Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, lundi 27 avril 2020 – Sciences et Avenir

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont ainsi formulées sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont interdits sauf dans quelques cas, à savoir : déplacement de son domicile à son lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, les achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre chez le médecin, se déplacer pour la garde de ses enfants ou pour aider des personnes vulnérables et pratiquer une activité sportive individuelle. Pour tous ces déplacements, il faudra se munir d’une attestation.

Sciences


En France, des chiens vont aussi être entraînés à détecter le SARS-CoV-2

Dominique Grandjean, professeur à l’École nationale vétérinaire d’Alfort et chef du service vétérinaire des Pompiers de Paris, va piloter des essais afin d’entraîner des chiens à identifier les personnes atteintes par le Covid-19. Pour le vétérinaire, si des traces du virus se retrouvent dans un organisme, alors les chiens pourront à coup sûr les détecter. “Nous lançons l’essai avec dix chiens à ce jour ; des chiens déjà entraînés à dépister des effluves que ce soit d’explosifs, ou de personnes. Travailler avec des chiens déjà formés à la recherche d’effluves permet de gagner beaucoup de temps et d’efficacité“, a expliqué le Pr Grandjean à Sciences et Avenir lors d’un entretien. Ces animaux vont être entraînés à identifier l’odeur de la sueur des malades atteints du Covid-19. Ils travailleront aussi sur l’odeur de personnes non-atteintes. “Les chiens sont récompensés avec leur jouet lorsqu’ils inspirent l’odeur positive : il leur faut 4 ou 5 jours pour mémoriser l’odeur en cause”, explique le vétérinaire. Les premiers résultats sont attendus d’ici trois semaines et pourraient conduire à un déploiement de chiens dans les aéroports ou lors de manifestations diverses. “Nous demanderons aux chiens formés non pas de travailler sur des prélèvements mais sur la personne elle-même habillée normalement”, précise le vétérinaire. Et d’ajouter : “Cette technique de dépistage bon marché et efficace peut surtout être mise à la disposition des pays les plus pauvres”.

Comment mesure-t-on la mortalité due à la pandémie ?

En France comme dans le monde, le nombre total de décès risque d’être bien plus élevé qu’annoncé. En effet, certains décès ne sont pas encore totalement comptabilisés, notamment ceux survenus au domicile. Pour le moment, la France ne compte que les décès qui surviennent en milieu hospitalier ou dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les établissements médico-sociaux. Ces données sont ensuite enregistré par Santé publique France qui les reçoit des hôpitaux (quasi en temps réel) et des Ehpad possédant également un système informatique pour cela. Concernant la mortalité à domicile, la transmission est bien plus lente. ” La grande majorité de décès à domicile est encore transmise en version papier, malgré l’existence d’un outil informatique qui permet de faire remonter ces données en temps réel, le CertDc “, regrette Grégoire Rey, directeur du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Inserm. Mais dans la plupart des cas, le médecin va constater le décès et remplir un certificat. Ce dernier est ensuite transmis à la mairie qui envoie les deux volets distincts du document dans deux lieux différents : l’un à l’Insee et l’autre à l’Agence régionale de santé. Les données sont finalement envoyées à Santé publique France. Ce cheminement peut prendre deux mois. Après toutes ces démarches seulement, un patient pourra être identifié comme étant une victime du Covid-19.

France


Les masques peuvent désormais être vendus en pharmacie

Un arrêté permettant la vente de masques “non sanitaires fabriqués selon un processus industriel et répondant aux spécifications techniques” en pharmacie et dès aujourd’hui a été publié le 26 avril 2020 dans la Journal Officiel. “Les masques chirurgicaux et FFP2 ne peuvent être vendus en pharmacie. Leur approvisionnement étant toujours particulièrement tendu, ils doivent être réservés aux professionnels listés par la Direction générale de la santé“, prévient cependant sur son site l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Les masques autorisés à la vente sont donc ceux “dits ‘alternatifs’, en tissu, jetables ou lavables“, explique au Parisien Gilles Bonnefond, président de l’USPO. Le prix de vente de ces masques n’a pas encore été déterminé mais ils “pourraient également être pris en charge par l’Assurance maladie pour certaines personnes“, selon l’union syndicale. Ces produits ne pouvaient plus être vendus en officine depuis début mars à la suite d’une réquisition par l’Etat.

“Monsieur le Président n’oubliez pas les médecins”

Un collectif de médecins (et un politologue) a publié une tribune sur le site du Point. Dedans, les quatre auteurs expriment leur crainte d’être mis sur la touche par le gouvernement  lors de l’élaboration du volet sanitaire du déconfinement. “Les médecins généralistes sont ainsi appelés à devenir la colonne vertébrale du déconfinement​​​​​​”, notent-ils. Et de poursuivre : “Vos décisions en matière de déconfinement ne peuvent plus se fonder sur le corps administratif de la santé publique. Elles doivent absolument s’appuyer sur la pleine et entière coopération de la médecine libérale.(…) Laissez nous faire ce que nous faisons tous les jours”. Pour le moment, au moins dix médecins généralistes sont décédés après avoir contracté le Covid-19.

AlloCOVID, l’intelligence artificielle qui délivre des informations sur l’épidémie

Des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Paris lancent aujourd’hui un numéro national, AlloCOVID, destiné à “informer et assurer un suivi en temps réel de l’épidémie grâce à l’intelligence artificielle“, sept jours sur sept et 24 heures sur 24. Les personnes de plus de 15 ans souhaitant vérifier si leur profil ou état de santé nécessite une attention particulière peuvent désormais contacter AlloCOVID au 0 806 800 540 au prix d’un appel normal, “autant de fois que leur état le nécessiterait“, précise un communiqué. “Elles seront alors mises en relation avec un agent virtuel ‘intelligent’, capable de synthétiser les informations médicales transmises et de les orienter sur leur susceptibilité d’être atteintes ou non par le Covid-19” ajoute-t-il, en précisant que le service était “gratuit“. L’assistant numérique est également capable de “détecter les signes de gravité de la maladie, ainsi que les patients vulnérables nécessitant une attention particulière“, souligne-t-il. Ce dispositif permettra aussi de suivre l’évolution de l’épidémie en temps réel.

Les pédiatres favorables au retour des enfants à l’école

Les pédiatres sont favorables au retour des enfants à l’école à partir du 11 mai, en respectant des mesures-barrières adaptées selon les âges, car le Covid-19 les “épargne en grande partie“, selon des communiqués de leurs instances. “Nous soutenons le retour en collectivité des enfants dans le respect des mesures barrières dont l’application doit être adaptée aux différentes tranches d’âges“, écrivent dans un communiqué commun l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) et le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP). Selon ces associations professionnelles, “le port d’un masque dans les crèches, les écoles maternelles et primaires pour les enfants sans pathologie sous-jacente grave n’est ni nécessaire, ni souhaitable, ni raisonnable“. “En revanche, le port de masque pour les adolescents ainsi que pour les adultes en charge d’enfants peut être envisagé“, jugent-elles. “Les données disponibles sur la contagiosité des enfants entre eux et vers les adultes sont rassurantes, en particulier en ce qui concerne les jeunes enfants“, concluent ces instances.

A l’étranger


Covid-19 : comment l’Allemagne réussit-elle à endiguer l’épidémie ?

En Allemagne, où des magasins dont la surface inférieure à 800 m2 ont été autorisés à rouvrir et où un retour progressif des élèves en classe a été annoncé, l’endiguement de l’épidémie s’opère tout d’abord par une surveillance de la propagation au sein de la population. L’Institut Robert Koch, l’organisme centralisateur des données au niveau national, a réussi à mettre en place un système de suivi des personnes infectées et procédé au recrutement de 525 étudiants en médecine, dénommés “Containment Scouts” (ou “sentinelles de l’endiguement”). En outre, le système de santé allemand a été consolidé, notamment grâce à une nouvelle augmentation de personnel. Et afin de pouvoir reconstituer les contacts des personnes infectées, pour les tester et les isoler afin d’interrompre les chaînes d’infection, le gouvernement vient également de décider de doter chaque centre de santé d’une enveloppe de 150.000 euros pour les moderniser sur le plan technique. Il s’agit donc de moderniser la procédure de traçage des personnes contact qui s’effectue encore “manuellement”, les trois phases successives dépistage-traçage-isolement constituant la base de l’endiguement. L’Allemagne compte aussi sur des campagnes massives de tests de la population afin de sortir de l’épidémie.

Coronavirus au Brésil : la crise dans la crise

Depuis la première détection du Covid-19 au Brésil, à Sao Paulo, le nombre de cas monte en flèche. On dénombrait officiellement, au 24 avril, environ 50.000 personnes atteintes, et plus de 3300 morts. Des chiffres toutefois contestés par certains scientifiques qui estiment qu’ils sont très sous-estimés, les tests étant peu nombreux. Le Brésil est, comme les Etats-Unis, un pays fédéral dans lequel les gouverneurs des États peuvent prendre des décisions sans l’aval du président, de quoi créer quelques tensions entre le gouvernement et les autorités locales. Dès la mi-mars 2020, les décrets adoptés par des gouverneurs des États annonçaient la mise en place des premières mesures de confinement, tandis que Jair Bolsonaro parlait du Covid-19 comme d’une “petite grippe” et qu’il n’a cessé de désapprouver ces décisions. Désormais, les autorités locales réfléchissent à des plans de déconfinement.

Le charismatique chef Raoni, fervant défenseur de l’Amazonie, lance un appel aux dons

Le chef Raoni, figure emblématique de la lutte contre la déforestation en Amazonie, a lancé un appel aux dons afin d’aider les populations indigènes à faire face au nouveau coronavirus. “Nous avons besoin d’être ravitaillés en denrées alimentaires basiques, en produits d’hygiène, en médicaments et aussi en combustible pour pouvoir les acheminer” jusqu’aux communautés indigènes, a déclaré le cacique dans une vidéo diffusée par l’ONG française Planète Amazone, qui orchestre la campagne de dons. 

Nous avons besoin de soutien financier et je me tourne donc vers vous pour soutenir ma communauté“, a-t-il encore plaidé. “Sans votre aide, les peuples indigènes du Brésil ne pourront faire face à cette terrible maladie“, a affirmé le chef emblématique Raoni Metuktire, 90 ans, disant qu’il allait lui-même se confiner.

AST avec AFP

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