Coronavirus : le point du jour sur le Covid-19, jeudi 14 mai – Sciences et Avenir

– Les chiffres du jour –

En France, 20.463 personnes sont hospitalisées pour une infection au SARS-CoV-2 (vs 21.071 la veille) et 542 nouvelles admissions (vs 543 la veille) ont été enregistrées en 24 heures. 2.299 malades atteints d’une forme sévère de Covid-19 (vs 2.428 la veille) sont hospitalisés en réanimation. 52 nouveaux cas graves ont été admis en réanimation (vs 69 la veille). Le solde reste négatif en réanimation, avec 129 malades de COVID-19 en moins par rapport à hier. Depuis le 1er mars, l’on déplore 27.425 décès liés au Covid-19, 17.224 décès dans les hôpitaux et 10.201 décès dans les établissements sociaux et médico-sociaux.

Dans le monde, 188 pays sont touchés par la pandémie de COVID-19 et 4,3 millions de personnes ont été atteintes. Près de 300.000 personnes en sont décédées, mais 1,56 million de personnes en ont guéri. L’Europe reste fortement impactée avec 1,62 million de cas et 151.749 décès.

– L’info spéciale du jour –

Le coronavirus SARS-CoV-2 pourrait “ne jamais disparaître” selon l’OMS

Au moment où des pays commencent à lever progressivement les restrictions imposées pour tenter de freiner l’épidémie apparue en décembre 2019 en Chine, l’OMS a déclaré le 13 mai que le Sars-CoV-2 pourrait ne jamais disparaître et ce y compris en cas de découverte d’un vaccin. “Nous avons un nouveau virus qui pénètre la population humaine pour la première fois et il est en conséquence très difficile de dire quand nous pourrons le vaincre“, a déclaré Michael Ryan, directeur des questions d’urgence sanitaire à l’OMS, lors d’une conférence de presse virtuelle à Genève. “Ce virus pourrait devenir endémique dans nos communautés, il pourrait ne jamais disparaître“.

En sciences


  • CRISPR, nouvel outil contre le coronavirus aux Etats-Unis

Alors que s’épuisent les stocks de tests PCR, dont l’analyse nécessite du matériel de laboratoire et des instruments spécifiques, les autorités sanitaires américaines ont décidé de donner à un nouveau test qui utilise la technologie CRISPR une chance de faire ses preuves dans l’effort de dépistage de la population. Dans l’optique de continuer à tester massivement les Américains, la Food and Drug Administration (FDA) a délivré à Sherlock Biosciences, une société d’ingénierie en biologie, une autorisation d’utilisation urgente (“Emergency Use Authorization” en anglais) pour son kit de Sherlock™ CRISPR SARS-CoV-2, un nouveau type de test qui permet de détecter le virus grâce à la technologie CRISPR. En plus d’être très fiables, ces tests ont des avantages importants face aux tests PCR utilisés actuellement : ils demandent moins de matériel pour être réalisés et peuvent être effectués par des non-professionnels, ce qui permet d’améliorer l’efficacité des campagnes de dépistage. 

Parler normalement dans un espace confiné – sans masques et sans aérer – pourrait très probablement contribuer à transmettre le Covid-19 à d’autres personnes autour de soi. Les microgouttelettes de salive générées par la parole peuvent rester suspendues dans l’air d’un espace fermé pendant longtemps, selon une expérience publiée mercredi 13 mai dans la revue spécialisée PNAS et qui souligne le rôle probable des microgouttelettes dans la pandémie de Covid-19. Les scientifiques estiment, en tenant compte de la concentration connue du coronavirus dans la salive, qu’une parole forte peut générer l’équivalent par minute de plus de 1.000 gouttelettes contaminées capables de rester en suspension dans l’air pendant 8 minutes ou plus, dans un espace fermé.

Un test rapide du nouveau coronavirus conçu par les laboratoires Abbott, vanté par Donald Trump et utilisé tous les jours à la Maison Blanche, produit entre un tiers et une moitié de faux résultats négatifs, selon une étude préliminaire réalisée par des chercheurs de l’Université de New York (NYU). Il s’avère que le test d’Abbott, selon cette étude comparative, est relativement fiable quand il annonce un résultat positif. Mais son efficacité diminue apparemment vite quand la quantité de virus dans l’échantillon initial se réduit, ce qui fait qu’il rate beaucoup de résultats positifs. Un porte-parole de a compagnie a répondu que les résultats n’étaient “pas cohérents” avec ceux d’autres études, et indiqué que “le taux de faux négatifs rapporté à Abbott était de 0,02%“, sans plus de détails. “On ignore si les échantillons ont été testés correctement dans cette étude“, a ajouté le porte-parole.

La part de la population française exposée au SARS-CoV-2 et potentiellement immunisée contre le Covid-19 pourrait s’avérer très faible. C’est ce que suggèrent les modélisations réalisées par des épidémiologistes français et publiées le 13 mai 2020 dans la revue scientifique Science. Les chercheurs ont trouvé qu’au 11 mai 2020, environ 3 millions (1,8 à 4,7 millions, d’après les auteurs) de Français pourraient avoir été infectés par le SARS-CoV-2. Ainsi, si l’exposition au virus permettait bien de développer une immunité contre cet agent pathogène, seule 3 à 7% de la population du pays pourrait être protégée d’une nouvelle infection par ce coronavirus. Un chiffre bien trop bas pour espérer atteindre une “immunité collective”, laquelle nécessite, selon les infectiologues, qu’au moins 65% d’une population ait développé des anticorps pour que celle-ci puisse faire barrage à la propagation du virus.

En France


  • Poursuite du déconfinement avec la deuxième vague d’écoliers de retour à l’école

Une deuxième vague d’écoliers a repris ce jeudi le chemin de l’école, notamment en Ile-de-France, région très touchée par l’épidémie de coronavirus, au quatrième jour de déconfinement dans le pays, où l’activité reprend timidement. Partout, la rentrée se fait par petits groupes, comme pour la première vague mardi et suivant un protocole sanitaire très strict: lavages de mains réguliers, récréations très encadrées, sens de circulation dans les couloirs. Cependant, l’inquiétude reste palpable pour de nombreux parents et enseignants. D’ici à vendredi, quelque 1,5 million d’écoliers auront retrouvé les bancs de l’école. Les premiers collégiens des zones vertes leur emboîteront le pas lundi. À noter que plusieurs présidents de sociétés pédiatriques on fait part aujourd’hui de leurs recommandations pour le retour des enfants à l’école. Ceux-ci dénoncent certaines mesures de distanciation sociale , qu’ils considèrent comme inapplicables et “susceptibles d’entraîner une anxiété particulièrement néfaste au développement des enfants”. 

  • Le vaccin de Sanofi d’abord réservé aux Etats-Unis ?

Sanofi réservera-t-il les premiers envois d’un éventuel vaccin contre le Covid-19 aux Etats-Unis ? Évoquée par le groupe, qui renvoie l’Europe à ses responsabilités, l’idée provoque l’indignation du monde politique français, jusqu’au gouvernement qui la juge “inacceptable”. “Pour nous, ce serait inacceptable qu’il y ait un accès privilégié de tel ou tel pays sous (…) un prétexte pécunier”, a déclaré jeudi Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat à l’Economie. Sanofi avait, en effet, prévenu la veille qu’il réserverait probablement aux Etats-Unis la primeur d’un éventuel vaccin contre le nouveau coronavirus, car les autorités américaines ont investi dans son développement à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros. Les Etats-Unis pourraient bénéficier d’une avance de plusieurs jours ou semaines, selon le directeur général de Sanofi, Paul Hudson, qui s’exprimait dans un entretien à l’agence Bloomberg. Cette annonce est révélatrice d’un problème plus profond ou s’entrechoquent la logique économique et le travail acharné de milliers de scientifiques dans la recherche d’un vaccin. 

Pour le moment, aucun moyen de savoir si cet objectif a bien été atteint au premier jour du déconfinement, le lundi 11 avril 2020, le gouvernement n’ayant encore publié aucun chiffre officiel. Cependant, la capacité des laboratoires français à effectuer ce nombre de tests semble possible. Ce serait plutôt au niveau de la mise en place du plan de dépistage que les choses se corseraient. Comme le rappelle Jean-Paul Feufeas, président du Syndicat national des médecins biologistes de CHU, ” (…) les brigades sont en train de se mettre en place. Il faut du monde pour aller prélever 700.000 personnes.” 

Le Premier ministre Édouard Philippe a assuré aujourd’hui que les départs en vacances seraient possibles durant les vacances d’été, sous réserve de restrictions localisées en fonction de l’évolution de la situation. Il a également été annoncé la mise en place d’un plan d’aide de 18 milliards d’euros pour aider le secteur du tourisme. “C’est sans précédent, c’est massif, c’est nécessaire”, a déclaré le Premier ministre au sortir d’un comité interministériel, alors que le tourisme, qui représente 7% du PIB français ainsi que deux millions d’emplois, “fait probablement face à la pire épreuve de son histoire moderne”.

A l’étranger


  • Aux États-Unis 

Pays le plus touché au monde avec plus de 1.800 morts en 24 heures hier, soit un total de 84.000 morts, les États-Unis ont accusé la Chine de chercher à espionner leurs chercheurs dédiés à la lutte contre le nouveau coronavirus. Selon les États-Unis, le secteur de la santé, mais aussi ceux de la pharmacie et de la recherche, sont “ciblés” par la Chine, qui, via des pirates informatiques, des étudiants ou des chercheurs, tente de leur voler leurs travaux sur un vaccin, des traitements ou de nouveaux tests de dépistage. 

  • En Corée du Sud 

Le retour à la normale ne sera pas encore possible en Corée du Sud. 119 nouveaux cas ont émergé à Séoul, tous sont liés directement ou indirectement au quartier festif, réputé pour sa vie nocturne, de Itaewon de la capitale sud-coréenne. Retrouver toutes les personnes qui ont fréquenté ce quartier et leurs contacts n’est pas facile pour les autorités. La remontée des chaînes de contamination empiète sur la vie privée des personnes incriminées.

  • En Russie 

Bien que le pays soit devenu le 12 mai, selon un comptage de l’AFP, le deuxième pays au monde le plus contaminé (avec plus de 242.000 cas), le président Vladimir Poutine, dont le porte-parole et le Premier ministre ont été hospitalisés, a donné son feu vert à un début de déconfinement, en fonction de la situation épidémiologique de chaque région.

  • En Chine 

La vaste agglomération de Jilin, qui compte près de 4,5 millions d’habitants, a placé le 13 mai ses habitants en confinement partiel après de nouveaux cas de coronavirus faisant craindre une deuxième vague épidémique dans le pays. Dans un même temps, les autorités chinoises s’apprêtent à tester les 11 millions d’habitants de la ville de Wuhan, le berceau de la pandémie, pour répondre à la crainte d’une seconde vague après que six nouveaux cas aient été rapporté dans un quartier de la ville.

  • Au Nigéria 

Le continent africain est jusqu’à présent relativement épargné par la pandémie, qui y a officiellement fait moins de 2.500 morts. Mais les indices indiquant que ce bilan est fortement sous-estimé se multiplient. Ainsi, la hausse importante des décès pour la plupart inexpliqués dans le nord du Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, fait craindre une forte propagation du coronavirus dans cette région parmi les plus pauvres du monde. “Ils ne se rendent pas compte du tremblement de terre qui s’annonce“, met en garde le Dr Ibrahim Musa, médecin de la région.

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont ainsi formulées sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont désormais autorisés sans limite de distance à condition qu’ils soient effectués au sein d’un même département. Sinon, ils devront rester inférieurs à 100 kilomètres. Pour se rendre au-delà de cette distance, il faudra se munir d’une attestation justifiant du caractère familial ou professionnel impérieux du déplacement.

-Avec AFP-

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