pass sanitaire après le 15 novembre. «Les autorités françaises ne manquent-elles pas de l’agilité nécessaire à la gestion de cette pandémie, lorsqu’elles envisagent la levée des mesures le 15 novembre ? Car le pays sera peut-être alors en plein rebond (si la tendance à sept jours se confirme sur le mois à venir)», s’est interrogé Antoine Flahault sur Twitter.

«Optimiste prudent»

«Cette pandémie ne peut pas se gérer avec le calendrier, mais sur la base d’indicateurs sanitaires pertinents. Lors des accalmies, on peut relâcher la pression sur la population. Lors des rebonds, on doit réinstaurer les mesures», a souligné l’épidémiologiste. Une mise en garde que l’exécutif semble déjà avoir intégrée, puisqu’il prévoit de faire voter un nouveau projet de loi qui laisserait la possibilité d’activer le pass sanitaire jusqu’en juillet 2022.

En parallèle, pour éviter une baisse de la protection des publics les plus fragiles, Gabriel Attal a incité ce mardi matin les personnes fragiles à aller se faire injecter une troisième dose.

En effet, grâce à la vaccination, la prochaine vague de Covid devrait moins mettre en tension le système hospitalier, selon l’avis du 5 octobre du Conseil scientifique. «Les modélisations poussent à un optimisme prudent. Grâce à la couverture vaccinale élevée et encore améliorable, il ne sera a priori pas nécessaire de réinstaurer des mesures très contraignantes type couvre-feu ou confinement», notent les scientifiques, qui raisonnent en l’absence d’apparition d’un nouveau variant.

Le Royaume-Uni connaît d’ailleurs depuis plusieurs semaines des niveaux élevés de contaminations, qui ne se traduisent toutefois pas – encore ? – par une hausse des hospitalisations et des morts.

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