Covid-19 : la mise en flacons du vaccin de Pfizer-BioNTech en France a commencé – Le Monde

Les premiers vaccins contre le Covid-19 conditionnés sur le sol français ont, comme prévu, été mis en flacons, mercredi 7 avril, a confirmé le sous-traitant Delpharm, chargé de l’opération. Un événement salué par le président de la République, Emmanuel Macron, même si les doses ne seront pas destinées qu’à la population franaçaise.

Le nombre de malades en réanimation a de nouveau augmenté, mercredi, dépassant 5 700, selon les chiffres quotidiens de Santé publique France. Le nombre de personnes en réanimation a dépassé à la fin de mars le pic de la deuxième vague de l’épidémie (un peu plus de 4 900 patients en réanimation à la mi-novembre) et est de moins en moins loin de celui de la première vague (un peu plus de 7 000 patients au début d’avril 2020).

  • La mise en flacons du vaccin de Pfizer-BioNTech en France a commencé

« Ça a démarré ce matin », a déclaré le groupe Delpharm, qui enflaconne en Eure-et-Loir ces vaccins de Pfizer-BioNTech, confirmant une annonce faite quelques minutes plus tôt par M. Macron sur Twitter.

Les vaccins en question ont été livrés mardi en vrac à Delpharm depuis l’usine de BioNTech à Marbourg en Allemagne, où ils sont fabriqués. Delpharm est chargé de les mettre dans les flacons qui seront in fine distribués aux vaccinateurs.

Même s’ils sortent aujourd’hui de l’usine du français, ils ne seront pas immédiatement injectés car il faudra près d’un mois pour les homologuer. Par la suite, ils ne seront pas spécifiquement distribués aux Français. Delpharm a précisé que la proportion devrait correspondre au contingent de vaccinscontre le Covid-19 prévus par l’Union européenne (UE) pour la France sur l’ensemble de ses commandes, soit environ 15 %.

D’ici à quelques jours, un concurrent de Delpharm commencera de son côté à mettre en flacon des vaccins Moderna en Indre-et-Loire. Fin mai, l’entreprise Fareva s’occupera quant à elle du vaccin CureVac – pas encore approuvé dans l’UE – dans l’Eure et dans les Pyrénées-Atlantiques.

Enfin, le géant Sanofi prêtera à partir de cet été main forte à son concurrent Johnson & Johnson, en embouteillant son vaccin à côté de Lyon. Déjà approuvé dans l’UE mais sujet à des restrictions pour certaines tranches d’âge, le vaccin AstraZeneca n’est pas pour l’heure censé être embouteillé en France.

  • Déprogrammation de toutes les opérations non urgentes en Auvergne-Rhône-Alpes

En réponse à une hausse des hospitalisations, l’agence régionale de santé (ARS) d’Auvergne-Rhône-Alpes a demandé, mardi 6 avril, que des interventions non urgentes soient déprogrammées. Malgré 852 lits armés pour les soins intensifs (contre 556 avant la crise sanitaire), le taux d’occupation en réanimation dépasse en effet les 95 % dans l’ensemble de la région, alors que le seuil des 30 000 malades du Covid-19 hospitalisés en France a été dépassé, selon les chiffres de Santé publique France.

En Auvergne-Rhône-Alpes, l’ARS a donc adressé un courrier à toutes les structures de soin de la région en « leur demandant de déprogrammer l’ensemble des activités chirurgicales et interventionnelles non urgentes et sans perte de chance avérée à court terme pour les patients », précise-t-elle dans un communiqué. Ces déprogrammations doivent entrer en vigueur au plus tard le 9 avril. La pédiatrie, les greffes et la cancérologie ne sont pas concernées par ces reports.

Une demande similaire avait été adressée dès le 26 mars aux établissements situés dans la zone Rhône/Nord-Isère (qui comprend le département du Rhône, Vienne et Bourgoin-Jailleu) ainsi que dans la Loire. La mesure avait été étendue, vendredi 2 avril, à la totalité du département de l’Isère, mais aussi à celui de la Savoie, avec pour objectif de déprogrammer 50 % des opérations non urgentes initialement prévues.

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« Il y a une aggravation de la circulation du virus, une progression importante de patients Covid hospitalisés, et encore plus en réanimation », indique une responsable de l’ARS. Douze transferts de patients atteints du Covid-19 ont eu lieu depuis la mi-mars, principalement depuis la Loire et le Rhône vers le Puy-de-Dôme. Deux nouveaux transferts étaient par ailleurs prévus ce mercredi afin de soulager les territoires étant le plus mis sous pression par la situation sanitaire.

Le Rhône est actuellement le département le plus touché de la région, avec un taux d’incidence de 546 pour 100 000 habitants, selon Santé publique France.

Le Monde avec AFP

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