Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, vendredi 24 avril 2020 – Sciences et Avenir

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont ainsi formulées sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation.

– L’info spéciale du jour –

Dans un contexte de confinement, l’épidémie de Covid-19, maladie infectieuse provoquée par le coronavirus SARS-CoV-2, pourrait s’accompagner d’une multiplication des accidents domestiques. Dans l’objectif “d’identifier les situations à risque liées à la crise sanitaire actuelle et notamment au confinement“, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et le réseau des Centres antipoison (CAP) ont mis en place un suivi des appels aux Centres antipoison réalisés par des particuliers pour des motifs associés au Covid-19. Or cette veille a révélé qu’au mois de mars 2020, les “familles d’agents” toxiques qui ont suscité le plus de sollicitations de ces centres ont été d’une part les nettoyants ou désinfectants tels que l’eau de Javel et d’autre part les solutions hydro-alcooliques. En particulier, l’utilisation de certains de ces composés ou mélanges comme produits d’hygiène corporelle a occasionné plusieurs consultations pour des lésions cutanées. Certains de ces produits sont capables, après contact avec la peau, la surface de l’œil ou des muqueuses, de pénétrer les tissus et de provoquer des réactions chimiques pouvant mener soit à une inflammation (qui se manifeste par des rougeurs, de la chaleur et des douleurs), soit à une destruction plus massive de cellules éventuellement à l’origine de lésions irréversibles. Sciences et Avenir revient en détail sur cette problématique sanitaire domestique.

Sciences


Pourquoi tant de tests sérologiques ne marchent pas

La Grande-Bretagne a acheté deux millions de tests sérologiques à faire chez soi pour une somme de 20 millions de dollars. Et ils ne fonctionnent pas. Après être passés par le laboratoire d’Oxford pour évaluer leur efficacité, les deux millions de tests vont rester dans les cartons.

De nombreux espoirs reposent sur ces tests sérologiques. Semblable à un test de grossesse, ces kits s’utilisent avec quelques gouttes de sang prélevées sur un doigt et permettent de savoir si une personne a développé des anticorps contre le Covid-19 en quelques dizaines de minutes. Pour qu’un test soit efficace, il doit aussi être pratiqué au bon moment. Mais pour le moment, impossible de savoir quel est ce bon moment. “Si un test est fait trop tôt après qu’une personne a été infectée et que le corps n’a pas eu le temps de développer les anticorps que le test doit détecter, il peut passer à côté de l’infection. Mais pour le moment, la recherche n’en sait pas assez sur le timing de la réponse immunitaire pour dire exactement quand les anticorps se développent.” Il arrive aussi que les antigènes ciblés par le test ne détectent aussi des antigènes d’autres maladies, comme par exemple des anticorps communs à tous les coronavirus. “Même si les tests étaient fiables, ils ne permettent pas d’affirmer qu’une personne sera protégée d’une réinfection. Cela prendra du temps avant que ces résultats n’apportent les promesses escomptées“, explique le virologue David Smith. “Pas de tests du tout, c’est encore mieux que des mauvais tests“, va jusqu’à dire Michael Busch, le directeur du Vitalant Research Institute à San Francisco. “Le problème, c’est que la plupart des kits n’ont pas passé de tests rigoureux pour s’assurer de leur fiabilité.”

Selon la pharmacocinétique, le traitement à l’hydroxychloroquine ne peut pas marcher

La pharmacocinétique est une discipline qui étudie l’évolution des concentrations du médicament dans l’organisme. Elle démontre que l’hydroxychloroquine ne peut pas être efficace contre le Covid-19. Pour bien comprendre cela, il faut revenir à l’hypothèse de départ qui a amené à utiliser l’hydroxychloroquine dans le traitement de la Covid-19. Des essais in vitro (culture de cellules infectées par le virus) ont montré que la molécule était efficace contre le SARS-CoV-2, le virus du Covid-19. Il faudrait théoriquement au minimum 67 comprimés de Plaquenil dosé à 200 mg soit 13.400 mg, pour avoir une concentration dans le plasma et la salive (les virus se trouvant dans les postillons) comparable à celle minimale nécessaire in vitro (1µM). “Or, la posologie habituelle, est de 1 à 2 comprimés par jour voire 2 à 3 maximum dans le traitement du lupus, soit 600 mg. On ne peut pas arriver à donner une telle dose même sur une semaine. Dans le traitement du Covid-19, un essai mené en Chine est monté à 1000 mg par jour. A 2000 mg c’est la mort assurée”, s’empresse de rappeler Mathieu Molimard, spécialisé en pneumologie et en pharmacologie, chef de service de Pharmacologie Médicale du CHU de Bordeaux. En plus, une telle dose de 67 comprimés serait non seulement mortelle, mais certainement insuffisante pour avoir un effet in vivo contre le virus.

Le remdesivir inefficace selon les résultats d’un essai clinique

L’antiviral remdesivir du laboratoire américain Gilead Sciences a échoué à améliorer l’état de malades de Covid-19, selon les résultats d’un des premiers essais cliniques sur le médicament en Chine et publiés brièvement et par erreur le 23 avril 2020. Un coup dur au moment où de nombreux pays planchent sur des scénarios de déconfinement. Un résumé des résultats de l’essai clinique a été publié par erreur, avant d’être retiré, sur le site de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a rapporté le Financial Times. “Nous regrettons que l’OMS ait publié prématurément des informations concernant l’étude“, a réagi Gilead Sciences, dans un courriel à l’AFP. “Les chercheurs de cette étude n’ont pas donné leur permission pour la publication des résultats“. L’essai chinois a montré que “le remdesivir (…) n’améliore pas l’état des malades et ne réduit pas la présence de l’agent pathogène dans le système sanguin“, affirme le Financial Times, citant le document publié sur le site de l’OMS. 237 malades ont participé à l’étude, réalisée selon la méthode la plus rigoureuse, un essai dit “randomisé”, avec un groupe de patients traités (158) et un groupe témoin (79 malades traités selon les standards de soins mais sans le médicament dont on cherche à connaître l’efficacité). Gilead visait au moins 400 personnes. Les chercheurs sont en outre parvenus à la conclusion que le traitement de Gilead Sciences pouvait avoir des effets secondaires “importants“, de sorte qu’ils ont interrompu assez vite le traitement pour 18 malades.

Covid-19 et climat : même combat pour l’humanité

La crise du Covid-19 met en lumière des transformations écologiques, sociales, économiques à l’œuvre depuis des décennies. Si le Covid-19 a surpris bon nombre de gouvernements de pays développés ayant pourtant à disposition les moyens techniques et humains d’anticiper l’émergence des risques, il n’en est pas de même de la crise climatique. Depuis 40 ans, les rapports scientifiques du Giec détaillent les phénomènes physiques en cours, décrivent les solutions techniques pour stopper et atténuer les émissions de gaz à effet de serre et préconisent des actions d’adaptation des populations et de leurs activités à la hausse des températures. Pourtant, les promesses d’action faites par les gouvernants dans le cadre de l’accord de Paris indiquent à ce jour une hausse de plus de 3°C des températures contre 1,5 °C souhaités. Peut-on se réjouir que l’arrêt de l’activité des principaux pays riches produise une forte baisse des émissions de gaz à effet de serre ? Pas vraiment. Cette baisse est en trompe-l’œil. Elle n’est pas si spectaculaire, et surtout, elle ne constitue pas une baisse graduelle et préparée : “Elle n’est pas durable et ses effets collatéraux sont indésirables et négatifs”. À la sortie du confinement, la consommation, les déplacements devraient repartir fortement si rien n’est fait pour orienter la sortie de crise vers des changements d’habitude plus vertueux. 

France


La RATP vise 70% du réseau en service le 11 mai

La présidente de la RATP, Catherine Guillouard, a annoncé vendredi que le réseau de transports en commun parisiens fonctionnera à 70% de ses capacités normales à partir du 11 mai, contre 30% actuellement, dans une interview à France Inter. “Passer pour une entreprise de la taille de la RATP (…) de 30% à 70%, en ayant le scénario (de reprise, NDLR) que dans quelques jours pour le 11 mai, c’est un exploit“, a-t-elle estimé, rappelant qu’elle s’était jusqu’ici engagée sur un objectif de 50%. “C’est vraiment un travail très intensif fait par l’opérateur pour y arriver.” Pour éviter que les transports en commun soient saturés après le 11 mai, Mme Guillouard a notamment préconisé “que les entreprises appliquent le télétravail au maximum pendant un certain temps” ou que les employeurs permettent “à leurs salariés d’arriver à des horaires différenciés au travail” afin de lisser la fréquentation aux heures de pointe.

La décision sur la réouverture des cafés et restaurants sera prise fin mai

La décision sur la date de réouverture des cafés, restaurants et bars sera prise à la fin mai, a indiqué vendredi le ministre de l’Economie à l’issue d’une réunion à l’Elysée sur le secteur de l’hotellerie-restauration et du tourisme. Une hypothèse avait été émise en amont de cette réunion selon laquelle les restaurants, bars et cafés pourraient rouvrir à partir du 15 juin, selon les informations d’Europe 1.

Le masque, nouvel objet sociologique identifié

Près de 3.000 réponses : en une semaine, des sociologues ont fait le plein de témoignages pour étudier en France les usages et mésusages du masque, propulsé nouvel objet d’études par l’épidémie de coronavirus. Si l’analyse doit durer 18 mois, l’équipe entend déjà décliner de premiers résultats, notamment sur l’usage des masques par les “derniers de corvée“, aide-soignants, éboueurs…, et sur les comportements jugés “répréhensibles” par certains, qu’il s’agisse des automobilistes conduisant masqués ou des joggeurs sans masques, détaille le sociologue, chercheur au LISST-CNRS. Dans un premier article publié par la revue Sciences humaines sur la base de 70 témoignages d’habitants de Haute-Garonne, il s’interroge sur la nouvelle “inégalité sociale” apparue au début de l’épidémie, sur fond de pénurie, entre porteurs, ou non, de masques médicaux ou apparentés dans la rue.

Étranger


Plus d’un New-Yorkais sur cinq contaminé au coronavirus

Plus d’un New-Yorkais sur cinq (21,2%) a déjà été infecté par le coronavirus, selon les résultats préliminaires d’une étude réalisée sur un échantillon de 3.000 personnes, a indiqué jeudi le gouverneur de New York. Selon les résultats préliminaires, en moyenne quelque 13,6% des personnes testées dans l’Etat avaient des anticorps indicateurs d’une infection, avec de grosses différences selon les régions. L’étude doit donner une idée plus précise de la propagation de l’épidémie dans l’Etat de New-York, qui a déjà enregistré plus de 15.000 morts confirmées et 263.000 cas positifs au coronavirus, selon son gouverneur.

Un ramadan confiné sous le signe du coronavirus

Après les Pâques chrétienne et juive, le ramadan, mois de jeûne et de prière, a débuté à son tour vendredi sous le signe du confinement pour des centaines de millions de musulmans dans le monde, privés de mosquées et de réjouissances familiales. L’Arabie saoudite, qui abrite les deux premiers lieux saints de l’islam, ainsi que la plupart des pays arabes ont annoncé le début vendredi du ramadan. Coronavirus oblige, le repas de rupture du jeûne (iftar), après le coucher du soleil, se prendra donc seul ou en cercle restreint à la maison. La prière du soir, qu’il est de coutume d’aller faire à la mosquée après le repas, se fera également à domicile. Cette année, ce sera “ramadan en privé, loin des uns et des autres et loin des mosquées“, résume un responsable albanais. “Le corona, c’est pire que la guerre“, peste une mère de famille palestinienne qui ne pourra pas compter sur les traditionnels repas de charité et dons des associations caritatives.

Une université dévoile un respirateur “made in Palestine”

Environ 350 cas de personnes contaminées par la pandémie de Covid-19 ont été officiellement recensés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée, incluant deux décès. Après s’être rendue compte qu’il y avait moins de 200 respirateurs disponibles dans ces territoires, la faculté de médecine de l’université Al-Quds à Abou Dis, faubourg de Jérusalem, a décidé de passer à l’action, explique son doyen Hani Abdeen. L’appareil “Made in Palestine”, dont le mécanisme est actionné par une pompe, est moins fiable que d’autres respirateurs mais il est moins cher, rapide à fabriquer et vital pour les situations d’urgence, selon M. Abdeen, dont l’équipe compte produire 500 unités dans les prochains jours, à destination des hôpitaux palestiniens.

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