Covid-19 : les masques en tissu, inefficaces face aux variants ? – Le Point

 Faudra-t-il bientôt jeter les masques en tissu ? Face à la pandémie de coronavirus, de nombreux Français se sont tournés vers les mérites du « do it yourself » ou bien ont acquis ces protections en tissu. Elles présentent l’avantage, à la différence des masques chirurgicaux, de pouvoir être réutilisables. Mais ces masques offrent aussi un niveau de protection inégal. Selon Le Parisien, le Haut Conseil de la santé publique (HSCP) aurait recommandé d’éviter certains modèles. Une décision qui serait notamment liée à l’apparition des variants.

Après un week-end de travail, le HSCP aurait remis plusieurs recommandations à la Direction générale de la santé. L’objectif ? Réussir à endiguer l’épidémie de Covid-19 dans l’Hexagone alors que les variants, et notamment le variant anglais, affichent, a priori, une contagiosité supérieure. C’est le sujet des masques qui semble avoir retenu l’attention des médecins et experts qui composent ce groupe de travail. Pour ce qui est des masques destinés au grand public et vendus dans le commerce, deux grandes catégories existaient jusque-là.

Presque tous les masques industriels restent valables, assure Véran

Une première rassemblant les équipements filtrant plus de 90 % des particules et une seconde ceux filtrant plus de 70 % des particules. Les équipements fabriqués à la maison affichent, eux, une qualité plus variable, dépendant notamment de la qualité de confection et du tissu employé. Peu à peu, les industriels ont réussi à faire grimper le taux de filtration jusqu’à 98 % pour les masques de première catégorie. Les experts jugent désormais qu’il faudrait se limiter à ces masques, qui constituent la meilleure barrière possible face au Covid-19.

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« La quasi-totalité des masques industriels » en tissu reste valable contre le Covid-19, contrairement aux masques artisanaux qui ne filtrent pas suffisamment, a toutefois indiqué mardi le ministre de la Santé, Olivier Véran. « Restent valides tous les masques dont le pouvoir filtrant est supérieur à 90 % », a expliqué sur France Inter le ministre, selon qui cela concerne « la quasi-totalité des masques industriels grand public ». C’est ce « qu’on appelle les masques grand public de niveau 1 », a-t-il précisé. « En revanche, le masque artisanal qu’on fabrique chez soi avec la meilleure intention du monde, en respectant les normes Afnor (…), n’offre pas nécessairement toutes les garanties nécessaires » pour le Haut Conseil de la santé publique, a-t-il poursuivi.

Une distance de deux mètres

En revanche, alors que la Bavière ou l’Autriche misent sur le FFP2, le masque en forme de bec de canard, le HSCP s’oppose à sa généralisation, souligne Le Parisien. Ce masque permet de protéger le porteur, mais il est aussi moins adapté à des profils différents. Ainsi, une personne barbue ne sera pas complètement protégée. « Il y a des vraies contraintes en matière de port. Souvent, les industriels ne fournissent qu’une taille de masques FFP2. Sur les tests d’essayage, on se rend compte que 30 % des soignants le portent mal. En population générale, les gens vont mal le porter et se sentir protégés, à tort », précise Didier Lepelletier, le coprésident du groupe permanent Covid-19 au HSCP. Ils sont aussi plus chers et offrent une respirabilité faible.

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Face aux nouveaux variants, l’instance recommande aussi d’instaurer une distanciation sanitaire de deux mètres et d’insister sur l’aération. Surtout, pour le Pr Lepelletier, il est important de continuer à faire attention. « Il faut par exemple que les soignants arrêtent de retirer leur masque en salle de pause, que les fumeurs gardent une distance de deux mètres, que les supermarchés ne soient pas bondés… Il y a eu les fêtes de Noël avec tout le monde regroupé, il fait beaucoup plus froid, on relâche les barrières. Si les Français n’adhèrent pas à l’ensemble des mesures prises, on risque d’aller jusqu’au confinement », met-il en garde.


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