Coronavirus : le point du vendredi 29 mai sur le Covid-19 – Sciences et Avenir

Les chiffres du jour

63 personnes sont décédées du Covid-19 à l’hôpital en France en 24 heures.

14.695 personnes sont hospitalisées pour une infection COVID-19 et 255 nouvelles admissions ont été enregistrées en 24 heures.

RÉANIMATION. 1.361 malades atteints d’une forme sévère de COVID-19 sont hospitalisés en réanimation. 29 nouveaux cas graves ont été admis en réanimation. Le solde reste négatif en réanimation, avec 68 malades de COVID-19 en moins par rapport à hier. 4 régions (Ile de France, Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France) regroupent 73% des patients hospitalisés en réanimation. En Outre-Mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte), on relève 124 hospitalisations, dont 21 en réanimation.

Depuis le début de l’épidémie, 101.390 personnes ont été hospitalisées, dont 17.904 en réanimation. 67.803 personnes sont rentrées à domicile. 28.714 personnes sont décédées, dont 18.387 en établissements hospitaliers et 10.327 en établissements sociaux et médico-sociaux.

149.668 cas confirmés de Covid-19 ont été recensés en France, une hausse de 597 par rapport à hier.

– L’info du jour –

Ces indicateurs à suivre de près pour la phase 2 du déconfinement

Trois semaines après la fin du confinement décrété pour faire face à l’épidémie de Covid-19, la France passera à la deuxième phase du déconfinement, selon l’annonce du Premier ministre lors de son allocution du 28 mai 2020 : “Nous en sommes là où nous espérions nous trouver à la fin du mois de mai… [mais] nous devons rester prudents et vigilants… d’abord parce que le virus continue à circuler, ensuite parce que l’hôpital reste sous tension.” Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a spécifié les quatre indicateurs à suivre pour évaluer l’évolution de l’épidémie, décrit dans plus amples détails dans cet article : 

  • L’incidence correspond au nombre de personnes infectées sur une semaine sur 100.000 habitants, pour lesquelles l’infection a été confirmée par test virologique (les tests PCR qui permettent de déceler la présence du virus dans l’organisme). M. Véran a annoncé deux seuils pour cet indicateur : un seuil de vigilance à 10 personnes infectées/semaine/100.000 habitants et un seuil d’alerte à 50 personnes infectées/semaine/100.000 habitants.
  • Le taux de positivité correspond au taux de personnes testées positives parmi toutes les personnes testées à un moment donné, et il se calcule sur une semaine pour pallier la variabilité de dépistage qu’il peut avoir d’un jour à l’autre (par exemple, beaucoup moins de tests sont réalisés pendant le week-end). Aujourd’hui, ce taux se situe à 1,9 %, c’est-à-dire que seulement 19 personnes ont une infection confirmée parmi 1.000 personnes testées à cause d’une suspicion d’infection. 
  • Le facteur de reproduction (R) du virus correspond au nombre moyen d’infections causées par une personne infectée. Par exemple, si en moyenne une personne malade infecte trois autres personnes, ce R sera de 3. Si R est supérieur à 1, il y a un risque épidémique, car toute personne infectée peut contaminer plus qu’une personne. Par exemple, si R est de 1,1, 10 personnes infectent 11 personnes, s’il est de 1,5, 10 personnes infectent 15 personnes, et ainsi de suite.
  • Le taux d’occupation des lits en réanimation décrit plus la tension hospitalière causée par le Covid-19 que la propagation même du virus. Le but étant de ne pas permettre que le système de santé se retrouve à nouveau submergé par des malades, afin de s’assurer que toute personne malade puisse être soignée au mieux. Le gouvernement a fixé deux seuils aussi pour cet indicateur : un seuil de vigilance à 40 % de la capacité installée avant l’épidémie (5.000 lits) et un seuil d’alerte à 60 %.

Sciences


Les patients pourraient ne plus être infectieux après 11 jours

De nouvelles données sur la durée de l’infectiosité viennent d’être livrées dans une étude menée à Singapour. Selon ces récents travaux, les personnes ayant été infectées par le Covid-19 ne propageraient plus le virus 11 jours après avoir été malade, et ce même si leur test de PCR est toujours positif. “Un test positif n’est pas synonyme d’infectiosité“, explique l’étude publiée par le Singapore’s National Center for Infectious Diseases et l’Académie de médecine de Sinapour. Cette étude, menée sur 73 ressortissants de la ville-état, montre que les chercheurs ne parvenaient plus à isoler ou à cultiver le virus après 11 jours. Actuellement, pour pouvoir être considéré comme guéri et non infectieux, les malades doivent présenter des tests de PCR négatifs. Condition sine qua non pour pouvoir sortir de l’hôpital ou arrêter de s’isoler socialement en quarantaine. Au vu de ces résultats, Singapour pourrait plutôt fixer une durée minimale avant d’estimer qu’un malade peut sortir de l’hôpital ou de chez lui. 

Nouvelle étude, même incertitude sur la chloroquine

L’IHU Méditerranée Infection a publié un résumé pour répondre à l’avis défavorable du Haut conseil de la santé publique (HCSP) et de l’Agence du médicament (ANSM) pour l’utilisation de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19, suite à une grande étude qui associe ce traitement à une surmortalité. Selon le résumé, un total de 65.993 sujets ont été testés pour le virus SARS-CoV-2 à l’IHU : 6.836 ont eu un résultat positif, dont 3.737 (55 % des personnes infectées) ont été inclus dans l’étude. Première question qui surgit : quel a été le critère d’inclusion pour que ces personnes soient sélectionnées pour la recherche ? Il faudra attendre la publication de l’article en entier pour le savoir, mais ce chiffre nous donne déjà une première idée sur cette cohorte. Aussi, l’âge moyen des personnes hospitalisées dans cette étude était de 45 ans, contre 68 ans dans le reste du pays. Et seulement 45 % d’entre elles étaient des hommes, contre 56 % ailleurs. Sachant que cette maladie s’attaque majoritairement aux personnes âgées, et plus aux hommes qu’aux femmes (60 % des décès en France étaient des hommes), il est probable que les patients de l’IHU s’en sortent mieux qu’ailleurs en France, indépendamment du traitement qu’ils reçoivent. C’est d’ailleurs ce que l’on constate, le taux de mortalité dans l’étude de l’équipe du professeur Raoult n’était que de 0,9 %, contre 18,1 % pour les personnes hospitalisées ailleurs en France. Selon les auteurs, la grande majorité de ces patients (81,7 %) ont été traités avec la bithérapie hydroxychloroquine et azithromycine, donc il est probable que ce taux de 0,9 % soit proche de celui des patients traités. Le reste des patients (18,3 %), traités avec d’autres thérapies (pas spécifiées dans le résumé), aurait un plus grand risque de mortalité que ceux traités avec la bithérapie, mais puisqu’on ne sait pas encore quels sont ces thérapies ni l’état de santé de base des personnes les ayant reçues, il est encore impossible de savoir si cela est dû à un effet protecteur de l’hydroxychloroquine ou pas. Il faudra donc attendre la publication en entier pour avoir des données plus précises, car, encore une fois, il ne s’agit que d’un résumé.

L’immunité croisée peut-elle protéger contre le Covid-19 ?

Plusieurs études publiées ces derniers jours explorent la possibilité qu’une part de la population puisse être déjà protégée du coronavirus SARS-CoV-2, responsable du Covid-19, grâce à une immunité dite croisée. Autrement dit, le fait d’avoir été infecté par d’autres virus confèrerait incidemment une protection contre celui du Covid-19. C’est ce qu’a pu observer une équipe de chercheurs suisses et américains avec des échantillons provenant d’un patient guéri lors de l’épidémie de Sras en 2003. 8.000 personnes avaient alors été infectées (près de 800 morts) par le coronavirus SARS-CoV-1, semblable à 80 % au virus du Covid-19. Dans la revue Nature, l’équipe dirigée par Davide Corti identifie ainsi un anticorps spécifique, S309, neutralisant à la fois SARS-CoV-1 et SARS-CoV-2. Si le SARS-CoV-1 a fini par disparaître en 2004, quatre autres coronavirus humains (HCoV) circulent de façon saisonnière et sont chaque année responsables de 15 à 20 % des rhumes communs. Deux sont connus depuis les années 1960, 229E et OC43, tandis que les deux autres, NL63 et HKU1, ont été découverts juste après l’épidémie de 2003. Selon une étude publiée dans Cell le 14 mai 2020, 40 à 60 % de la population pourrait même être protégée du SARS-CoV-2 grâce à cette immunité croisée ! Pour un nombre grandissant de chercheurs et de médecins, cette protection croisée serait un atout non négligeable pour éviter une deuxième vague à l’automne ou des rebonds épidémiques durant les prochains mois. Même dans le cas où cette immunité croisée aurait en effet un impact, celui-ci pourrait ne pas être celui escompté, car la mémoire immunitaire protectrice contre ces coronavirus ne dure généralement pas plus de deux ans.

En France


Doublement des arrêts cardiaques en région parisienne au pic du Covid-19

Le nombre d’arrêts cardiaques a doublé en région parisienne au pic de l’épidémie de Covid-19, qui tombait pendant le confinement, avec une réduction de près de moitié de la survie des patients concernés, selon des chercheurs. Dans leur étude parue dans le journal The Lancet Public Health, ils affirment que seul un tiers environ de ces arrêts cardiaques “supplémentaires” enregistrés pendant cette période serait directement associé au Covid-19. 521 arrêts cardiaques en dehors de l’hôpital ont été identifiés en région parisienne, soit un taux de 26,6 arrêts pour un million d’habitants. Entre 2012 et 2019 à la même période, ce taux était de 13,4 arrêts cardiaques par million d’habitants. Plus de 90% des arrêts ont eu lieu à domicile, avec des témoins, le plus souvent la famille, qui commençaient beaucoup moins un massage cardiaque, et des secours plus longs à arriver malgré les routes vides. En gros, la survie a été deux fois moindre à l’arrivée à l’hôpital. Sur la période étudiée, seuls 12,8 % des patients identifiés étaient vivants à l’arrivée à l’hôpital, contre 22,8 % à la même période les années précédentes.

Après le confinement, ces citadins qui veulent changer de vie

Plus d’espace, un potager, moins de bruit et de pollution : chez certains citadins, la crise sanitaire a fait mûrir des projets de changement de vie, pour être plus près de la nature et tendre vers un mode d’existence plus durable. Ces aspirations sont sensibles dans les recherches immobilières. Pendant le confinement, le site Leboncoin a noté une hausse de 30% des recherches en zones rurales et de 20% dans les zones urbaines moins denses, par rapport à la même période de 2019. Sur Seloger.com, “plus de recherches ont été effectuées en province qu’avant le confinement“, avec “une appétence accentuée pour les maisons“, indique le site.

À l’étranger


La COP26 pour le climat repoussée à fin 2021

La COP26, jugée cruciale dans la lutte contre le changement climatique et qui devait se tenir en novembre 2020 à Glasgow, a été repoussée d’un an, en raison de l’épidémie de Covid-19. Ce nouveau report d’un grand rendez-vous pour l’environnement a été demandé par le Royaume-Uni, avait fait savoir l’ONU mercredi. La COP26 avait été repoussée sine die dès avril. Selon le journal britannique The Guardian, il a été imaginé pendant un temps “que le sommet pourrait être convoqué dans les trois premiers mois de 2021”. Mais le Royaume-Uni estimait “qu’un délai beaucoup plus long est nécessaire”, selon le journal. Cette décision “est la bonne, étant donné que la santé publique doit être la priorité absolue“, a commenté Alden Meyer, spécialiste en négociations climatiques, à l’AFP. “Mais la pandémie du coronavirus n’a pas mis la crise climatique sur pause“, a-t-il averti, alors que les événements climatiques extrêmes se multiplient. 

Plus de 700 nouveaux cas recensés en Allemagne

Le nombre de cas confirmés de contamination au coronavirus en Allemagne a grimpé à 180.458, soit 741 cas de plus que la veille, a rapporté mercredi l’Institut Robert Koch (RKI) pour les maladies infectieuses. Trente-neuf décès supplémentaires ont été recensés, a indiqué RKI, pour un total de 8.450 morts depuis le début de l’épidémie dans le pays.

La Russie annonce un nombre record de décès sur 24 heures

La Russie a enregistré vendredi un record de 232 nouveaux décès sur 24 heures dus à l’épidémie de coronavirus, dont le bilan officiel total s’établit désormais à 4.374 morts. Les autorités sanitaires ont fait état de 8.572 nouveaux cas de contamination, pour un total de 387.623 cas, le plus élevé au monde derrière les Etats-Unis et le Brésil.

Pékin envisage de prolonger les restrictions sur les vols internationaux, selon l’ambassade des Etats-Unis

La Chine prévoit de prolonger jusqu’au 30 juin les mesures de restrictions sur les vols internationaux en vigueur pour limiter la propagation du coronavirus, a déclaré vendredi l’ambassade des Etats-Unis à Pékin dans un avis aux voyageurs. La semaine dernière, Washington a accusé Pékin de bloquer la reprise du trafic aérien des compagnies américaines vers la Chine alors que, selon le département américain des transports, Delta Air Lines et United Airlines souhaitent reprendre leurs vols vers la Chine le mois prochain. Sollicité pour un commentaire sur l’annonce de l’ambassade des Etats-Unis à Pékin, un responsable de l’autorité de l’aviation civile en Chine (CAAC) a déclaré à Reuters qu’il n’y avait aucun changement aux règles actuelles.

Avec AFP et Reuters

RÉFLEXES

Les bons gestes pour se protéger
Se laver les mains très régulièrement à l’eau et au savon (au moins 20 secondes) ou à défaut au gel hydro-alcoolique, à chaque arrivée dans un nouveau lieu.
Ne pas rendre visite aux personnes âgées pour éviter de les contaminer, ni aux personnes souffrant déjà d’une autre maladie.
Se tenir à 1-1,50 mètre de distance lors des déplacements obligatoires.
Ne pas serrer la main ou faire la bise pour se saluer.
Tousser ou éternuer dans l’intérieur de son coude.

Que faire en cas de suspicion d’infection ?
Les recommandations sont ainsi formulées sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU-Centre 15.
Pour des questions non médicales, appeler le numéro vert Coronavirus au 0 800 130 000 (gratuit, 7 jours sur 7, 24h sur 24).

Déplacements
Les déplacements sont désormais autorisés sans limite de distance à condition qu’ils soient effectués au sein d’un même département. Sinon, ils devront rester inférieurs à 100 kilomètres. Pour se rendre au-delà de cette distance, il faudra se munir d’une attestation justifiant du caractère familial ou professionnel impérieux du déplacement.

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