Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, lundi 30 mars 2020 – Sciences et Avenir

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Depuis cette date, les recommandations sont formulées ainsi sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation.

— INFO SPÉCIALE DU JOUR —


La polémique sur l’utilisation de la chloroquine contre le Covid-19 n’en finit plus d’enfler. Vendredi 27 mars 2020, le directeur de l’IHU Méditerranée-Infections, le Pr. Didier Raoult, a prépublié une série d’articles sur le Covid-19, dont une nouvelle étude dite “observationnelle” sur 80 patients traités par une association d’hydroxychloroquine (HCQ)/azithromycine. Les données qui y sont présentées montrent une baisse rapide de la charge virale chez les patients inclus — bien qu’un décès et un cas encore en réanimation à la sortie de l’étude soient à déplorer. Selon l’équipe, les 78 autres patients ne présentaient plus de charge virale cinq jours en moyenne après le début du traitement. Un souci persiste toutefois pour une partie du corps médical français : l’étude du Pr. Raoult ne présente toujours pas de groupe contrôle permettant de comparer les résultats avec ou sans traitement. Un paramètre essentiel à la production de savoir, en particulier pour une maladie dont 85% des cas sont bénins et de résolution spontanée. 

Interrogé par Sciences et Avenir, le président du comité d’éthique de l’Inserm, Hervé Chneiweiss, met en garde contre les tentations d’abaisser les standards scientifiques au nom de l’urgence sanitaire. “Même en temps de crise, il est hors de question d’abaisser nos exigences en matière de preuves scientifiques. Pour une raison simple : c’est que les données produites sur cette base risquent de ne pas être exploitables. Pour être efficace contre l’épidémie, les études doivent donc être réalisées avec la même rigueur méthodologique qu’en temps normal”, assure-t-il, tout en admettant qu’il est indispensable “d’adapter nos standards à l’urgence”. Selon lui, cela “passe par l’accélération de toutes les procédures : les autorisations, le recrutement des malades qui participeront à l’essai, le système de publication des revues scientifiques, ou encore des analyses intermédiaires rapprochées pour vérifier si un traitement se distingue.” En somme, “ne rien sacrifier des exigences scientifiques, mais tout accélérer”.

Science


Les tests de sérologie, clé du confinement

En permettant d’identifier en masse les personnes immunisées contre Covid-19, les tests de sérologie doivent permettre une stratégie de déconfinement progressif. Des dizaines de laboratoires et entreprises ont déjà développé voire commercialisé des tests de sérologie (voir liste), qu’il s’agisse de kits de détection rapide ou de procédures par automates pour tester des centaines d’échantillons à la fois. Mais mieux vaut être sûr de la fiabilité des tests qui seront choisis pour ne pas déconfiner des personnes sur la base de faux positifs. Car le virus Sras-CoV-2 pose un défi de sensibilité pour la sérologie. “Une large part de la population est infectée par des coronavirus chaque année, expliquait à Sciences et Avenir Frédéric Tangy, chef du laboratoire Virus et Immunité de l’Institut Pasteur. Et il faut être sûr que les tests repèrent bien les anticorps contre Sras-Cov-2 et pas ceux que nous pourrions avoir contre d’autres coronavirus.” 

Test sanguin ou test nasal ?

Alors que la France souhaite passer en quelques semaines de 9.000 à 29.000 tests par jour selon Jérôme Salomon, le directeur de la Direction générale de la santé (DGS), la question des tests pouvant détecter une possible infection au coronavirus Covid-19, présente ou passée, n’est pas encore claire dans l’esprit de tout le monde. Dans un article point par point, nous vous expliquons lequel est utilisé dans quelles conditions et à quel moment de l’épidémie. 

Une aide respiratoire conçue en urgence avec des ingénieurs de Formule 1

Des chercheurs, des médecins et des ingénieurs l’équipe Mercedes de Formule 1 ont développé en moins d’une semaine une assistance respiratoire permettant de soulager les poumons des malades du nouveau coronavirus en évitant de les placer sous respirateurs. Le principe de cet appareil, connu sous l’acronyme CPAP (ventilation en pression positive continue), a été largement utilisé dans des hôpitaux en Italie et en Chine pour aider des malades du Covid-19 atteints de graves infections pulmonaires à respirer quand les masques à oxygène ne suffisent pas, a indiqué dans un communiqué l’University College London (UCL).

France


La pollution aux particules fines continue d’augmenter et pourrait être un “facteur aggravant de l’épidémie” selon des chercheurs français 

Des pics de pollution printanier ont été constatés ce week-end en plusieurs points du territoire, notamment en Ile-de-France et dans le Grand-Est, selon des informations rapportées dans une enquête du Monde. Les mesures de confinement ont certes permis de réduire la pollution liée au trafic routier (la chute des émissions d’oxydes d’azote est spectaculaire), mais elles n’ont pas eu d’effet sur les niveaux de particules fines, les plus dangereuses pour la santé. Selon Atmo Grand-Est, l’organisme chargé de la surveillance de la pollution de l’air dans la région, cet épisode de pollution se caractérise par “une part importante de particules secondaires formées à partir d’ammoniac et d’oxydes d’azote, l’ammoniac étant issu majoritairement des épandages de fertilisants.” Constat criant : les zones touchées par ces pics sont aussi les plus touchées par la propagation de l’épidémie de Covid-19. Dans une note diffusée vendredi 27 mars, Atmo France a conclu qu’“une exposition chronique à la pollution de l’air est un facteur aggravant des impacts sanitaires lors de la contagion par le Covid-19”. Une semaine plus tôt, plusieurs médecins et chercheurs, tous spécialistes de la pollution de l’air, avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, tout en appelant à “limiter drastiquement les épandages agricoles, afin de tout mettre en œuvre pour limiter la propagation du virus”.

10 millions de masques venus de Chine sont arrivés en France

Alors que 74 millions de masques FFP2 ont été au total commandés par la France, quelques 10 millions sont enfin arrivés ce lundi 30 mars à l’aéroport de Vatry, dans la Marne. L’avion Antonov 124 est arrivé à Paris-Vatry à 14h15, avec à son bord la marchandise en provenance de Chine. Ce pont aérien entre la France et la Chine va se poursuivre pendant 14 semaines. Le déchargement des millions de masques doit, lui, prendre deux heures. Selon les informations de France 3-Grand Est, aussitôt débarqués des avions, les colis seront chargés sur des camions pour prendre la direction des quatre coins de France. A Vatry, un important dispositif de sécurité va être mis en place pour sécuriser l’arrivée et le transport des colis.

Une attestation de sortie simplifiée pour les personnes handicapées

Le gouvernement a mis en ligne une attestation dérogation de sortie simplifiée rédigée en FALC, le français Facile à Lire et à Comprendre. Destinée aux personnes illettrées, aux étrangers ayant des difficultés avec la langue française ou aux personnes en situation de handicap, elle est disponible au téléchargement
 

Étranger


En Italie, le confinement commence à produire des résultats

La Botte de l’Europe, pays qui enregistre le record mondial de décès avec 10.779 morts pour 97.689 cas recensés, le confinement commence enfin à produire des résultats encourageants après trois semaines. “Dans tous les services d’urgences, on enregistre une réduction” des arrivées de patients, a fait savoir Giulio Gallera, responsable de la Santé de la région septentrionale de Lombardie, la plus touchée. 

Les États-Unis autorisent l’administration de la chloroquine à l’hôpital

Les États-Unis ont autorisé dimanche 29 mars l’utilisation, uniquement à l’hôpital, de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine. Dans un communiqué, le département de la Santé a indiqué que la FDA, le régulateur américain du médicament, donnait son feu vert pour que ces traitements soient “distribués et prescrits par des médecins aux patients adolescents et adultes hospitalisés atteints du Covid-19, de manière adaptée, quand un essai clinique n’est pas disponible ou faisable”. Donald Trump avait vanté le 24 mars les mérites de ce médicament défendu en France par le Pr Didier Raoult. “Il y a de bonnes chances que cela puisse avoir un énorme impact. Ce serait un don du ciel si ça marchait”, avait-il déclaré.

Le bilan des décès chinois suscite des doutes

La Chine nous a-t-elle tout dit ? Combien de personnes y sont-elles réellement mortes du Covid-19, virus parti de Wuhan, principale ville du Hubei ? Si le bilan officiel chinois fait état de “seulement” 3.300 décès dans le pays, la véracité de ces chiffres interroge de plus en plus. “Il y avait une mortalité annoncée par les Chinois qui, à mon avis, a été certainement sous-estimée. On a beaucoup de mal à croire qu’un pays, même avec des mesures de confinement, ait si peu de morts”, a déclaré sur Europe 1 Patrick Berche, ancien directeur de l’Institut Pasteur. Le média d’investigation chinois Caixin évoque de son côté une livraison de 2500 urnes mercredi et jeudi derniers, à un seul funérarium. Or, il existe sept salons funéraires dans la ville.

Zoom, Houseparty : les applications stars du confinement, portes ouvertes sur nos données personnelles

Téléchargées des millions de fois à travers le monde au fur et à mesure des annonces de confinement, les applications Zoom et Houseparty sont pointées du doigt pour leur gestion approximative ou abusive de nos données personnelles. Le 26 mars, le site américain Motherboard révélait en effet que la version iOS de Zoom envoyait les données statistiques de ses utilisateurs à Facebook, même lorsque ceux-ci ne possédaient pas de compte sur le réseau social. Depuis, la société éditrice de Zoom a déclaré avoir supprimé la ligne de code problématique. De son côté, l’application Houseparty, star des apéros entre amis à distance, se dit dans ses CGU “libre d’utiliser le contenu de toutes les communications passées via ses services, dont toute idée, invention, concept ou techniques”. Rien que ça.

— Avec AFP

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