Isolement des patients positifs au Covid-19 : le gouvernement n’exclut pas des « mesures coercitives » – Le Monde

Lors de la première vague de Covid-19, une équipe de bénévoles du dispositif « Covisan » mis en place par l’AP-HP, à Paris, le 21 avril.

A la réception, derrière la paroi en Plexiglas, un mot de bienvenue attend les clients. Il s’étale en lettres noires sur une light box, ces boîtes lumineuses qui ornent les chambres des ados : « #Allsafe Mercure ». Port du masque obligatoire, gel hydroalcoolique à tous les étages, désinfection régulière des ascenseurs et des sanitaires, nettoyage à fond des chambres et du linge de lit, sens de circulation marqué au sol par des flèches…

« Nos hôtels sont capables de garantir des normes d’hygiène quasiment aussi élevées que celles des hôpitaux, assure Matthieu Menal, le directeur du Mercure de la porte d’Orléans, à Paris. Le label Allsafe a été validé par Bureau Veritas [spécialisé dans la certification], qui a contrôlé tous nos process. Ce ne sera pas ici qu’il y aura des contaminations. »

Et pour cause. Hormis quelques employés, l’hôtel quatre étoiles est désespérément en panne de clients, à l’instar de son bar et de son restaurant, fermés depuis le début du reconfinement, vendredi 30 octobre. Quand on demande à M. Menal quel est le taux de remplissage actuel de son établissement, un grand soupir s’échappe du masque chirurgical : « Difficile de partager là-dessus, disons qu’il est très faible. » Au point que le directeur vient de décider de fermer l’Ibis, juste à côté, également déserté.

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En mai, quelques jours après la fin du premier confinement, Le Monde avait déjà rendu visite à M. Menal dans son hôtel de la porte d’Orléans. Fermé depuis le 19 mars, son établissement avait eu le droit de « rouvrir » avant les autres pour pouvoir accueillir des clients pas comme les autres : des patients atteints du Covid-19 dont l’état de santé ne nécessitait pas d’hospitalisation.

Trois étages (soit 65 chambres sur un total de 188) avaient été réagencés selon « un protocole très strict » pour héberger les malades pendant une durée d’une à deux semaines. Derrière son comptoir, pas encore protégé par du Plexiglas mais enrubanné de film plastique, Félix, le réceptionniste, attendait son premier « client » atteint du Covid-19. Il n’est jamais venu. Au bout de quatre semaines, l’expérience a pris fin.

« Dans les faits, il n’y a pas d’isolement »

L’hôtel était le dernier maillon du dispositif Covisan mis en place par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour casser les chaînes de transmission en isolant les personnes potentiellement contaminantes jusqu’au sein des familles. Le patron du groupe Accor, Sébastien Bazin, avait annoncé la mise à disposition de « plus de trois cents hôtels ». L’expérimentation devait essaimer dans toute la France avec un objectif : éviter que le déconfinement ne débouche sur une deuxième vague.

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