Covid-19 : en France, une reprise épidémique annonce la huitième vague – Le Monde

Des visiteurs portent des masques à la Bibliothèque nationale de France, à Paris, le 18 septembre 2022.

Reprise épidémique ou huitième vague ? Pour le ministre de la santé, François Braun, lundi 19 septembre, au micro de France Inter, « il est trop tôt pour dire que c’est déjà le début de la huitième vague, mais les indicateurs sont à la hausse ». Depuis le 6 septembre, le nombre de nouveaux cas augmente de nouveau, alors que les huit semaines de décrue qui ont marqué le reflux de la septième vague laissaient espérer une rentrée sans Covid-19. Las, le taux de reproduction a dépassé la valeur 1, signe d’une reprise de la circulation virale, tandis que le taux d’incidence augmente de manière contrastée selon les départements : il est le plus fort dans les Ardennes (374 nouveaux cas pour 100 000 habitants), dans le Cantal (373) et en Haute-Saône (356).

Au total, on compte plus de 25 000 nouvelles contaminations par jour. Le nombre d’hospitalisations quotidiennes repart légèrement à la hausse (+ 10 % en une semaine), mais pas encore celui des décès. « Nous sommes en vigilance armée par rapport à cette nouvelle vague qui, nous disent tous les scientifiques, va arriver », a ajouté le ministre.

Voir les graphiques : Covid-19 : le tableau de bord de l’épidémie

La huitième vague est en effet attendue de longue date. Les deux dernières années ont montré la saisonnalité du coronavirus, dont la circulation est favorisée par l’arrivée des saisons froides. Par ailleurs, la succession de deux vagues portées par le même variant Delta, en juillet et en octobre 2021, a confirmé que l’émergence d’un nouveau variant ou sous-variant n’était pas nécessaire pour provoquer un rebond. « La vague automnale est inévitable, en raison de plusieurs facteurs : tous les éléments qui renforcent les interactions sociales en lieu clos, l’augmentation du temps écoulé depuis la dernière injection vaccinale et la couverture vaccinale insuffisante pour le deuxième rappel », souligne Gilles Pialoux, chef du service de maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon, à Paris.

La proportion de réinfections est en forte augmentation depuis décembre 2021 : elle était de 0,7 % jusqu’au 5 décembre 2021 et de 6,7 % depuis. Sur la première semaine d’août, 18 % des cas étaient de possibles réinfections, dont plus de la moitié à la suite d’une première contamination par Omicron.

Faible couverture vaccinale chez les enfants

Les brassages liés aux retours de congés estivaux, et plus précisément la rentrée scolaire, jouent, comme souvent, un rôle important dans ce rebond épidémique caractéristique des épidémies dues aux virus respiratoires. « Comme pour la grippe saisonnière, le Covid-19 s’attaque d’abord aux enfants des maternelles et des classes primaires puis aux jeunes du secondaire, tant en raison des conditions favorables que la rentrée fournit à la propagation du virus que de la très faible couverture vaccinale des jeunes en France, souligne Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale, à l’université de Genève. La rentrée contient donc tous les ingrédients d’une transmission efficace et rapide du coronavirus. » En témoignent les taux d’incidence des 0-9 ans et des 10-19 ans qui ont plus que doublé (respectivement + 122 % et + 113 %) entre le 7 et le 9 septembre. Logiquement, la tranche d’âge de leurs parents, les 30-39 ans, les suit (+ 42 %).

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