Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, mardi 7 avril – Sciences et Avenir

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger


Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont formulées ainsi sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation ou remplir un formulaire en ligne.

Le point du jour de la Direction générale de la Santé (DGS)

7.131 personnes sont actuellement prises en charge en réanimation” a annoncé Jérôme Salomon, le directeur de la Direction générale de la santé (DGS) lors de son point presse quotidien de 19h. 34% des personnes en réanimation ont moins de 60 ans. 104 personnes en réanimation sont particulièrement jeunes, âgées de moins de 30 ans.

En 24 heures, 518 nouveaux cas graves ont été admis en réanimation. Mais cela ne représente que 59 patients supplémentaires quand on prend en compte les sorties quotidiennes des services de réanimation. Le besoin de trouver de nouvelles places augmente moins rapidement“, a expliqué Jérôme Salomon, qui précise que l’épidémie continue sa progression. Dans les Outre-mer, la France compte 145 hospitalisations dont 44 en réanimation. 161 personnes guéries rentrées à domicile.

4.553 établissements médico-sociaux dont 2.958 Ehpads ont signalé des cas de Covid-19 dans leur établissement. 3.237 décès en Ehpad ont été comptabilisés depuis le début de l’épidémie, dont 820 décès en plus ces dernières 24 heures. Un chiffre élevé “du au fait que nous sortons d’un week-end et à un retard de saisie“. Plus largement, la DGS relève 10.328 décès dans les établissements médicaux sociaux dont les Ehpads depuis le début.

En tout, depuis le début de l’épidémie,19.337 malades sont guéries. La France compte 7.091 décès depuis le 1er mars 2020, dont 607 décès en milieu hospitalier dans les dernières 24 heures.

– L’info du jour –

Enfin un peu de lumière au bout du tunnel ? Après des semaines d’une augmentation soutenue du nombre de patients en réanimation en France, il semblerait que les hôpitaux pourront bientôt souffler. Depuis le 30 mars 2020, le nombre de nouveaux patients de Covid-19 admis en service de réanimation baisse régulièrement, passant de 475 à 94 le 6 avril, selon les données recueillies par le ministère des Solidarités et de la Santé. Une diminution qui ressemble à celle vue en Italie depuis deux semaines, où le nombre actuel de nouveaux patients en réanimation est dépassé par le nombre de personnes qui sortent de ce service. Selon les chiffres fournis par le ministère, la France semble enfin atteindre un plateau pour le nombre de patients en réanimation, après une montée fulgurante pendant près de trois semaines, plateau que nos voisins italiens ont atteint il y a une semaine. Pour tout comprendre de l’évolution de la situation, les graphiques mis au point par Sciences et Avenir ainsi que les explications qui les accompagnent sont consultables dans notre article

Sciences


Nexstrain, la plateforme génomique qui traque le virus SARS-CoV-2

A chaque fois que le virus se réplique, il doit recopier une longue séquence génétique. Dans ce processus, le virus commet régulièrement des erreurs : c’est ce que l’on appelle une mutation.  Il faut imaginer les milliards de milliards de virions du SARS-CoV-2 qui circulent parmi les humains comme une gigantesque famille, dans laquelle les mutations se transmettent de proche en proche. La plateforme Nexstrain, un outil collaboratif de visualisation de l’information des génomes viraux, permet de retracer “l’arbre généalogique du virus”. Et ce en temps presque réel, puisqu’il est implémenté au fur et à mesure. “Il s’agit d’établir des liens de parentés entre les échantillons séquencés. Plus leurs séquences se ressemblent, plus elles sont proches. Cela permet de reconstituer une sorte d’arbre généalogique : la phylogénie du virus“, détaille Samuel Alizon, directeur de recherche CNRS/IRD, spécialiste de l’écologie et de l’évolution des agents pathogènes. En tout, 3.425 séquences génétiques sont répertories et 57 pays sont inscrits, avec une surreprésentation des pays qui ont les plus fortes capacités de test et de séquençage.

Le don de plasma, un espoir pour les malades

Un nouveau type de traitement est évalué à partir d’aujourd’hui en France. Il consiste à récupérer les anticorps des patients guéris du Covid-19 et de les injecter aux patients malades. Intitulée “Covid plasma“, cette étude est encadrée par l’Etablissement français du sang (EFS) et menée en Ile-de-France, dans le Grand Est, mais aussi en Bourgogne-Franche-Comté. Cette étude clinique comprend 60 malades, sélectionnés en fonction de leur fragilité. Tous ne sont pas hospitalisés. “En l’absence d’événements indésirables aigus et imprévus chez les trois premiers patients, deux unités seront transfusées 24 heures après les deux premières, soit un total de quatre unités par patient”, explique l’EFS dans un communiqué. Concrètement, une personne ayant contracté le coronavirus Covid-19 et guérie depuis au moins deux semaines présente une quantité suffisante d’anticorps pour les utiliser chez d’autres patients. Ces anticorps se trouvent dans le plasma sanguin et peuvent être récupérés lors d’un don, semblable au don du sang classique. L’efficacité de ces anticorps contre le coronavirus Covid-19 devrait être se montrer assez rapidement, d’ici deux à trois semaines selon les déclarations de l’EFS. S’ils devaient s’avérer concluants, un réseau de transfert de plasma pourrait s’organiser à travers la France.

Pourquoi les personnes en surpoids sont plus vulnérables faces au virus

De nombreux patients admis en réanimation après avoir été infectés par le Covid-19 souffrent d’obésité. Mais comment expliquer ce lien entre surpoids et complications? La piste d’une défaillance du système immunitaire chez les sujets obèses, les rendant très vulnérables au coronavirus, gagne en crédit chez les chercheurs. De nombreuses études ont d’ailleurs déjà démontré le lien entre la présence importante de cellules graisseuses et une sur-réaction inflammatoire. “On le sait désormais, beaucoup de patients obèses présentent un dysfonctionnement au niveau immunitaire”, explique Frédéric Altare, immunologiste à l’Inserm à Nantes. “Lorsque nos cellules destinées à stocker les graisses — les adipocytes — se trouvent surchargées en gras, on a remarqué que des cellules du système immunitaire comme les macrophages pro-inflammatoires et les lymphocytes étaient attirées en grand nombre.” Toute notre analyse est à lire dans ce précédent article de Sciences et Avenir.

En France


Un durcissement des mesures dans plusieurs villes de France

A partir de demain mercredi 8 avril 2020, la pratique du jogging sera interdite à Paris entre 10h et 19, annoncé le Préfet de police en concertation avec la maire de Paris Anne Hidalgo. Le préfecture précise que cette nouvelle restriction permettra d’éviter aux nombreux joggeurs de se croiser et de risquer une contamination. “Toute forme de relâchement mettrait en péril les efforts collectifs réalisés jusqu’ici”, précise un communiqué. En parallèle, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé que deux millions de masques seront bientôt offerts aux Parisiens. Du gel hydroalcoolique doit être mis à disposition aux arrêts de bus et aux entrées de métro.

D’autres villes durcissent leur politique de lutte contre le Covid-19. A Nice aussi, les horaires dédiés au sport sont réduites. “Alors que trop de personnes utilisent le prétexte d’une activité sportive pour se balader, j’ai décidé de restreindre les plages horaires sur lesquelles la pratique du sport sera autorisée : de 6 à 12 heures et de 18 à 20 heures”, a décrété le maire de Nice, Christian Estrosi, qui a également décidé de rendre le port du masque obligatoire. D’autres communes obligent désormais leurs habitants à sortir la bouche et le nez couvert, comme Cannes ou Sceaux.

D’autres municipalités vont jusqu’à interdire la “station assise de plus de deux minutes“, à l’instar de Biarritz. A Béziers, les bancs de la ville vont être retirés pour éviter de “flâner.”

L’Académie nationale de médecine émet des recommandations pour la sortie du confinement

A l’heure où Sciences et Avenir publie ces lignes, le confinement est toujours annoncé jusqu’au 15 avril 2020. Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a évoqué, lui, un retour possible à l’école le 4 mai. Toutefois, le gouvernement se réserve la possibilité de prolonger la durée de confinement si l’épidémie ne s’améliore pas en France. De son côté, l’Académie nationale de médecine a émis des recommandations sur la façon de sortir du confinement. Elle recommande que “la sortie du confinement soit décidée sur la base de la Région et non par classe d’âge” et que “cette sortie ne soit autorisée que dans les Régions dans lesquelles une décroissance nette du nombre des patients Covid-19 devant être hospitalisés et un retour des besoins de réanimation à l’état pré-épidémique sont observés.” Les résidents d’une région dont le confinement est levé ne devraient pas pouvoir se rendre dans une région encore confinée. Les rassemblements de plus de 20 personnes doivent rester interdits, sauf dans les cas exceptionnels comme les obsèques. L’Académie nationale de médecine lance aussi un appel urgent. Il faut selon elle, déclencher des études de sérologie dans la population “au plus vite dans tout le pays sur une base régionale, en vue d’apprécier le risque de survenue d’une deuxième vague épidémique.”

Une PME bretonne prête à lancer une production massive de tests de dépistage du Covid-19

La PME bretonne NG Biotech, qui a déjà enregistré une commande de l’armée, va commercialiser d’ici trois semaines des tests de dépistage rapides. Avec comme objectif d’en fabriquer six millions lors des six prochains mois. à la clef un contrat à hauteur d’un million d’euros financé par la Direction générale de l’armement (DGA). Car NG Biotech se présente comme la “seule” entreprise approuvée en France à commercialiser ce test rapide, “validé cliniquement” et qui pourrait être appelé à jouer un rôle important lors du déconfinement à la date toujours incertaine.

De l’aspect d’un test de grossesse, cet appareil “tout en un” dispose d’une lancette, où l’on se pique au bout du doigt pour collecter le sang, et d’un système manuel qui permet de le transférer. Il faut patienter une quinzaine de minutes pour connaître le résultat afin de savoir si on a développé une immunité. Il en coûtera entre 10 et 15 euros, avec deux modèles possibles (autopiqueur intégré ou avec un kit).

A l’étranger


Boris Johnson placé en soins intensifs

La santé de Boris Johnson, malade du Covid-19, s’est brutalement dégradée : le Premier ministre britannique a été placé aujourd’hui mardi 7 avril 2020 en soins intensifs, alors que la décrue espérée de la pandémie ne s’est pas vraiment confirmée en Europe. Le Premier ministre a reçu un soutien en oxygène et il reste sous étroite surveillance“, mais il n’a “pas été placé sous respirateur“, a indiqué le ministre d’Etat Michael Gove, sur la radio LBC. Le conservateur, âgé de 55 ans, est le seul chef d’Etat ou de gouvernement d’une grande puissance à avoir contracté la maladie, qui a fait plus de 73.000 morts dans le monde. Selon les informations de France 2, la Reine d’Angleterre Elizabeth II est informée heure par heure de l’état de santé du Premier ministre. En son absence, l’intérim au 10 Downing Street est assurée par Dominic Raab, l’actuel Ministres des Affaires étrangères.

Les Etats-Unis commencent à évaluer l’immunité de leur population 

Aux Etats-Unis, des études visant à évaluer dans quelle mesure la population a été infectée par le SARS-CoV-2 et est immunisée contre le Covid-19 sont lancées. Ces investigations sont fondées sur le recours aux tests sérologiques dont plusieurs gouvernements souhaitent généraliser l’utilisation en sortie de confinement. Ces études présentent un double objectif : estimer le nombre de personnes qui ont réellement été infectées par le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 et évaluer le nombre d’individus potentiellement immunisés contre cet agent pathogène sur le territoire. Ces études, conduites par diverses universités ainsi que par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC), sont fondées sur la réalisation de prélèvements sanguins au sein la population ainsi que sur le recours à des tests sérologiques permettant de mesurer la quantité d’anticorps spécifiquement dirigés contre le SARS-CoV-2 dans un échantillon de sang donné. L’enjeu principal de ces études, qui devraient paraître vers le 15 avril, concerne notamment la sortie de confinement des Etats qui ont adopté cette dernière mesure. Les enjeux de ce projet sont détaillés sur notre site.

L’Union européenne va débloquer 15 milliards d’euros pour les pays les plus vulnérables

L’Union européenne va faire un don de plus de 15 milliards d’euros pour aider les pays les plus vulnérables en Afrique et dans le reste du monde afin de les aider à lutter contre le coronavirus SARS-CoV-2. “L’UE garantit plus de 15 milliards pour aider nos partenaires dans le monde à ralentir la propagation du virus“, a annoncé la présidente de la Commission européennen Ursula von der Leyen dans un message vidéo diffusé sur Twitter. “Il est dans notre intérêt que ce combat soit gagné partout dans le monde.” Angola, Zambie, Afrique du Sud, Equateur…. Nombreux sont les pays vulnérables menacés par le Covid-19. La somme débloquée par l’Union européenne doit permettre d’aider ces pays sur le plan de la santé mais aussi sur le plan économique, en assurant le maintien d’un maximum d’emplois dans ces pays déjà en difficulté. 

Avec AFP

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