Covid-19 : l’Allemagne confrontée à une quatrième vague d’ampleur – Le Monde

A compter de lundi, Berlin va interdire aux personnes non vaccinées l’accès notamment aux restaurants sans terrasse, aux bars, aux salles de sport et aux salons de coiffure. Ici, un restaurant prévient les clients avec l’affiche 2G, signifiant qu’ils ne seront pas accueillis s’ils ne sont pas vaccinés (« geimpft ») ou guéris (« genesen »).

La pandémie de Covid-19 a fait au moins 5 millions de morts dans le monde depuis que le bureau de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) en Chine a fait état de l’apparition de la maladie à la fin de décembre 2019, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles, jeudi 11 novembre. L’OMS estime toutefois, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, que le bilan de cette épidémie pourrait être deux à trois fois plus élevé.

  • L’épidémie s’emballe en Allemagne

Signe de la violence de la vague épidémique qui frappe l’Allemagne, 50 196 cas supplémentaires de Covid-19 ont été enregistrés en vingt-quatre heures, mercredi 10 novembre, rapporte l’Institut Robert-Koch, établissement fédéral de veille sanitaire. C’est la première fois que le seuil de 50 000 nouveaux cas quotidiens est franchi depuis le début de la pandémie ; ces derniers jours, le pays a recensé des nombres de contaminations inédits.

Mercredi, Angela Merkel, la chancelière sortante, a jugé « dramatique » la reprise des infections dans le pays. « La pandémie se propage à nouveau de façon spectaculaire », a déploré son porte-parole, appelant les autorités régionales, compétentes en matière sanitaire, à prendre de nouvelles mesures pour endiguer l’épidémie. Les unités de soins hospitaliers connaissent également une pression croissante.

Cette flambée est notamment attribuée au taux de vaccination relativement faible de la population allemande – un peu plus de 67 %.

Plusieurs Länder très touchés, comme la Saxe, la Bavière, et très récemment Berlin, ont introduit de nouvelles restrictions visant les personnes non vaccinées, qui sont les premières touchées par ce rebond de la pandémie. Ainsi, à compter de lundi, Berlin va interdire aux non-vaccinés l’accès aux restaurants sans terrasse, aux bars, aux salles de sport et aux salons de coiffure. Un résultat de test négatif ne permettra plus d’avoir accès à ces lieux si les personnes ne sont pas vaccinées ou ne peuvent prouver qu’elles sont guéries de la maladie.

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  • Record de contaminations aux Pays-Bas

Aux Pays-Bas aussi, la situation épidémique se détériore. Le RIVM, l’organisme néerlandais responsable de la santé publique, a fait état jeudi d’un nouveau record du nombre de contaminations quotidiennes : 16 364 nouveaux cas détectés.

Le premier ministre, Mark Rutte, doit tenir une conférence de presse vendredi pour annoncer de nouvelles mesures. L’équipe d’experts qui conseille le gouvernement pendant la pandémie (OMT) recommande un confinement de deux semaines, rapportent les médias locaux. Les restrictions sanitaires pourraient inclure l’annulation de grands événements, la fermeture des cinémas et des théâtres, ainsi que la fermeture des bars et des restaurants à partir d’une certaine heure. Les écoles pourraient, cependant, rester ouvertes.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à La Haye le week-end dernier après le retour notamment du port du masque obligatoire dans les endroits publics fermés tels que les magasins. Des émeutes avaient eu lieu en janvier, après la mise en place d’un couvre-feu pour faire face à un pic du nombre des cas après Noël.

  • Efficacité confirmée pour le vaccin indien Covaxin

Le vaccin Covaxin, le premier développé en Inde contre le Covid-19, empêche nettement d’être frappé par la maladie, montre une étude publiée jeudi dans The Lancet. Ce vaccin est « très efficace contre le Covid-19 symptomatique (…) chez l’adulte », résume l’étude, ajoutant qu’il est « bien toléré » et sans effet secondaire grave notable.

L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) a déjà homologué en urgence ce vaccin, le 3 novembre, et s’était manifestement basée sur cette étude – évoquant les mêmes chiffres d’efficacité –, mais celle-ci n’avait pas encore été publiée.

Produit par le groupe Bharat Biotech, Covaxin avait ainsi rejoint les vaccins anti-Covid-19 de Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca (l’OMS compte deux vaccins AZ, dont l’un fabriqué en Inde), Johnson & Johnson, Sinopharm et Sinovac sur la liste.

L’étude, réalisée auprès de 25 000 personnes qui ont soit reçu le vaccin soit un placebo, montre qu’il y a environ trois quarts de cas de Covid en moins chez les vaccinés. Cette efficacité est moindre que celle initialement observée pour les vaccins à ARN messager de Pfizer et Moderna, mais elle reste élevée.

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Ce vaccin est particulièrement intéressant pour les pays pauvres et en voie de développement, car il nécessite moins de logistique que ceux à ARN messager (ces derniers doivent être conservés à de très basses températures). L’arrivée de Covaxin pourrait donc « améliorer l’offre insuffisante de vaccins qui affecte de manière disproportionnée les pays à revenus faibles et intermédiaires », saluent les chercheurs chinois Jing-Xin Li et Feng-Cai Zhu, qui n’ont pas participé à l’étude. Ils notent toutefois quelques limites : les essais n’ont été menés qu’en Inde, « ce qui rend la cohorte étudiée moins diverse sur le plan ethnique et limite la possibilité de généraliser ces résultats à d’autres populations ».

Surtout, l’étude a été menée de novembre 2020 à janvier 2021, avant la généralisation du variant Delta, plus contagieux et donc potentiellement plus résistant à la vaccination.

Le Monde avec AFP

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