Covid-19 en France : dans les centres de vaccination, les seniors “attendaient ça depuis lontemps” – Sud Ouest

A l’hôpital Haut-Lévêque (CHU de Bordeaux), on s’attend à vacciner plus de 200 personnes par jour. Comme Marc Macquin, 79 ans, venu de Gradignan “pour (se) protéger, protéger les autres et surtout être un élément de l’arrêt de cette pandémie qui pourrit la vie de tout le monde”.

Son rendez-vous, “c’est ma fille qui est à l’étranger qui me l’a pris”, ajoute cet habitué des injections anti-grippe qui “ne comprend pas ceux qui ne se font pas vacciner“.

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Guy Giral, 81 ans, reconnaît qu’il était “très réservé il y a deux mois”, mais “maintenant je me rends compte qu’il n’y a pas d’autre solution, donc on le fait”.  Après plusieurs tentatives dimanche sur Internet, il a eu “la surprise d’avoir une proposition pour aujourd’hui” et se considère comme “un des gâtés”.

Idem pour Michèle Poussou, 76 ans, qui a aussi réservé la veille pour le lendemain et s’en sort mieux que son mari “qui l’a demandé bien avant” mais doit attendre “début février”. Même si elle estime que “le vaccin a des inconvénients”, cette Gradignanaise affirme qu’”il faut le faire pour nos enfants et petits-enfants”.

À Grenoble, “c’est un succès, on reviendra”

Une longue file d’attente s’étire dans un couloir du CHU. Mais pour André Chiaramella, 78 ans, “le plus long ce sont les 15 minutes d’attente” après l’injection, pour surveiller d’éventuels effets secondaires. “On attendait ça depuis longtemps”, dit-il, au côté de sa femme Liliane, 72 ans, atteinte d’un cancer. En repartant, le couple plaisante: “C’est un succès, on reviendra !”.

 “On attendait ça depuis longtemps”

“On attend moins que dans les parcs d’attractions”, confirme malicieusement Jean-Louis Guelin, 77 ans, heureux de faire partie des “privilégiés” vaccinés dès le premier jour. Les autres devront patienter, comme cet homme qui pensait pouvoir se faire vacciner sans rendez-vous, reparti bredouille. 

“Ça permet d’avoir une protection”

À Saint-Mandé, dans un bâtiment municipal reconverti en centre de vaccination, Marianne Abitan, 76 ans, se réjouit d’être parmi les premiers servis. Cette Vincennoise a réservé sa place par téléphone “dès qu’il y a eu l’annonce”, car “ce virus a tué assez de gens, alors autant l’éviter”. Ni peur, ni doute :

“On nous dit qu’il y a un vaccin qui fait du bien, on plonge !”

Juste après, c’est au tour de Marcel Lara, qui accompagne sa sœur Carmen, 47 ans et atteinte de trisomie 21. Une maladie “à haut risque” ajoutée jeudi soir à la liste des publics prioritaires. “Dès que j’ai su, j’ai agi en conséquence”, raconte ce Parisien, qui était devant son ordinateur vendredi “dès 7 heures du matin sur le site sante.fr”.

Lui aussi se fera injecter le remède dès qu’il pourra. Même s’il “ne couvre peut-être pas tous les variants du virus, ça permet d’avoir une protection”.

Tout le monde n’a pas eu cette chance. “Le planning est complet jusqu’à mi-février”, indique la mairie, qui s’était préparée à 200 vaccins par jour, mais a dû réduire la jauge à 60 sur demande des autorités et se trouve désormais “dans l’obligation d’annuler certains rendez-vous”. 

À Paris, “pas moyen de voir un responsable”

Devant la mairie du XXe arrondissement, où le centre n’ouvrira que mercredi, Andrée Largilliére, 84 ans, cherche des renseignements, mais “pas moyen de voir un responsable”.

Arrivée dès 9 heures, elle n’a obtenu qu’un petit prospectus rappelant les démarches à suivre pour prendre rendez-vous: “Ce n’est que par téléphone ou Internet mais sur Doctolib, tous les rendez-vous ont déjà été réservés”.

André Masson, 85 ans, veut également prendre rendez-vous, pour lui et sa femme. “J’ai téléphoné sans arrêt mais je n’ai eu que des: rappelez… rappelez… rappelez”. 

“Ils ne racontent que des mensonges. Ils disent qu’on peut se faire vacciner aujourd’hui et puis ici, c’est qu’à partir de mercredi”, s’insurge le retraité.

“Ma femme ne peut pas aller dans un autre arrondissement, c’est trop loin pour elle”, ajoute-t-il, très remonté, avant de lâcher: “Les plus de 75 ans, ils ont qu’à crever !”.
 

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