Covid-19 : plus de 200 000 nouveaux cas en vingt-quatre heures en France, le port du masque obligatoire à Paris en extérieur – Le Monde

A Paris, le 29 décembre.

La Préfecture de police de Paris a présenté, mercredi 29 décembre dans la soirée, de nouvelles consignes pour s’adapter au regain épidémique et à la propagation rapide du variant Omicron en France. Parmi ces mesures, le port du masque va notamment redevenir obligatoire dans les rues de Paris à partir de vendredi et les bars devront fermer à 2 heures du matin la nuit du Nouvel An et la suivante.

  • Le port du masque obligatoire à Paris et dans certains départements d’Ile-de-France

L’obligation du port du masque à Paris s’applique aux personnes âgées de plus de 11 ans, « à l’exception des personnes circulant à l’intérieur de véhicules, des cyclistes et des usagers des deux-roues » ou des « personnes pratiquant une activité sportive », a précisé la Préfecture dans un communiqué.

Le port du masque sera également obligatoire dans les lieux ouverts au public à Paris, « à l’exclusion des bois de Boulogne et de Vincennes, et sur les emprises des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle, du Bourget et de Paris-Orly », selon le communiqué. L’accès aux terminaux de ces aéroports reste interdit aux personnes accompagnant les passagers, a ajouté la préfecture.

Dans le reste de l’Ile-de-France, les préfectures ont réimposé l’obligation du port du masque à l’extérieur pendant les fêtes du réveillon du Nouvel An et du week-end des 1er et 2 janvier 2022 dans l’ensemble des départements du Val-d’Oise, des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne, ainsi que dans les agglomérations de l’Essonne et les centres-villes des agglomérations des Yvelines.

  • Les bars fermés samedi et dimanche à partir de 2 heures du matin

Parallèlement, la Préfecture de police de Paris a annoncé la fermeture des débits de boissons à 2 heures du matin la nuit du Nouvel An et la suivante, prohibant également « toutes activités de danse dans tous les établissements recevant du public ».

Les discothèques, fermées depuis le 10 décembre, vont devoir garder portes closes trois semaines de plus en janvier. Les rassemblements de personnes donnant lieu à la consommation d’alcool sur la voie publique sont aussi interdits à Paris.

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« Des contrôles réguliers et renforcés vont être mis en place dès vendredi », a également précisé la préfecture, « en particulier dans les lieux denses de la capitale ». Les contrevenants pourront se voir affliger une amende de 135 euros. Près de 9 000 policiers et militaires seront mobilisés pour faire respecter ces mesures pendant la nuit de la Saint-Sylvestre.

Pointant le « risque de saturation » des capacités hospitalières de l’île, le préfet de La Réunion a de son côté annoncé, mercredi, la mise en place d’un couvre-feu dans l’île, entre 21 heures à 5 heures du matin, entre le 1er et le 23 janvier.

  • Plus de 200 000 contaminations au Covid-19 en vingt-quatre heures en France

Au moins 208 000 cas de Covid-19 ont été détectés en France en vingt-quatre heures, a annoncé le ministre de la santé, Olivier Véran, mercredi, en se basant sur les chiffres de Santé publique France. Mardi soir, l’agence avait annoncé près de 180 000 cas de Covid-19 en vingt-quatre heures, un niveau jamais atteint depuis le début de l’épidémie due au SARS-CoV-2. « Ça veut dire que vingt-quatre heures sur vingt-quatre, jour et nuit, toutes les secondes dans notre pays, deux Français sont diagnostiqués positifs au coronavirus », a-t-il expliqué. « Nous n’avons jamais connu une telle situation. »

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« Nous faisons face à deux ennemis », a détaillé M. Véran : le variant Delta, toujours présent en France, et le variant Omicron, dont la part augmente rapidement chez les malades contaminés sur le territoire. « Vu les chiffres que nous enregistrons depuis quelques jours dans notre pays, j’aurais tendance à parler de raz de marée », a poursuivi le ministre, auditionné par la commission des lois de l’Assemblée nationale, mercredi après-midi, à l’occasion de l’ouverture de l’examen du projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire.

S’appuyant sur le cas de la situation en Angleterre, où l’évolution de la vague épidémique est en avance de huit à dix jours sur la France, M. Véran a dit estimer, à la suite d’un échange informel avec d’autres ministres de la santé, qu’« il y aurait une baisse de 50 % à 70 % des hospitalisations avec le variant Omicron ». « Mais si vous avez six ou sept fois plus de cas, l’impact sanitaire, de toute façon, se fait ressentir », a-t-il immédiatement précisé, en constatant que le variant Omicron est, au 29 décembre, encore peu présent chez les malades hospitalisés en France.

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Le ministre de la santé a ensuite répété la stratégie du gouvernement, axée sur une vaccination massive, pour freiner la hausse du nombre de contaminations. « Le vaccin est efficace après trois doses : quand on est à jour de son rappel, plus de 90 % de réduction des formes graves, y compris face à Omicron », a déclaré Olivier Véran, rappelant que « dans les hôpitaux parisiens de l’AP-HP, 70 % des patients qui sont en réanimation ne sont pas vaccinés ».

  • Une multiplication des clusters en prison

Cette flambée épidémique provoque également la multiplication des foyers de contamination dans les prisons françaises, selon des statistiques communiquées mercredi par le ministère de la justice. Au niveau national, 370 contaminations ont été détectées parmi les quelque 70 000 détenus, 448 parmi le personnel (sur environ 40 000), récapitule ce bilan du ministère établi au 27 décembre.

Un important foyer a notamment été identifié dans la prison de Perpignan, où 84 détenus et 15 membres du personnel ont été diagnostiqués positifs au Covid-19. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a pour sa part fait état, mercredi sur Franceinfo, d’autres foyers de contamination à « Rennes, à Béziers, à Argentan [et] un autre dans le Lot ».

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« Et c’est normal : avez-vous entendu un mot des prisons dans les allocutions du premier ministre ou du ministre de la santé [le 27 décembre] ? Moi non », a commenté Mme Simonnot. « Une mesure spéciale serait salutaire. On condamne quelqu’un à de la prison, pas à attraper le Covid », a-t-elle ajouté.

Le Monde

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