Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, samedi 25 avril 2020 – Sciences et Avenir

hRÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont ainsi formulées sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation.

Mise à jour de 19h : Dans son point de situation journalier, le ministère de la Santé, évoque aujourd’hui 114 cas confirmés de patients atteints du Covid-19 et 28.222 personnes hospitalisées (-436 personnes depuis hier). 4725 personnes atteintes par le coronavirus se trouvent toujours dans les services de réanimation (+124 en 24h). “Il faut souligner le nombre très important de patients en réanimation, toutes causes confondues, supérieur de 50% aux capacités initiales de réanimation en France“, ajoute le ministère. Les efforts mis en place pour offrir des soins aux personnes affectées par le coronavirus depuis le 1er mars, début de l’épidémie, sont considérables : ” 87.524 personnes ont été hospitalisées dont plus de 15.000 en réanimation. 44.594 sont rentrées à domicile“. Le SARS-CoV-2 a pour le moment fait 22.614 victimes comptabilisées. “Nous devons poursuivre tous ensemble ce confinement avec un objectif simple : le plus faible nombre de malades et le faible niveau de circulation virale le 11 mai“, conclut le ministère.

-L’info spéciale du jour-

Ce week-end, le gouvernement peaufine les bases du déconfinement

Le gouvernement met ce week-end la dernière main à ses premières propositions pour sortir la France du confinement. Port du masque ou non dans les transports, retour à l’école volontaire ou échelonné, commerces rouverts partout ou seulement dans certaines régions : autant de questions auxquelles le gouvernement doit encore répondre avant la présentation de son plan, sans doute le 28 avril 2020. Edouard Philippe doit tenir “plusieurs réunions de travail durant le week-end sur les sujets prioritaires“. Pour l’établir, les élus locaux ont été consultés par le Premier ministre et seront à nouveau reçus le 27 avril par la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault. Et le 5 mai, l’Assemblée nationale débattra du déconfinement.

Sciences


Réapprendre à respirer après le Covid-19

Les patients Covid les plus sévères, ceux qui connaissent le parcours en réanimation, avec ou sans intubation, ont ensuite un long chemin à parcourir avant d’être totalement rétablis. Ils devront réapprendre à respirer comme certains doivent réapprendre à marcher après un accident de voiture. Cette épreuve, ils ne la traversent pas seuls mais accompagnés de kinésithérapeutes respiratoires. “Souvent dans l’ombre des autres soignants, ils n’en sont pas moins essentiels”, précise Pascale Mathieu, présidente de l’Ordre des kinésithérapeutes. Ils seront aux côtés des malades durant tout le temps de la réanimation (trois semaines en moyenne) et encore bien après la sortie, soit dans des unités spécialisées de rééducation, soit lors du retour à domicile. En tout, ces patients mettront environ deux mois à réapprendre à leurs poumons à chercher l’air de la manière la plus efficace possible.

Transmission mère-enfant du Covid-19 : ce que l’on sait pour le moment

En Chine et au Pérou, des naissances de bébés présentant de l’ARN du SARS-CoV-2 dans leurs sécrétions naso-pharyngées ou des anticorps considérés comme spécifiques de ce coronavirus dans leur sang ont été rapportées. La mère peut-elle transmettre le virus au foetus ? Pour le moment, ces quelques cas ne permettent pas de trancher sur la question. “Nous ne savons toujours pas si une femme enceinte ayant la Covid-19 peut transmettre le virus au fœtus pendant la grossesse ou au bébé pendant l’accouchement”, indique l’Organisation mondiale de la santé sur son site internet. Une étude parue dans The Lancet dès février 2020 portant sur des mères atteintes et leur enfant assure qu’aucune transmission verticale du virus de ces mères vers leur bébé n’aurait eu lieu in utero. D’autres études, chinoises, ont rapporté des cas contraires mais elles présentaient plusieurs imprécisions comme l’explique à Sciences et Avenir le docteur Olivia Anselem, gynécologue-obstétricien exerçant à la maternité de Port-Royal, à Paris, et auteur d’Il était 9 mois, publié aux éditions Albin Michel. Il n’est donc toujours pas prouvé qu’une transmission du SARS-CoV-2 puisse se produire de la mère à l’enfant. Mais “on ne peut cependant pas exclure cette possibilité”, tempère le docteur Anselem. Les femmes peuvent pour le moment continuer d’accoucher par voie basse et d’allaiter leur bébé.

Covid-19 : l’absence d’immunité serait “une exception” explique le Pr. Vivier

Les différents gouvernements du monde comptent en partie sur le développement d’un vaccin efficace pour permettre un déconfinement sécurisé. Mais celui-ci ne sera pas disponible avant des mois et il risque de ne pas être efficace sur la durée. En outre, “pour le vaccin contre le coronavirus SARS-CoV-2, il va falloir surveiller ses mutations. D’autant qu’on n’a jamais réussi à mettre au point un vaccin efficace contre n’importe quel coronavirus à ma connaissance“, remarque auprès de Sciences et Avenir le professeur Eric Vivier, docteur en médecine vétérinaire, professeur d’immunologie à Aix-Marseille et praticien hospitalier à l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (APHM). Or ce virus est plus propice à muter que d’autres à cause de sa taille élevée. “A chaque fois que le virus se multiplie dans une cellule, il doit copier tout son matériel génétique à l’identique. Sauf que des erreurs peuvent survenir dans la copie, ce qui provoque une mutation. Comme il est plus grand il a plus de matériel à répliquer et la probabilité qu’une erreur survienne augmente“, explique le Pr Vivier. Les personnes infectées par le Covid-19 ont-elles développé une immunité ? “C’est une question fondamentale à laquelle nous n’avons pas de réponse, reconnaît le chercheur. En attendant, il faut explorer d’autres pistes pour améliorer l’immunité. Des pistes qui ne passeraient pas par les vaccins mais en s’intéressant à d’autres aspects, comme les lymphocytes T cytotoxiques ou encore les ‘natural killers’. Mais pour l’instant, toutes ces pistes sont toujours au stade de la recherche“.

Covid-19 : augmentation des signalements d'”effets secondaires graves” des traitements

Les signalements d’effets indésirables liés aux traitements testés contre le Covid-19 ont continué à augmenter ces dernières semaines, atteignant plus de 300 cas, a annoncé l’Agence du médicament (ANSM), qui confirme en particulier le “signal de vigilance” concernant l’hydroxychloroquine. “Au 22 avril 2020, 321 cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19, dont 80% de cas graves“, détaille l’Agence nationale de sécurité du médicament, qui avait annoncé une centaine de cas le 10 avril. Dans les deux tiers des cas (soit 215 personnes), l’enquête de pharmacovigilance a pu conclure à un lien probable entre l’effet observé et le médicament administré au patient atteint de Covid-19. Parmi ceux-ci, plus de la moitié concernent des patients atteints du coronavirus traités par hydroxychloroquine (23%) ou par ce médicament associé à l’antibiotique azithromycine (31%), tandis que 42% portent sur le Kaletra (un antiretroviral combinant lopinavir et ritonavir). Le nombre de décès constatés en milieu hospitalier dans ce cadre est toujours de quatre, tous liés à l’hydroxychloroquine.

En France


Olivier Véran en Seine-Saint-Denis dans un laboratoire de tests

Le ministre de la Santé Olivier Véran était attendu le matin du 25 avril à Saint-Denis dans un laboratoire de tests qui a adapté son activité à l’épidémie de coronavirus. Il s’agit du premier déplacement de M. Véran depuis un mois, alors que le gouvernement prépare le plan de déconfinement qui doit être dévoilé la semaine prochaine. Ce laboratoire qui réalise des tests PCR, c’est-à-dire des tests virologiques permettant de dire qu’un malade est infecté ou non. L’entreprise a dû réorganiser son plateau technique pour répondre aux besoins de l’épidémie. L’objectif du gouvernement est de pouvoir réaliser 500.000 tests par semaine d’ici le déconfinement le 11 mai. Selon M. Véran, la France en réalise “40.000 à 50.000 par jour” en ce moment. “On va être environ à 300.000 tests à la fin de la semaine, cela veut dire qu’on est monté en puissance“, a-t-il assuré la veille sur France Inter.

L’armée a acheté de la chloroquine, par précaution

Selon France Info, l’armée aurait reconnu avoir acheté de la chloroquine (ou plutôt du phosphate de chloroquine, permettant le développement d’une forme injectable) à la Chine par mesure de “précaution“, alors que l’efficacité de cet antipaludique bon marché contre le Covid-19 fait débat en France. “Dans le contexte de fortes tensions des approvisionnements de matières premières à usage pharmaceutique, le ministère des Armées a réalisé un achat de précaution, si jamais la chloroquine se révélait validée par les autorités de santé comme étant utile pour lutter contre le Covid-19”, a détaillé l’armée, comme le rapport France Info. “Nous faisons plein d’achats de précaution car c’est notre rôle”, s’est défendu le cabinet de la ministre Florence Parly.

A l’étranger


Les Etats-Unis, pays le plus touché par le Covid-19

La pandémie a fait au moins 193.930 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles vendredi soir. Plus de 2.770.750 cas ont été diagnostiqués dans 193 pays et territoires. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 51.017 décès pour plus de 890.000 cas. Suivent l’Italie avec 25.969 morts, l’Espagne (22.524), la France (22.245) et le Royaume-Uni (19.506).

L’Allemagne construit un nouvel hôpital

A Berlin, un hôpital de 1.000 lits est en cours de construction par l’armée. Il existe un “danger fondamental” que les infections redémarrent “si l’ensemble des mesures restrictives sont supprimées de manière précoce“, a affirmé un responsable de l’institut Robert Koch, chargé du contrôle des maladies.

La crainte d’un ethnocide

Plusieurs chefs indigènes d’Amazonie ont appelé le 24 avril 2020 à l’aide internationale face à l’absence de structures, notamment médicales, qui les rend vulnérables au nouveau coronavirus, et mis en garde contre un risque d'”ethnocide“, de disparition de leurs communautés.

Avec AFP

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