Covid-19 : au Liban, dix jours de confinement intégral dans un pays aux abois – Le Monde

A Beyrouth, le 10 janvier.

Cohue devant l’entrée, bousculade dans les rayons, embouteillage aux caisses : depuis le début de la semaine, les supermarchés du Liban sont pris d’assaut. La population se hâte de faire le plein de produits alimentaires avant le bouclage intégral du pays. Un confinement généralisé a été décrété pour la période du 14 au 25 janvier, en réponse à l’envolée de la courbe des contaminations au SARS-CoV-2.

Depuis qu’elle a franchi les frontières du Liban, en février 2020, l’épidémie a infecté plus de 226 000 personnes, dont 30 000 au cours de la seule semaine écoulée, l’équivalent de 300 000 en France. Selon les chiffres de l’Agence France-Presse (AFP), avec une hausse de 70 % des contaminations par rapport aux sept jours qui ont précédé, le pays fait partie des Etats où l’épidémie se répand le plus vite, après le Portugal (+ 73 %), le Nigeria (+ 77 %) et l’Irlande (+ 190 %).

« C’est l’enfer », titrait en « une », lundi 11 janvier, le quotidien local Al-Akhbar. Un « enfer » qui se superpose à deux crises préexistantes : la chute libre de la monnaie nationale, qui a fait sombrer plus de la moitié de la population sous le seuil de pauvreté, et les conséquences de l’explosion dévastatrice du 4 août 2020, dans le port de Beyrouth.

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Positivité au test PCR en hausse

Un demi-reconfinement avait été imposé à l’issue des fêtes de fin d’année, avec un couvre-feu nocturne, débutant à 18 heures Mais la hausse plus sévère que prévu du taux de positivité au test PCR, qui a dépassé 16 % les deux dernières semaines, a obligé les autorités à durcir leur dispositif anti-Covid-19. Pendant dix jours, les Libanais ne pourront donc pas sortir de chez eux, que ce soit pour aller travailler, faire des courses, faire de l’exercice physique ou promener leur animal domestique.

Le ravitaillement des foyers dont les réserves s’avéreraient insuffisantes se fera par livraison à domicile. Le flux de voyageurs à l’aéroport sera réduit à 20 % de ce qu’il était avant l’apparition du virus. Certaines professions seulement, considérées comme essentielles, comme les boulangers, les pharmaciens et les travailleurs des secteurs médical et alimentaire, pourront continuer à circuler. Pour les Libanais, dont le niveau de vie s’est effondré, c’est un nouveau coup de massue.

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« La tragédie à laquelle nous assistons dans les hôpitaux nécessite des mesures drastiques », a déclaré le président Michel Aoun. De fait, le système de santé est au bord de la rupture. Selon l’Organisation mondiale de la santé, le taux d’occupation des lits en unité de soins intensifs est de 95 %, et celui des lits standards de 85 %.

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